Si C'est Un Homme
Note de Recherches : Si C'est Un Homme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Mai 2013 • 2 011 Mots (9 Pages) • 1 294 Vues
Les personnages dans Si c’est un homme
Primo Levi n’a évoqué, dans Si c’est un homme, que peu de personnages. Y sont nommés les amis et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, lui ont semblé emblématiques des effets du camp de concentration pour l’étude du genre humain et pour l’étude de ce qu’est l’humain, le sentiment humain.
Nous reprenons ici les éléments d’information disséminés par Myriam Anissimov dans l’ensemble de sa biographie afin d’éclairer les différents personnages de l’oeuvre.
Les quelques personnages dont Primo Levi fait mention sont nommés à deux titres : soit ils représentent ce que Primo Levi considère comme les archétypes des prisonniers au Lager, soit Levi souhaite ainsi leur rendre hommage pour l’aide que certains de ces hommes lui ont apportée pendant les mois de détention. Sont aussi nommés les quelques amis italiens dont on suit la destinée en parallèle de celle de Primo Levi.
Alberto Dallavolta
Alberto s’est adapté à la vie du Lager et sait naturellement se faire respecter. Associé à Levi, il lui sera d’une grande aide et à tous deux, ils ont réussi au fil des semaines à mettre en place un système leur assurant la survie.
Il était interné à Auschwitz avec son père. Ce dernier fut emporté dans la sélection de l’automne 44 et Alberto, pour sa part, disparut dans la marche d’évacuation de Janvier 45.
Levi prit contact avec leur famille après son retour, mais la mère et le frère semblent s’être laissé bercer par un rêve éveillé, préférant s’inventer l’histoire d’un fils et d’un frère retenu prisonnier et ayant perdu la mémoire des siens, plutôt que d’affronter la réalité de sa mort et des conditions. Primo Levi préféra ne plus retourner les voir plutôt que de chercher à les sortir de ce rêve qui les aidait à vivre.
Charles Conreau
Levi a passé avec Charles les derniers dix jours au Lager, entre le jour de l’évacuation du camp et le jour de l’arrivée des russes. C’est avec lui qu’il a mis en place le système de survie qui permit à une partie de la chambrée de s’en sortir.
Ils se revirent en 1951. Charles Conreau avait repris son métier d’instituteur, à Provenchères, dans les Vosges, mais il était triste, marqué par ce qu’il avait vu et vécu.
Elias
Primo Levi a gardé le souvenir d’un personnage, figure du camp, qu’il nomme Elias. Ce dernier s’est imposé dans le camp par sa force sauvage. « (...) ce nain doué d’une force extraordinaire, était à la fois dément, violent sauvage, jongleur et mouchard ». (Cité p.247)
Elias Lindzin est un juif polonais originaire de Varsovie, portant le numéro matricule 141 565, si l’on en croit Levi.
Un doute subsiste sur la véritable identité du personnage. Paul Steinberg en a également gardé le souvenir, mais pour lui il n’était ni polonais, ni juif, mais allemand. Il avait semble-t-il travaillé dans un cirque.
Henri : Paul Steinberg
Paul Steinberg a 17 ans quand il est déporté à Auschwitz-Monowitz. Il y reçoit en arrivant le n° 157 239. Il est arrivé peu avant Primo Levi. Il doit sa survie à sa capacité à s’adapter rapidement et à la facilité qu’il a à mettre à distance.
Le témoignage qu’il fit de cet épisode de sa vie se distingue par le ton adopté, souvent cynique, propre à mettre à distance, n’appelant en rien la compassion du lecteur.
Primo Levi a gardé de lui un souvenir pour le moins sévère. Il finit par le comparer au Serpent de la Genèse.
Myriam Anissimov fait une rapide biographie de Paul Steinberg(cf. p. 249-250)
Il a seize ans en 1943 et il est en première au lycée Claude-Bernard, à Paris. Il vit seul avec son père, sa mère étant morte en couches. Il est plus assidu au jeu et aux courses qu’à ses cours. Il se fait prendre par une rafle alors que la majeure partie de sa famille a pu se mettre à l’abri. Il semblerait qu’il aurait eu plusieurs occasions de se sauver pendant la période où il fut aux mains des autorités françaises, mais il bouda toutes les portes ouvertes. Il fut finalement déféré à Drancy.
Blessé à son arrivée à Auschwitz, il aurait dû être gazé sur le champ ; mais, né à Berlin, il parlait parfaitement l’allemand, avec un accent irréprochable, ce qui lui valut d’être épargné.
Il essuya un certain nombre de maladies dont il sortit vainqueur : ulcères à la jambe où il était blessé, hépatite, dysenterie, gale, érésipèle.
Myrima Anissimov rapporte la réaction de Paul Steinberg à la lecture de Si c’est un homme :
« De sa description, ressort l’image d’un individu assez antipathique,stérilisé, qu’il trouvait certes de compagnie plaisante, sans éprouver toutefois le désir de le revoir jamais. (...) Sans doute a-t-il vu juste. J’étais probablement cet être obnubilé par l’idée de survivre. (...) En observateur neutre de mon image, telle qu’il l’a perçue, j’étais sûrement ainsi, férocement déterminé à tout faire pour vivre, prêt à faire usage des moyens à ma disposition, et du don d’éveiller la sympathie d’autrui. (...) Je ne saurais jamais si je suis en droit de solliciter la clémence du jury. Est-on tellement coupable de survivre ? »
Il semble que Paul Steinberg et Primo Levi ont travaillé dans le même laboratoire de chimie à la Buna. Mais, curieusement, ils ne se rappellent pas l’un l’autre.
Lorenzo Perrone
A la faveur d’un bombardement, Primo Levi a fait la connaissance d’un ouvrier italien, travailleur civil non volontaire : Lorenzo Perrone. Lorenzo Perrone est originaire de Fossano. Il est logé dans un camp civil. En tant qu’ouvier civil, il reçoit un salaire, bénéficie d’une permission le dimanche et de deux semaines de congé. Il peut envoyer et recevoir, de l’argent, des colis, des lettres.
Trois jours après avoir rencontré Levi, il lui apporte une gamelle de deux litres de soupe. Et, pendant 6 mois, il apportera ce complément de nourriture tous les jours, ce qui contribuera à sauver Levi. Pendant le temps qu’il passa comme travailleur civil à Auschwitz, Lorenzo
...