Vivre en marge de la société au moyen-age : le cas des juifs
Dissertation : Vivre en marge de la société au moyen-age : le cas des juifs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LauraD93 • 17 Février 2022 • Dissertation • 1 434 Mots (6 Pages) • 436 Vues
Vivre en marge de la société ; la communauté juive.
Les sociétés du moyen-âge, au XIVe siècle, font face à plusieurs crises. L’une d’entre
elles est reliée à l’explosion démographique. Les terres sont alors surchargées et cette
situation provoque plusieurs famines. Environ 36% des paysans anglais de l’époque ne
disposent pas suffisamment de terres et de denrées pour subvenir aux besoins de leur famille1
.
La seconde crise est sanitaire. En effet, bien des maladies frappent l’Europe tel que le typhus,
la typhoïde et la peste noire, décimant près de cinquante pour cent la population Européenne
en seulement cinq ans. S’ajoute à cette situation difficile plusieurs guerres comme La guerre
de cent ans et la crise de l'Église catholique. Dans ce contexte instable, certaines strates de la
population doivent composer avec la situation sociale et économique de l’époque en plus de
subir plusieurs préjugés. Ces individus sont qualifiés de marginaux et incluent, en autre, les
femmes, les vieillards, les lépreux et les juifs. Le concept de marginalité répond alors à une
problématique bien simple lors de temps de crise , qui est responsable, qui est coupable?
Ceux en marge de la société, ces boucs-émissaires, sont des cibles faciles à qui on peut
imputer toutes les fautes puisqu’ils n’ont pas de réel moyen de se défendre contre ces
accusations et offrent aux classes dirigeantes un moyen de se distancier d’une quelconque
responsabilité. Est-il réellement possible de parler du concept de marginalité dans les sociétés
du moyen-âge? Selon Guy H. Allard dans son ouvrage Aspect de la marginalité au
moyen-âge, <<toutes sociétés normalement constitué, et on n’a pas de raison précise de
postuler que la société médiévale fait exception sur ce sujet , engendre fatalement des
marginaux2>>. En effet, lorsqu’une partie de la société détient des pouvoirs il y aura, en
général, une partie qui subit cette prise de pouvoir. Dans le cadre de ce travail nous nous
concentrerons sur la question suivante : Quelles sont les causes de l'ostracisation de la
communauté juive en occident au bas Moyen-Âge? Entre l’imputation de la peste, leur rôle
2 Allard G.H, Aspect de la marginalité au Moyen-Âge, L'Aurore : distribution, La Maison de diffusion-Québec,
1975 - p.15
1 Kaplan. M (dir.), Le Moyen-Âge, IVe-Xe siècle, , Paris, Bréal Grand Amphi, 1994.
de facilitateur économique et des désaccords avec la chrétienté, les mauvais traitements
imposés aux juifs ne datent pas uniquement du XXe siècle.
À la recherche d’un coupable.
L’explication de l'inexplicable passe souvent par une tentative de rationalisation. Dans
la recherche d'une cause, il est alors souvent plus aisé de personnifier le problème par un
agent perturbateur : un individu, une entité, un groupe, etc3
. Dans le cas des crises sanitaires
du bas moyen-âge, les bouc-émissaires désignés furent les individus vivant en marge de la
société. N’ayant pas les ressources scientifiques modernes, la propagation des virus était en
partie à imputer à une mauvaise hygiène. Les mouvements populaires ont rapidement trouvé
leur bouc-émissaire. Parmi les individus ostracisés, les juifs sont alors ressortis du lot. En
effet, cette communauté, considérée à l’époque comme étant un peuple sans territoire propre
suite à leur expulsion de la terre sainte, est généralement considérée comme l’étranger et
donc externe à la société. Il en allait de même pour d'autres individus ne répondant pas aux
normes assurant la cohésion sociale, par exemple, la multitudes de sorcière prise en chasse ou
encore les lepreux qu’on lapidait à même les rues.
Dans le cas des juifs, ils ont été accusés de comploter avec le diable afin
d’empoisonner les puits et autres sources d’eau ou encore, d’association avec les musulmans
contre l’église catholique d’Europe occidentale. Les juifs ont donc été brûlés vifs dans les
villages ou encore noyés dans les puits qu’ils auraient empoisonnés, afin de renverser le
mauvais sort, et ces actions semblaient alors justifiables puisque ces derniers avouaient leur
crime sous la torture des instances locales. Tandis que les communautés juives étaient
3 Cf. Neumann, F. (1957), « Anxiety and Politics », dans tripleC: Communication, Capitalism & Critique, Vol.
15, No. 2 (2017), pp. 618-19.
chassées des villes ou tout simplement assassinées, le pape de l’époque, Clément VI, émet
une ordonnance pour interdire les massacres en cours rappelant par la même occasion que
Jésus était juif et qu’il s’agissait donc d’un crime contre les institutions religieuses. Cet appel
au calme n’a malheureusement pas eu l’effet escompté dans plusieurs centres d’Europe où cet
antisémistisme faisait
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