Apparition de la notion de Renaissance
Analyse sectorielle : Apparition de la notion de Renaissance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar OM1994 • 9 Avril 2015 • Analyse sectorielle • 1 365 Mots (6 Pages) • 1 120 Vues
La découpe historique de cette époque charnière entre l'époque médiévale et l'époque moderne est sujette à un débat interprétatif entre historiens de l'art. La notion de Renaissance découle d'une perception de l'Histoire visant à lui donner un sens, ce qui correspond au régime de pensée de l'idéalisme allemand du xixe siècle, notamment au travers des concepts de Hegel. Cette manière de percevoir l'Histoire étant elle-même controversée. Certains historiens considèrent de plus que l'usage traditionnel de la période Renaissance dans l'historiographie française est un chrononyme commode mais discutable pour marquer une rupture entre l'Âge sombre médiéval et l'époque moderne. Ils préfèrent utiliser, selon la thèse de continuité (en) postulant un passage graduel entre ces périodes, l'appellation plus neutre d'« early modern » (pour « Early modern Europe », littéralement époque moderne européenne), de « première modernité » ou « seuil de la modernité »1. Les historiens italiens parlent quant à eux de Trecento, Quattrocento et Cinquecento.
D'autres périodes de l'histoire sont également désignées par ce terme : la Renaissance carolingienne (les lettrés de cette époque parlaient de renovatio), la Renaissance ottono-clunisienne (920-1000), la Renaissance du xiie siècle.
Apparition de la notion de Renaissance[modifier | modifier le code]
Selon Jean Delumeau, spécialiste de la Renaissance, le mot Renaissance nous est venu d'Italie et des arts dès la fin du xive siècle (les Italiens disent aujourd'hui Rinascimento). Le sens du mot Renaissance s'étant progressivement élargi.
Le terme de « Renaissance » en tant qu'époque et non plus pour désigner un renouveau des lettres et des arts, a été utilisé pour la première fois en 1840 par Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le xiie siècle2puis par Jules Michelet en 1855 dans son volume consacré au xvie siècle La Renaissance dans le cadre de son Histoire de France. Ce terme a été repris en 1860 par l'historien de l'art suisse Jacob Burckhardt (1818-1897) dans son livre Culture de la Renaissance en Italie3.
Dans son cours au Collège de France en 1942-43, l'historien français Lucien Febvre montre que Jules Michelet a utilisé ce terme pour des raisons personnelles4. En effet, Jules Michelet, travaillant sur le roi Louis XI alors qu'il était attristé par la perte de son épouse et contrarié par l'évolution politique conservatrice de la Monarchie de Juillet, eut un besoin profond de nouveauté, de renouvellement. Or sa conception de l'histoire était telle qu'il identifiait ce qu'il vivait et ce qu'il ressentait du passé ; il a donc imaginé une Renaissance après le règne de Louis XI, par l'intermédiaire des guerres d'Italie.
Ce point de vue original a été présenté par Thomas Lepeltier dans un article de la Revue des Livres en 20005. Il est cependant contesté par de nombreux historiens qui voient des aspects de césure entre le Moyen Âge et la Renaissance. Ce qui est certain, c'est que la rupture entre Moyen Âge et Renaissance est moins radicale que ce qu'on ne le disait jadis.
Délimitation temporelle[modifier | modifier le code]
Selon certains auteurs, cette période peut être plus ou moins longue :
Ainsi, selon les auteurs, la Renaissance commence :
avec Pétrarque (1303-1374)
en 1415, avec la première implantation portugaise en Afrique du Nord
dans les années 1450 avec l'invention de l'imprimerie par Gutenberg
en 1453 : chute de Constantinople (date retenue d'un point de vue académique français pour marquer la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance)
en 1492 : prise de Grenade qui marque la fin de la Reconquista Espagnole (2 janvier 1492) alors que Ferdinand II d'Aragon et Isabelle Ire de Castille éliminent le dernier royaume musulman de la péninsule espagnole, puis découverte de l'Amérique par Christophe Colomb
et finit avec la mort de :
Charles Quint (1558)
Giordano Bruno (1600)
Henri IV (1610) — date retenue d'un point de vue français —
Shakespeare (1616)
Galilée (son abjuration en 1633 ou sa mort en 1642)
D'autres auteurs enfin vont jusqu'à mettre en doute la pertinence d'une définition temporelle. Au sujet de ce débat, voir par exemple, Paul Oskar Kristeller (1905-1999).
Grandes périodes de la Renaissance[modifier | modifier le code]
Il y a eu plusieurs grandes périodes de la Renaissance. Il est d’usage d’appeler les siècles de la Renaissance en Italie par le vocable « n »-cento, où « n » désigne le chiffre du siècle :
n
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