Les choses n’agissent pas en soi, mais telles qu’on se les représente
Fiche : Les choses n’agissent pas en soi, mais telles qu’on se les représente. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar capitouncapitoun • 11 Janvier 2016 • Fiche • 2 994 Mots (12 Pages) • 875 Vues
Géopolitique
« Les choses n’agissent pas en soi, mais telles qu’on se les représente » (Hegel).
Difficile d’analyser le monde dans lequel nous évoluons : revendications identitaires, « globalisation » ...
Face à cette complexité, la géopolitique est souvent sollicitée pour tenter de décrypter les relations internationales.
Le monde est de plus en plus confus depuis la disparition du manichéisme qui caractérisait la division du monde en 2 blocs rivaux (Etats-Unis / URSS).
La géopolitique n’est pas une science mais une discipline des relations entre l’espace et le politique donc entre espace et l’individu.
Nécessité de se comprendre en tant que peuple, nation, civilisation ...
Comprendre l’autre, le voisin, le pays étranger, le peuple à la culture différente.
Compréhension repose sur l’étude des représentations donc des rivalités liées au contrôle des territoires selon les différents enjeux de puissance.
Données à prendre en compte :
- l’approche du territoire : cette approche tient compte des forces et faiblesses du territoire en fonction de l’endroit où il se trouve (climats, sismicité, altitude, accès à la mer, enclavement, ressources...).
- importance de la population : démographie et gestion de celle-ci dessinent l’évolution du pays, voire d’un continent.
- Comportement des populations : valeurs, réactions, représentations... ➔ religion, langue.
- Qu’est ce que la géopolitique ?
Absence de définition précise de la géopolitique. Rattachement aux sciences humaines mais ne dispose pas de lois générales strictement définies et ne peut donc être considérée comme une science.
Dépendance de la combinaison de nombreux facteurs : économiques, militaires, idéologiques, religieux.
Ne pas confondre la géopolitique et la géographie physique.
Possible de considérer la géopolitique comme une discipline visant à étudier les projets politiques des différents acteurs présents sur la scène mondiale en fonction de leur rapport à l’espace.
Perception de la géopolitique comme une approche de la politique des Etats : décrypter les évènements.
Multiplication des acteurs mondiaux (décolonisation, disparition de l’URSS, implosion de la Yougoslavie) ➔ nécessité de comprendre le comportement des peuples et des Etats.
Fin de la vision d’un monde bipolaire ➔ complexité des perceptions ➔ analyse pour saisir les stratifications pour prévenir les conflits ou mener à bien des projets en commun pour le bien de l’humanité.
Données fondamentales :
La géopolitique repose sur 5 données qu ‘elle s’attache à analyser :
- la conflictualité
- l’espace
- la frontière
- l’impérialité
- la mondialité.
La conflictualité :
Elle correspond à la lutte pour :
- la détention des ressources (pétrole, eau...)
- le contrôle des espaces (mers, routes ➔ accès aux ressources)
- la domination idéologique, ethnique
➔ Pour affirmer la suprématie d’une communauté sur les autres et prendre le contrôle d’un territoire ➔ facteur de puissance.
L’espace : 3 dimensions
- il comprend les surfaces terrestres, maritimes, aériennes qui forment la «territorialité classique ».
- il faut ajouter l’espace extra-atmosphérique (« territorialité spatiale ») + l’espace représenté par les échanges transnationaux (capitaux, informations, marchandises...) et les acteurs transnationaux (organisations internationales) qui forment « l’espace virtuel ».
La frontière :
- limite : territoriale, politique, juridique, naturelle : géographie physique, culturelle, ethnique, et « fictive ».
L’impérialité :
Elle correspond à la domination d’un Etat sur des populations d’origines diverses dans un ensemble territorial continu ou discontinu. Nombreux empires dans l’histoire.
Les Etats-Unis ne constituent pas aujourd’hui un empire car les Etats sur lesquels ils influent ne sont pas des annexions. (Utilisation du terme de superpuissance).
La mondialité :
Le concept qui s’applique à des lieux qui par leurs avantages stratégiques intéressent de nombreux acteurs et qui permettent à celui qui les contrôle d’agir sur de nombreux autres Etats.
Concerne également les puissances capables de dominer la majorité des lieux stratégiques.
Seuls les Etats-Unis sont capables de le faire aujourd’hui.
Méthode :
Analyse géopolitique demande de répondre à plusieurs questions indispensables à la bonne compréhension d’un problème donné :
- Qui ?
- Quoi ?
- Où ?
- Quand ?
- Comment ?
« Identifier les acteurs, analyser leurs motivations, décrire leurs intentions, repérer les alliances en gestation ou, au contraire, les alliances en voie de déconstruction, que ce soit au niveau local, régional, continental ou international ». (François THUAL)
Historique de la géopolitique :
La géopolitique avant 1945 :
- suédois Rudol KJELLEN (1846-1922) : père de la géopolitique
- définition du terme en 1901 pour considérer l’étude de l’Etat comme s’il s’agissait d’un organisme vivant.
- Auteur de L’Etat comme forme de vie (1916) dans laquelle il présente la géopolitique comme « l’étude de l’Etat considéré comme un organisme géographique ou encore comme un phénomène spatial ».
L’école allemande :
Friedrich RATZEL (1844-1904) :
- travaux fondés sur une vision de l’étroitesse territoriale des Etats européens ➔ espace devient une notion clé ➔ expansion nécessaire de l’Allemagne.
- Nationaliste qui souhaite voir son pays s’élever au rang des grandes puissances européennes.
- Contexte spécifique de l’unification allemande sous l’égide de Bismarck.
Empire allemand bénéficie de 2 atouts : démographie et industrialisation.
- Contexte marqué par la diffusion des théories d’inspiration darwinienne ➔ application aux relations entre les Etats : cf. Etre et devenir du monde germanique (1869).
- Conception « biologique » ➔ pays = organisme vivant ➔ affirmation de l’idée qu’il ne peut survivre qu’en s’accroissant au détriment de ses voisins.
- Territoire de l’Etat doit donc se développer dans l’espace au sens de « sol » (raum) ➔ « espace vital » (Lebensraum).
- 1897 : Géographie politique.
- 1890 : adhésion à la Ligue pangermaniste.
- Stratégie continentale ➔ Allemagne doit dominer l’Europe en élargissant ses frontières (notamment façade orientale).
- Nécessité d’un empire colonial ➔ marine puissante.
Les 7 lois de Ratzel : Au sujet des lois d’expansion spatiale des Etats (1901)
- croissance des Etats suit l’évolution de leur culture.
- La taille des Etats augmente avec leur puissance idéologique, commerciale ou économique.
- Les Etats s’agrandissent par l’annexion d’entités politiques plus petites.
- La frontière est un organe vivant qui précise le dynamisme territorial de l’Etat.
- L’Etat pratique une expansion logique sur des territoires disposant d’atouts vitaux (accès à la mer, eau douce, ressources énergétiques...).
- L’Etat tend à s’étendre sur des voisins qui lui sont inférieurs.
- La tendance à l’annexion des nations les plus faibles a un effet répétitif, celle-ci tendant alors à se reproduire.
Karl HAUSHOFER (1869-1946) :
- officier dans l’armée allemande en poste au Japon (1908-1910) ➔ observations ➔ conscience de la nécessité pour l’Allemagne de s’affirmer davantage sur la scène internationale (cf. Japon : victoire contre la Russie en 1905).
- Après la PGM, quitte armée allemande et se consacre à la restauration de la grandeur de l’Allemagne ➔ opposition vigoureuse au Traité de Versailles (Diktat).
- Travaux expriment volonté de retour à la puissance en donnant à l’Allemagne une « conscience » géographique.
- Allemagne doit atteindre une superficie satisfaisant à l’importance de sa population ➔ Lebensraum ➔ espace nécessaire doit lui permettre de parvenir à l’autarcie, surtout économique (cf. contexte économique d’une Allemagne dépendant des capitaux étrangers).
- Etat à vocation impérialiste ➔ repousser ses frontières.
- Renforcement du sentiment d’appartenance de la communauté allemande à une même nation ➔ Volkstum = ensemble de la civilisation germanique s’étendant au-delà des frontières de l’Etat allemand : Autriche, Sudètes en Tchécoslovaquie, Alsaciens en France.
➔ 2 conceptions de la Nation :
. Renan : « nationalité consciente » (Lumières) ➔ volonté de vivre ensemble sur un projet commun ➔ droit du sol.
. « Retour aux traditions », « romantisme allemand ». Fichte, Herder.
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