Les Coquillards à Dijon Au XVe Siècle
Compte Rendu : Les Coquillards à Dijon Au XVe Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Février 2014 • 1 065 Mots (5 Pages) • 1 686 Vues
Les coquillards à Dijon au milieu du XVe siècle
Introduction
Nature du texte : archives du procès des « compagnons de la Coquille », Dijon, 1455, 16 feuillets. Automne 1455, le procureur de Dijon, Jean Rabutel lance une vaste opération de Police pour calmer l’opinion et pour affirmer la compétence municipale en matière de justice.
Donc procès aussi politique : il faut montrer l’efficacité des institutions communales.
Mais demi échec, sur 60 visés, seuls 12 emprisonnés.
Et les coquillards ne parlent pas sous la torture. Deux témoignages à prendre avec précaution : Perrenet Fournier, un barbier proche des coquillards qui témoigne pour se dédouaner. Et surtout le plus jeune de la bande, Dimanche le Loup, à qui Rabustel promet l’immunité.
Un témoignage à prendre avec précaution, par un « repenti ».
Il faut donc partir des représentations judiciaires, de la construction d’une figure de la marginalité criminelle, puis essayer de déterminer qui étaient réellement les coquillards.
Contexte : 1453. Fin de la guerre de cent ans. Période trouble, de redéfinition de l’autorité royale, mercenaires au chômage. Une période de retour à l’ordre national et local.
Jusqu’à quel point les coquillards sont-ils une contre-société criminelle ? Quel est leur degré de marginalité ?
I. Les coquillards : un paroxysme de marginalité
A. Une contre-société trop évidente
Disposant de ses propres codes, soit pour être opaque au corps social soit pour le tourner en ridicule (l. 11-12, 30-34). « Le langage de Jargon » c’est-à-dire l’argot : les juges s’efforcent de le décrypter. Attention particulière car pour la première fois un procès met à jour cet idiome criminel (« argot » désigne au départ le larron). Le parler, c’est une preuve de marginalité criminelle. Ces jargons criminels ne sont pas un cas isolé (Paris).
L’argot révèle aussi que les coquillards se conçoivent comme une société inverse : « le vendengeur » (l. l 30) n’est pas un honnête paysan mais un détrousseur. « Les compagnons de la coquille » (l. 12). Compagnon, vocabulaire des corporations hiérarchisées et intégrées, piliers de l’éco et de la vie civique. « galans » : antiphrase, registre de la noblesse. Mais attention, interprétation d’une époque exagérant l’importance des contre-sociétés criminelles.
De même le « Roy de la coquille» (l. 12-13) montre que les autorités judicaires usent des catégories de l’époque pour essayer de décrypter l’organisation de ce groupe. Le roi est au mieux un chef s’appelant roi, toujours par dérision.
(l. 5, 15-25 ; 30-33) Les coquillards de Dijon (une soixantaine) couvrent l’ensemble des activités criminelles possibles, ce qui incite à la prudence. Exagération, construction d’une figure criminelle totale ?
Proxénètes, cambrioleurs, voleurs à la tire, pickpocket, faux monnayeurs, escrocs, bandits de grand chemin, assassins, joueurs professionnels.
B. La peur du vagabond et le rejet de l’oisiveté
Le terme « coquillard » reste mystérieux. Le rapprocher des Faux pélerins vers Compostelle est une interprétation abusive et postérieure mais signalant un point essentiel : derrière le coquillard se cache la peur de l’errant, du vagabond.
(l. 2) Les coquillards sont un groupe restreint mais incarnant la peur du vagabond, cette hantise du MA, société organique d’interconnaissance.
Ils ne résident pas en permanence à Dijon, mais vont et viennent sans rythme fixe.
Comme le vagabond,
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