L'impact de la révolution industrielle sur l'économie européenne

Problématique

Après avoir débuté en Angleterre vers 1780, la révolution industrielle, directement liée à la formidable hausse démographique, connaît en Europe un rythme qui a varié d’un pays à l’autre. Au XIXe siècle, dans les pays où débute la révolution industrielle, l’urbanisation et ses fléaux sociaux ainsi que la naissance du socialisme ouvrier sont des phénomènes qui sont étroitement liés.

Introduction

Jusqu’à la fin du 18ième siècle, les campagnes européennes surpassaient les villes en terme de population et de nombre. Le travail manuel agricole et l’artisanat constituaient la base des activités économiques des paysans. Cependant, les innovations techniques dans le domaine des transports et de la machinerie vont façonner d’une toute autre manière la conception des villes. Ces apports sont notables sur le plan économique, social et politique de l’Europe de l’Ouest, qui sert de tremplin en influençant l’Europe de l’Est ainsi que l’Amérique du Nord. Dans le texte qui suit, seront exposés les différentes causes de la Révolution industrielle; la hausse de la population, les nombreux progrès et innovations liés à cette période. Il sera ensuite question des nouvelles réalités sociales et politiques; l’exode rural, l’urbanisation ainsi que les conditions de travail et de vie du monde ouvrier. Puis finalement, nous opposerons la bourgeoisie capitaliste au socialisme.

A. Nouveau visage de l’Europe

Hausse de la population lié au progrès de l’alimentation et de l’hygiène

Il y eut dans le monde une importante hausse démographique à partir du XIXe siècle. De 1750 à 1870, on est passé en France de 23 millions à 37.6 millions, en Grande-Bretagne de 7.8 à 26.2 millions, dans les états allemands de 17 millions à 39.5 millions, en Inde de 150 millions à 256 millions et finalement en Chine, de 221 millions à 330 millions . Plusieurs causes expliquent le phénomène, que ce soit au niveau de l’alimentation, du recul de la mortalité ou de l’amélioration de l’hygiène, tout est lié. Un des facteurs de la hausse démographique est le recul de la mortalité. Bien qu’il existe encore à ce moment des maladies comme la rougeole ou le cholera, on commence à trouver des remèdes à certaines maladies épidémiques comme la peste, qui tend à disparaître en Europe de l’Ouest à partir de 1720. La meilleure gestion des épidémies fait donc reculer la mort encore une fois : « [Les grandes épidémies] […] reculent, contenues, jugulées, puis prévenues par le progrès de la science, de l’hygiène, de la vaccination systématique. ». Ces progrès sont accompagnés par des améliorations en chirurgie.

Le principal perfectionnement par contre se trouve au niveau de l’alimentation. Avec la fin de la période féodale, les paysans ne sont pas encore propriétaires de la terre qu’ils cultivent . Ils peuvent cependant chasser, pêcher et récolter légumes et fruits. Pour une alimentation exclusivement basée sur les céréales, la fin du féodal apporte de grandes améliorations. On a donc accès à plus de fruits et légumes, à la viande, au poisson et aux matières grasses . Une grande réduction des famines en résulte. Moins de maladies attaquent donc les paysans, les épidémies font de moindres ravages.

Cette croissance démographique n’est pas seulement liée à l’amélioration dans le domaine de l’alimentation et de l’hygiène, mais aussi aux inventions dans le domaine des transports et des industries qui poussent les gens à s’établir dans les villes, et au progrès agricole qui fait que la terre est plus rentable.

Innovations techniques et ses effets sur l’Europe

Les progrès en alimentation sont également liés à de nombreuses innovations techniques particulièrement en agriculture. Il y a donc quatre aspects majeurs qui améliorent la productivité. Tout d’abord, il y a l’abandon de la jachère pour la culture triennale, ce qui augmente énormément les productions. La charrue remplace l’araire, les méthodes se modernisent et il y a apparition d’un des premiers agronomes à considérer l’agriculture scientifiquement : Jethro Tull. Il améliorera énormément la productivité en proposant de semer en ligne droite. En même temps, on crée des nouvelles terres cultivables pour répondre à la hausse démographique entre autres en drainant les marais. Chez les plus riches, on prépare mieux les sols avec des engrais chimiques fertilisants tandis que chez la classe moyenne paysanne on tend à se mécaniser. L’agriculture qui autrefois était de subsistance devient donc commerciale graduellement.

La découverte de la vapeur comme source d’énergie a entraîné la mécanisation de la production . À l’aide de nouveaux outils et de nouvelles techniques, la révolution industrielle a pu s’étendre dans différents secteurs notamment ferroviaire, agricole, maritime et même dans l’industrie du textile, au niveau du transport.

Grâce à l’invention du métier à filer (James Hargreaves ) puis plus tard l’invention du métier à tisser, l’Angleterre devient chef de file au niveau du textile . Elle prend son coton des Indes et devient l’ « Atelier du monde » . La productivité se multiplie alors par 800, ce qui diminue le nombre nécessaire d’employés pour les industries, et fait baisser les prix du textile. Le nombre de métiers à tisser et filer vont passer de 100 000 à 300 000 de 1840 à 1880 en Angleterre.

Des progrès en métallurgie ont aussi façonné l’Europe au début du 19e siècle. Vers 1750, on épuise les forêts, et les forgerons cherchent un autre combustible qui sera le charbon qu’on transformera en coke. En l’utilisant dans les hauts-fourneaux, on arrive à produire de la fonte, puis du fer. Ce dernier qui est très résistant permettra de construire les chemins de fer, qui permettront quant à eux d’étendre le marché capitaliste et les idées libérales un peu partout en Europe de l’Ouest.

Les chemins de fer permettront enfin de diffuser les produits agricoles et de baisser les prix du transport et des produits. Évidemment, ils permettront aussi d’amener tout le nécessaire dans les villes pour nourrir la population grandissante. Effectivement, cette « révolution des transports » a eu comme effet « l’élargissement du rayon d’action, [d’étendre] le cercle où les villes puisaient leur approvisionnement et [de satisfaire] à leurs besoins alimentaires. ». La multiplication des gares et des réseaux ferroviaires a également

...