Mac Millan
Dissertations Gratuits : Mac Millan. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jimjim08 • 23 Novembre 2014 • 3 645 Mots (15 Pages) • 1 283 Vues
L’Europe a enclenché au cours du 19ème siècle un processus intense de colonisation de pays asiatiques et africains. Les ressources naturelles, le fort potentiel de main d’œuvre disponible, les vastes territoires exploitables ainsi que la possibilité de dispendre la civilisation occidentale «supérieur» sont les motifs qui les ont poussés dans cette grande entreprise. Les colons ont largement exploités ces territoires et ces populations, le tout sans prendre en compte les spécificités propres à chaque peuple. Cette arbitraire colonial est directement à l'origine de l'élan nationaliste qui toucha les colonies du monde entier au 20ème siècle. Ces aspirations nationalistes sont amplifiées par les deux grands conflits mondiaux au cours desquels les colonies se mettent au service de leur métropole, cela représente donc un grand sacrifice, sur le plan financier mais surtout humain. Ce sacrifice légitima encore plus les revendications nationalistes. Les empires coloniales sont donc fragilisés dans un premier temps, puis éclatent après la 2nde Guerre Mondiale.
L’Asie est le premier continent concerné, les Indes Britanniques gagnent leur indépendance en 1947, la Birmanie en 1948, l'Indochine française devient le Vietnam en 1952. Les premières décolonisations en Afrique ont lieu plus tard, en 1956 le Maroc et la Tunisie qui étaient des protectorats français deviennent indépendants, en 1957,c'est au tour du Ghana, colonie britannique
C'est dans ce contexte que s'inscrit le discours du Premier ministre britannique Harold MacMillan du 3 Février 1960, prononcé au Cap devant le Parlement sud-africain. Né en 1884, MacMillan est un écossais, membre du parti conservateur, il fut député pendant plus de vingt ans, travailla au ministère du ravitaillement durant la guerre de 39-45. En janvier 1957 il devient Premier ministre, sous son mandat le processus de décolonisation se poursuit : la Malaisie en 1957, le Ghana la même année, le Nigeria en 1960, le Kenya en 1963...Le discours que je vais étudié fut un moment capital, ça marqua une étape importante de la décolonisation, car en reconnaissant le caractère naturel des élans nationalistes MacMillan, chef d'un empire colonial, admet que l'ère colonial touche à sa fin et que les années 60 seront celles de la globalisation de la décolonisation.
De la ligne 3 à 11 il explique qu'un éveil de consciences nationales touche toutes les populations colonisées, et que c'est un processus naturel et inévitable, qu'il faut donc réaliser cet état de fait et l'accepter. Entre la ligne 12 et 22 il démontre que la décolonisation qui découlent des élans nationalistes représentent en enjeu majeur dans un monde partagé entre deux blocs. Ensuite, entre la ligne 23 et 32 il fait une propagande visant à démontrer que le camp occidental est celui du bien, celui de la liberté. Enfin de la ligne 33 jusqu'à la fin il responsabilise les anciennes colonies britanniques devenues totalement autonome malgré qu'il soit membre du Commonwealth, et que le choix est entre leurs mains.
Nous allons étudier ce texte en nous demandant en quoi Harold MacMillan dans ce discours devant le Parlement sud-africain reconnaît que le temps des empires coloniales touche à sa fin du au caractère naturels et inévitables des élans nationalistes, pour mieux obtenir le soutien des nouvelles puissances indépendantes dans le cadre de la Guerre Froide qui divise la planète en deux camps ?
Dans un premier temps nous montrerons que le caractère inévitable du mouvement nationaliste pousse Harold MacMillan à prendre une position pragmatique et réaliste. Puis nous verrons que ces nouvelles puissances issues de la décolonisation représentent un enjeu majeur pour l'équilibre des forces internationales dans ce monde divisé. Enfin nous montrerons que ce discours est un acte politique fort, symbolique mais que par sa partialité il nous cache certains objectifs des occidentaux.
I Un appel à une politique pragmatique et réaliste face à l’élan nationaliste inéluctable
A. Un élan nationaliste naturel et inévitable
Harold MacMillan fait preuve dans ce discours d'une grande lucidité et d'un grand réalisme. En effet il a compris et il démontre que le 20ème siècle fut celui des éveils des consciences nationales, partout sur la planète des peuples qui ont vécu durant des siècles sous la domination de grandes puissances. Plusieurs facteurs expliquent cela :
les grands conflits mondiaux ont convaincus les indigènes que la supériorité de la civilisation occidentale n'existe pas puisqu'ils sont capables des plus grandes violences, de la plus grande barbarie
le sacrifice humain et financier fait par les indigènes au nom d'une cause qui n'est pas la leur contribua a la montée d'une rancœur qui est à la base des mouvements nationalistes dans les différentes colonies. Ce sacrifice légitima leur combat pour l'indépendance.
MacMillan résume cela dans les deux premières phrases : « Au XXème siècle, et particulièrement depuis la fin de la guerre, l'évolution qui a donné naissance aux États-nations en Europe s'est répétée dans le monde entier. Nous avons vu l'éveil de la conscience nationale dans des peuples qui avaient vécu jusque-là dans la dépendance d'autres puissances »
Dans ce premier paragraphe il désigne la naissance et le développement des élans nationalistes sous le terme de « mouvement » (ligne 6). Il explique que ce mouvement suit son cours naturel, pour cela il évoque une logique chronologique :
« Il y a 15 ans ce mouvement se propagea à travers l'Asie ». En effet c'est en Asie du Sud-Est que les colonies obtiennent l'indépendance en premier. En 1947 la Grande Bretagne accorde l'indépendance à l'Inde, notamment pour des raisons économiques. Malgré cette décolonisation précoce l'Inde connaîtra des conflits très violents qui déboucheront à une scission, à un partage du territoire entre l'Inde et le nouveau pays, le Pakistan. Comme nous l'avons dit en introduction, très tôt la décolonisation se généralise en Asie : en 1948 c'est la Birmanie qui est concernée, en 1957 la Malaisie, en 1954 c'est l'Indochine après 8 ans de conflit. L'élan nationaliste a été porté en Asie par de grands leaders charismatiques tels que Gandhi et Nehru en Inde ou Ho-Chi Minh en Indochine.
« Aujourd'hui la même chose se propage en Afrique ». Plus tardif fut la décolonisation en Afrique. Les anciens protectorats
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