Les médias Et L'opinion Publique
Dissertation : Les médias Et L'opinion Publique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kira_99 • 3 Novembre 2014 • 1 413 Mots (6 Pages) • 1 450 Vues
Depuis la fin du xixe siècle, les médias se sont affirmés comme des éléments forts qui agissent à la fois pour façonner l'opinion et lui donner la parole. Ainsi l'installation progressive de la démocratie en France s'est accompagnée de l'essor d'une presse qui a largement participé à la formation de l'opinion publique, lors des grandes crises politiques qu'a connues la France. Il n'existe pas de définition précise de la notion de « crise politique ». On peut considérer qu'elle s'applique ici à des moments clés de l'histoire au cours desquels la France a rencontré soit des situations critiques frappant tous ses citoyens, soit des moments pendants lesquels une partie des Français s'est opposée violemment à une autre, soit encore des périodes où le pays était difficilement gouvernable.
Quelle a été l'action des médias face à l'opinion publique lors des grandes crises politiques françaises ?
Dans un premier temps, nous verrons que l'affaire Dreyfus contribue à forger les identités politiques qui s’affirment de façon radicale jusqu'au années 30. Puis nous nous intéresserons à la seconde guerre mondiale qui marque une rupture en associant étroitement médias et pouvoir politique. Enfin nous étudierons la diversification de l'information qui est à l'origine de l'éclatement de l'opinion depuis les années 60.
Au début des années 1880, la IIIe République s'est engagée dans une grande bataille pour les libertés, celle de la presse par exemple, modalité fondamentale de la liberté d'expression La presse française vit alors un véritable âge d’or et devient rapidement un média de masse. Elle se développe grâce à la baisse des prix des journaux et à l’enseignement qui depuis les lois Ferry de 1882 fait progresser l'alphabétisation. La liberté de la presse permet une multiplication des types de presse. La presse populaire (Le Petit Journal, Le Petit Parisien) touche un large public en cherchant le sensationnel. La presse engagée, ou presse d'opinion, est particulièrement vive dans ses propos. Certains journaux sont de droite, comme La Croix, d'autres de gauche, comme L'Humanité
Puis en 1894, éclate une affaire d’espionnage au profit de l’Allemagne dans laquelle Dreyfus, officier juif, est accusé d’avoir trahi la France et condamné à la prison à perpétuité. L’enquête donne lieu à un véritable feuilleton d’un an raconté, au jour le jour, par les journaux. Certains sont antidreyfusards : La Croix, Le Petit Journal. D'autres poursuivent l’enquête et veulent obtenir l’acquittement de Dreyfus au nom de la justice et de la vérité. En 1898, c'est dans L'Aurore que Zola publie une lettre ouverte au Président de la République, J’accuse, dénonçant les irrégularités du procès de Dreyfus ce qui déclenche alors une véritable guerre médiatique : les articles et les caricatures se répondent. L’affaire favorise alors le rassemblement des parties de Gauche et ancre durablement la coupure Gauche Droite dans le paysage politique français. Enfin la reconnaissance de l'innocence de Dreyfus consacre le rôle de la presse comme actrice de la démocratie.
Toutefois avec le déclenchement de la première guerre mondiale, la presse est strictement contrôlée .Les autorités surveillent le contenu des journaux pour assurer le maintien de l’union sacrée, la mobilisation de l’arrière, le moral des soldats et le secret des opérations militaires. Parfois, les articles, dessins ou photos sont censurés et remplacés par des blancs. En effet, les sacrifices demandés aux poilus risquent de choquer l’opinion publique c’est la raison pour laquelle la censure se généralise et la propagande cache la vérité aux français Ce retour du contrôle de l'Etat sur l'information est qualifié de « bourrage de crâne ». La crise politique est alors évitée au prix de la liberté d'expression. En outre, le journal satirique, Le Canard Enchaîné va s’opposer à cette censure.
Après la Première Guerre mondiale, la presse doit reconquérir son lectorat et faire oublier la participation des journaux au « bourrage de crâne » organisé par l’Etat qui a largement discrédité la presse. Elle reste malgré tout influente en particulier dans le contexte de crise économique des années 30 et de montée des totalitarismes.
En 1934, l’affaire Stavisky provoque un scandale politico-financier qui fait resurgir l’antiparlementarisme de la droite. Le 6 février 34, différentes manifestations semblent menacer la république, l’une dégénère et entraine la mort de 15personnes. En réaction, les partis de Gauche s’unissent
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