Robert Manin Fiche De Lecture
Documents Gratuits : Robert Manin Fiche De Lecture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Mars 2012 • 2 553 Mots (11 Pages) • 2 677 Vues
Fiche de lecture :
Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif.
Biographie de Bernard Manin :
Ancien élève de l’Ecole Normale supérieure (ENS), agrégé de Philosophie et Docteur en Sciences Politiques, Bernard Manin a acquis une reconnaissance internationale pour son travail sur la séparation des pouvoirs et la démocratie représentative. Entre 1975 et 1982, il enseigne dans le secondaire, puis entre au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) comme Chargé de recherches. De 1990 à 1996, il est professeur au département de Science Politique de l’Université de Chicago. En 1995, il devient aussi Directeur de Recherche au CNRS. A partir de 1996, il est professeur à l’Université de New York et professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (IEP). Enfin, depuis juin 2005, Bernard Manin est directeur de recherche à l’Ecole des Hautes Etudes de Sciences Sociales (EHESS).
Résumé de l’œuvre :
Bernard Manin étudie dans son ouvrage l’apparition des démocraties représentatives de l’antiquité à nos jours. En effet, les démocraties modernes ont pour caractéristique principale l’importance qu’elles accordent à l’élection, ce qui les opposent aux démocraties directes de l’Antiquité comme Athènes, qui en reste le modèle. Ainsi cet ouvrage va tenter de comprendre les réelles différences entre ces deux types de régimes, pourtant appelés tous deux : démocraties, leurs caractéristiques respectives et leurs traits essentiels. Bernard Manin s’interroge donc sur les conditions du passage de la démocratie antique à celle que l’on connaît dans nos sociétés actuelles et sur l’état de la démocratie représentative moderne, connaît-elle en effet une crise ?
I) La démocratie directe de l’antiquité :
1) La démocratie directe et représentation : la désignation des gouvernants à Athènes :
La première partie de l’œuvre est consacrée à un rappel des conditions de désignation des gouvernants dans la démocratie athénienne, considérée comme un des modèles de la démocratie directe. Tout d’abord le gouvernement était dirigé par l’Assemblée du peuple ( Ekklèsia), mais elle ne détenait pas tous les pouvoirs, en effet les fonctions les plus importantes étaient remplies par de hauts magistrats élus ou encore par des citoyens tirés au sort. Le tirage au sort est une pratique exclusive de la démocratie athénienne, elle est rejetée par les gouvernements représentatifs actuels.
Cependant le problème de savoir pourquoi les Athéniens employaient le tirage au sort apparaît d’emblée, ce principe comporte en effet quelques failles, mais ils ont su les contourner : tout d’abord le tirage au sort ne s’effectue que parmi une liste de candidats ayant décidé de se présenter, cette liste est appelée klèroteria, pour éviter ainsi de donner le pouvoir à un individu ne se sentant pas capable d’assumer son rôle. Le volontariat est donc un atout principal du tirage au sort. Ensuite chacun connaît les risques encourus lorsqu’il se présente, il doit rendre des comptes à l’assemblée sur son activité lorsqu’il est en poste.
Néanmoins, la question se pose de savoir pourquoi le tirage au sort fut préféré à l’élection chez les Athéniens. La première hypothèse fut une analyse religieuse rapidement mise de côté, considérant le tirage au sort comme un signe envoyé par l’au-delà et donc l’expression de la volonté des dieux. Une seconde hypothèse est proposée par Aristote, selon lui l’élection est aristocratique ou oligarchique alors que le tirage au sort est démocratique. Enfin, la dernière explication est celle du principe de la rotation des charges, en effet le tirage au sort permettait au plus grand nombre des citoyens de gouverner pendant une courte durée, au moins un an, ainsi ils alternaient les fonctions de gouvernés et de gouvernants. Cette rotation formait la vertu et l’excellence du citoyen, selon Aristote, « qui n’a point obéit ne sait commander ». De plus ce principe de rotation permettait alors une meilleure compréhension des points de vue des gouvernés et des gouvernants, puisque le citoyen au pouvoir avait expérimenté les deux statuts. Enfin ce principe permet à tous un égal accès aux fonctions de pouvoir, en effet n’ayant pas toujours les capacités d’être élu le citoyen peut accéder au pouvoir par le tirage au sort.
Cela fonde le caractère intrinsèquement démocratique du tirage au sort. D’un autre côté, lorsque le peuple élit, ses choix se porte d’une manière générale sur les catégories sociales supérieures, conférant ainsi un caractère aristocratique à l’élection.
Ainsi le tirage au sort conférait à chaque candidat l’égalité des chances pour parvenir au pouvoir.
2) Le triomphe de l’élection :
L’étude historique de certaines républiques comme Rome, Florence, Venise et autres républiques italiennes permet de tirer des leçons dans la tradition républicaine, avec un système balancé entre le tirage au sort et l’élection. Dans chacun des cas, on constate alors que l’élection prédomine avec la naissance des gouvernements représentatifs.
Tout d’abord Rome, où le tirage au sort était utilisé en parallèle avec une aristocratie censitaire, dans ce cas il ne conférait pas d’égalité aux candidats, mais servait à conserver une cohésion politique et une certaine stabilité du régime.
De son côté Venise reflétait un modèle de réussite républicaine élective sans tirage au sort, contrairement à Florence qui, elle, le redécouvrait peu à peu.
II) Passage au gouvernement représentatif :
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, des théories politiques sur l’élection et le tirage au sort vont apparaître, favorisant le triomphe du gouvernement représentatif. Harrington constate ainsi une certaine imperfection de la démocratie athénienne qui la conduisit à sa perte, en voulant substituer l’élection au tirage au sort, sans pour autant remettre en cause le principe de rotation des charges, dont il prône les avantages. En effet ce dernier permet aux citoyens moyens de participer réellement à la vie politique pendant une courte durée. D’autre part, Montesquieu et Rousseau confirment l’aspect démocratique du tirage au sort. Cependant, la prédominance du principe électif se met peu à peu en place.
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