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Les prémisses d’un conflit : la progressive création de l’Etat d’Israël et la montée du panarabisme

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Par   •  16 Février 2013  •  3 294 Mots (14 Pages)  •  1 286 Vues

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Introduction

Seul OSS 117 dans le film intitulé Rio ne répond plus peut se permettre au nom de l’humour de confondre les juifs et les musulmans en reprochant à sa fidèle compère Dolorès de « jouer sur les mots » lorsque cette dernière lui reproche sa confusion. En effet, si nous étendons cette distinction à notre sujet, il ne s’agirait pas de confondre Israël, un état du Proche-Orient crée le 14 mai 1948 sur la terre de Palestine où s’est établit la communauté juive après la seconde guerre mondiale, avec le monde arabe qui désigne quant à lui un ensemble de régions couvrant le Nord de l'Afrique, la péninsule Arabique et le Proche-Orient qui répondent à certains critères : celui de la langue Arabe ; celui de la religion musulmane prédominante même s’il ne faut pas confondre le monde arabe avec le monde musulman puisque de nombreuses minorités de langue arabe ne sont pas de religion musulmane, et que de nombreuses populations majoritairement musulmanes ne pratiquent pas la langue arabe ; celui de la politique à travers notamment la ligue arabe organisme dont le siège se situe au Caire qui rassemble 21pays arabes… Néanmoins, si ces deux entités ne peuvent être confondues, elles ne peuvent pas non plus être totalement comprises si leurs histoires respectives sont étudiées séparément. En effet, elles se sont réellement construites par leur confrontation : l’immigration massive de juifs sur les terres palestiniennes alimentant toujours plus la montée du nationalisme arabe et réciproquement l’inhospitalité et l’intransigeance du monde arabe sur la question d’un état juif poussant ces derniers à vouloir se battre toujours plus pour pérenniser leur existence. Dès lors, en quoi la création de l’état d’Israël est-elle le facteur décisif dans la construction de l’unité du monde arabe et en quoi Israël existe-t-il dans son rapport de force avec ce dernier? Afin de répondre à cette question, nous étudierons les prémisses du conflit de la 1ère évocation d’un état d’Israël en 1917 à sa véritable création, puis nous nous intéresserons à la longue période de conflits de 1955 à 1979 pour enfin nous pencher sur la difficile marche vers une pacification des relations israélo-arabes

I – les prémisses d’un conflit : la progressive création de l’Etat d’Israël et la montée du panarabisme

a. L’ambigüité du mandat britannique

La Grande Bretagne hérite du mandat sur la Palestine par la Société des nations dès 1920, sur lequel elle avait des vues et des projets depuis longtemps notamment celui initié par la déclaration Balfour en 1917 qui par son allusion à la création d’un « foyer national juif » sur ces terres matérialise une étape décisive dans son rapprochement avec les sionistes.

En raison de cette promesse, elle permet dès lors aux juifs persécutés de trouver refuge au berceau de leur terre promise suscitant une vive réaction de la part du monde arabe qui se voit menacé par l’empire colonial de la couronne politiquement car les arabes non aucune place dans le projet de formation d’un état juif et socialement car le fond d’investissements juifs acquiert en toute légalité et au prix fort les terres des grands propriétaires absentéistes arabes. De ce fait, on assiste à une montée du nationalisme arabe qui atteint un point culminant lors de la grande révolte arabe qui a lieu de 1936 à 1939 qui est la rébellion des Arabes palestiniens contre l’autorité mandataire soutenant la création d’un état indépendant juif et contre l’immigration croissante de la communauté juive.

Suite à ces révoltes, le secrétaire aux colonies Malcolm MacDonald du gouvernement britannique nuance son soutien au sionisme afin d’apaiser le soulèvement de la population arabe en Palestine en publiant le 3ème livre blanc qui limite la vente de nouvelles terres aux juifs (défintion de trois zones : zone de vente interdite, zone limitée par des accords spéciaux des autorités britanniques, zone de vente libre), l’immigration juive (75 000 personnes sur une durée de 5 ans, afin que la population juive ne dépasse pas le tiers de la population du pays) et qui par dessus-tout fait pour la première fois allusion à un hypothétique état palestinien dans un délai de 10 ans : « Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd’hui sans équivoque qu’il n’est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif ». « Le gouvernement de Sa Majesté [a le] désir […] de voir s’établir finalement un État de Palestine indépendant ».

> Situation ambiguë engendré par l’administration britannique de son mandat sur la Palestine qui ayant tout d’abord démontré une position pro-sioniste se voit contrainte de faire la même promesse d’un état indépendant aux palestiniens sur le même terre que celle qu’elle avait offerte aux juifs : Yosef Weitz, chef du Service de colonisation de l'Agence juive, déclare en 1940 : « Entre nous, il doit être bien clair qu’il n’y a pas de place pour deux peuples dans ce petit pays. Si les Arabes s’en vont, il sera libre et ouvert pour nous. Si les Arabes restent, le pays restera étriqué et misérable. »

b. création de l’état d’Israël et réaction des arabes

En février 1947, confrontés à leur propre contradiction les britanniques annoncent le souhait de remettre leur mandat palestinien à l’ONU qui ouvre dès lors une session spéciale l’UNSCOP (Commission spéciale des Etats-Unis pour la Palestine) chargée de trouver des solutions. Cette commission se prononce alors en faveur d’un Etat binational avec Jérusalem qui forme une zone internationale sous contrôle de l’ONU par l’adoption le 29novembre 1947 de la résolution 181 sur le partage de la Palestine.

Néanmoins ce plan, accepté uniquement par la communauté juive comporte des failles : l’état juif comprenant 55% du territoire accueille 1/3 de juifs sur la population globale de l’ancien mandat quand l’état palestinien arabe rassemble quant à lui 2/3 de la population globale sur 45% du territoire. Cette répartition admise par la communauté juive apparaît au contraire comme totalement injuste aux yeux des arabes de Palestine qui se sentent défavorisés et incompris. Dès lors, ces derniers refusent de prendre à part à des débats sur la question et ne reconnaisse aucune légitimité à une décision des Nations Unies en revendiquant la fin de l’immigration juive et l’indépendance de l’état palestinien.

Ces revendications, stimulant également l’accroissement du nationalisme arabe, s’illustrent dans la création d’organisations

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