Le Nord-du-Québec
Dissertation : Le Nord-du-Québec. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Catherine Caron • 12 Décembre 2016 • Dissertation • 3 094 Mots (13 Pages) • 606 Vues
Le Nord-du-Québec
Le Nord-Du-Québec est une région administrative (10) de la province du Québec, au Canada, qui s’étend sur 839 696 km2, ou encore, 718 228,6 km2 en terre ferme. Cela représente 55% du territoire québécois, ce qui constitue plus de la moitié du Québec en superficie totale. Elle est donc la plus grande région du Québec. Pourtant, elle compte seulement 42 993 habitants en 2012, ce qui équivaut à 0,5% de la population totale du Québec. Elle est peuplée depuis des millénaires : au nord par les Inuits (environ 9 500 sur leur territoire du Nunavik) ; au sud par les Cris (environ 13 500 sur leur territoire d’Eeyou Istchee) ; plus au nord-est, par des Naskapis (environ 850 actuellement dans la région de Duplessis). Majoritairement, les habitants qui occupent le Nord-du-Québec sont les autochtones, tandis que les Québécois non autochtones l’occupent à 40 % de la population. Sûrement dû au fait que la région n'a été ni peuplé par des colons français ni par des colons britanniques.
Les premiers contacts avec les autochtones ont été créés au 17e siècle par des commerçants et des missionnaires francophones et anglophones de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Toutefois, ce n’est qu’au milieu du XXe siècle, suite à l'arrivée de techniciens gouvernementaux québécois afin d’y exploiter le territoire, que les premiers arrivants non autochtones se sont établis. Évidemment, de par sa forêt, son eau, sa flore et sa faune, le Nord québécois fascine et évoque la richesse la plus facilement exploitable. Il est depuis toujours porteur d’intentions et de projets. Les Québécois du sud ont tout de même attendu jusque dans les années 1960 avant d’investir dans cette région.
La région du Nord-du-Québec est divisée en deux territoires distincts : la Jamésie (Baie-James), qui se trouve entre le 49e parallèle et le 55e parallèle, et le Nunavik, qui se trouve au nord du 55e parallèle. Toutefois, depuis 2007, les terres cris sont indépendantes du territoire de la Jamésie et forment l'Eeyou Istchee, mais sont fusionnées l’une dans l’autre. En ce sens, dans le cadre de ce travail, lorsque je parlerai de la Jamésie, l'Eeyou Istchee y sera toujours inclus. Enfin, je définirai donc l’aspect culturel de la Jamésie et du Nunavik en faisant un parallèle avec les impacts de l’entente fait avec l’industrie minière dans leurs régions respectives.
Le Nunavik
Au nord du 55e parallèle se trouve le Nunavik, qui désigne « l’endroit où vivre » ou « la grande terre ». Autrefois appeler Nouveau-Québec, son territoire s’étend sur 507 000 km², soit le tiers de la superficie de la province de Québec, et est principalement couvert par la toundra. Géré sous le nom de Kativik à l'exception du village cri de Whapmagoostui qui fait partie de l'Eeyou Istchee, le Nunavik est presque exclusivement peuplé par les Inuits (les Nunavimmiuts) vivant dans 14 villages nordiques le long des côtes et entouré de lacs sculptés par les glaciers, de toundra et de forêt boréale. Tous distancés l’un de l’autre, ces villages ne sont pas reliés par route, le seul moyen d’y accéder est de prendre l’avion, ou encore, en motoneige lorsque l’hiver est arrivé. Faisant partie du monde arctique, chaque village Inuits compte une population variant entre 150 et 2000 habitants et, contrairement aux autres communautés autochtones, les Inuits du Nunavik n'habitent pas dans des « réserves » puisque leurs villages ont le statut de « municipalité ».
Malgré une source de confusion entre deux écoles de pensée sur l’arrivée des premiers habitants du Nunavik, nous pouvons affirmer avec certitudes que se seraient les Paléoesquimaux anciens qui auraient été les premiers à s’installer sur le territoire nordique, plus précisément, sur la côte est de la baie d’Hudson et à différents endroits sur la côte de la baie d’Ungava il y a de cela environ 5000AA. Ils ont aussi été les premiers à surmonter les contraintes environnementales de l'arctique de l'Amérique du Nord, tel que ; le froid glacial, les défis alimentaires et une rareté de ressources en matières premières. Vers 1000AA, les ancêtres des Inuits, les Thuléens, font leur apparition sur le territoire et arrivent mieux équipés pour faire face aux conditions climatiques que leur impose le Nord québécois. C’est à ce moment que le métissage culturel a commencé.
Depuis 1912, suite à une loi fédérale : la Loi de l’extension des frontières de Québec, cette dernière s’acquiert du territoire du Nunavik qui, autrefois, était administré par la Compagnie de la Baie d'Hudson et de la Gendarmerie royale du Canada. Toutefois, c’est lors de la Révolution tranquille, soit au début des années 1960, que les Québécois francophones ont réellement commencé à s'intéresser aux régions arctiques et à y développer des services publics. C'est à ce moment que le gouvernement québécois a tenté d'y implanter un peu le français.
Après la Deuxième Guerre mondiale et la rencontre des cultures et les politiques canadiennes, les Inuits sont forcés de vivre de véritables changements et à se sédentariser. Entre autres, lors de la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine installe des bases militaires à Kuujjuaq et des centres météorologiques ce qui entraîne l'anglicisation au sein du peuple inuit du Nunavik. Ce fut le premier changement majeur auquel la communauté est due s’adapter. De plus, au cours du XXe siècle, après la crise de 1930 sur la traite des fourrures, des compagnies commencent à offrir des emplois aux Inuits en les payants en denrées et en munitions. Des programmes d’éducations ainsi qu’une compagnie minière s’installent vers les années 1960 et forcent les Inuits à se sédentariser. Cette sédentarisation sera le point majeur de leur perte culturelle. Suite à cela, le développement des coopératives et la signature de convention avec le gouvernement, le mode de vie des Inuits s’est écroulé et a complètement changé. Ce faisant, ils n’ont pas le choix d’être plus autonomes et font donc les démarches nécessaires afin d’obtenir un statut de gouvernement régional, et ce, depuis les années 1970. En 1978, l'Administration régionale Kativik (ARK) qui représente tous les habitants du Nunavik est créée. Cela fait suite à la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, dans le but d’offrir des services publics aux Nunavimmiuts. Cette convention permettra aux Inuits d’offrir plus de responsabilités à l’ARK. Entre autres, des services dans le secteur de développement d’infrastructure, d’éducation et de sécurité. Fait intéressant, les Inuits sont soumis aux mêmes lois de taxation et de fiscalité que l'ensemble des citoyens québécois, ce qui est différent pour le peuple cris qui lui n’est pas soumis à ces lois.
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