Constantinople vue par l'historien Zosime
Commentaire de texte : Constantinople vue par l'historien Zosime. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léo Mordant • 8 Février 2016 • Commentaire de texte • 7 018 Mots (29 Pages) • 2 012 Vues
Léo Mordant[pic 1]
L3 Histoire
Histoire Antique
Éric Morvillez
Constantinople vue par l'historien Zosime
[pic 2]
Entourant la Vierge et l'Enfant Jésus, l'empereur Justinien à gauche, offrant un modèle de Sainte-Sophie et l'empereur Constantin à droite, présentant un modèle de la ville de Constantinople.
(mosaïque datant du Xe siècle du musée Sainte-Sophie)
Bibliographie
Sources ;
- Sozomène, Histoire Ecclésiastique, Livres I et II, Sources Chrétiennes, Éditions du Cerf, 1996.
- Zosime, Histoire Nouvelle, Livres I et II, Les Belles Lettres, Paris, 2000.
Ouvrages généraux sur la période :
- CARRIÉ Jean-Michel, ROUSSELLE Aline, L'Empire romain en mutation, des Sévères à Constantin (191-337), Seuil, Histoire, 1999
- CHASTAGNOL André, Le Bas-Empire, Histoire Ancienne, Armand Colin, Paris, 1997.
Ouvrages sur Constantin :
- BRÉHIER Louis, Constantin et la fondation de Constantinople, Revue Historique, PUF, 1915. (consulté sur le site de JSTOR)
- MARAVAL Pierre, Constantin le Grand. Empereur romain, empereur chrétien (306-337), Taillandier, Texto, 2014.
Ouvrages sur Byzance / Constantinople :
- COCHE DE LA FERTÉ Étienne, L'art de Byzance, Citadelles & Mazenod, 2001, Paris.
- DAGRON Gilbert, Naissance d'une capitale. Constantinople et ses institutions de 330 à 451, Paris, PUF, 1974.
- DUCELLIER Alain, KAPLAN Michel, Byzance, IVe-XVe siècle, Hachette, Histoire, 2004.
- JANIN Raymond, Constantinople Byzantine. Développement urbain et répertoire topographique, Paris, IFEB, 1950.
- SODINI Jean-Pierre, Art Byzantin, Dossiers d'Archéologie n°176, Faton, 1992.
- YERASIMOS Stéphane, Constantinole : de Byzance à Istanbul, Éditions Place des Victoires, Paris, 2014.
- YOTA Elizabeth, Byzance, une autre Europe (330-1453), Infolio, Illico, 2006.
Ouvrages sur la numismatique :
- MAURICE Jules, Numismatique constantinienne, Paris, Leroux, 1908, 1911, 1912 (3 vol.).
- Nummus Bible, base de données des monnaies romaines de 313 à 476 (http://www.nummus-bible-database.com).
Atlas :
- COUTANSAIS Cyrille, Atlas des empires maritimes, CNRS, Paris, 2013.
- DUBY Georges, Atlas Historique, Larousse, Paris, 2010.
Catalogue d'exposition :
- De Byzance à Istanbul, un port pour deux continents, Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2009.
Plan
- La fondation de Constantinople
A. Un rejet de Rome ?
B. Un intérêt stratégique et commercial
C. La capitale de la dynastie constantinienne
- Constantinople, « Nouvelle Rome » ?
A. Un phénomène urbain
B. Le centre politique de l'Empire
C. Le lieu de rencontre entre christianisme et paganisme
- Constantinople après Constantin
A. Une résidence impériale ?
B. Une métropole importante
C. Une cité chrétienne
L'Empire romain tire évidemment son nom de Rome, la cité fondée par Romulus le 21 avril 753 avant Jésus-Christ dont il délimita lui-même l'espace en le marquant au sol, selon la volonté des dieux. Rome fut la capitale de l'Empire romain pendant plusieurs siècles et même si pendant la Tétrarchie initiée par Dioclétien à la fin du IIIe siècle elle n'est plus la résidence impériale et perd de son importance au profit de Milan, Nicomédie ou encore Trèves, elle demeure la capitale de l'Empire et son Sénat a encore l'autorité qu'on lui a connue. C'est avec Constantin Ier, monté sur le trône en 306 et Empereur solitaire à partir de 324 que Rome perd son statut de métropole légendaire et de centre politique de l'Empire. Traçant tout comme Romulus les limites de sa nouvelle capitale au sol de la pointe d'une lance (mais certainement pas guidé par les mêmes dieux), Constantin consacre en 324 Constantinople, qui remplacera Rome en tant que ville impériale suprême et deviendra la cité millénaire que l'on connaît.
Le texte que nous étudions est un extrait de l'Histoire Nouvelle de Zosime, présenté par André Chastagnol dans son ouvrage Le Bas Empire, reprenant des passages du Livre II (30-32 et 35). L’œuvre de Zosime souhaite relater les événements qui ont amené l'Empire romain à sa décadence et à son déclin, très peu de temps après sa dissolution (en 476) puisque son Histoire Nouvelle est probablement écrite entre la fin du Ve et le début du VIe siècle. Le Livre II se consacre à la période allant de l'abdication de Dioclétien en 305 à l'élévation de Julien à la dignité de César en 355. Les passages qui nous intéressent concernent spécifiquement la fondation de Constantinople à partir de 324.
Zosime est un historien grec du VIe siècle (selon André Chastagnol, d'autres le situent plutôt au Ve siècle), qui a notamment été fonctionnaire du trésor impérial, sans doute à Constantinople. On sait en tout cas qu'il a vécu dans cette cité, ce qui rend son point de vue sur cette dernière particulièrement intéressant puisqu'il est relativement proche des événements qu'il raconte et connaît bien la ville dont il parle. Auteur païen dans une période où le christianisme s'étend à tout l'Empire romain d'Orient et est une religion impériale, Zosime s'adresse sans doute aux derniers représentants du paganisme, pour leur expliquer en quoi le christianisme et en particulier Constantin (premier empereur converti) ont précipité le déclin de la romanité. Son œuvre est en tout cas orientée et a vocation à défendre le paganisme contre le christianisme.
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