La notion d'espace en géographie

LA NOTION D’ESPACE EN GÉOGRAPHIE

La géographie n’a pas toujours été spatiale, cette notion c’est introduit dans cette discipline à partir du moment où les géographes ont intégré l’étude des relations entre les hommes et son milieu. Ainsi il a été obligatoire d’intégrer les sciences humaines et celles de la nature. C’est alors que la géographie a été considéré à part entière comme une science sociale.

L’espace est un terme ayant de nombreuses significations. Il s’agit de l’extension de la partie occupée par un objet sensible ou de la capacité d’un terrain ou d’un lieu et la géographie est centrée sur l’étude de la terre et de ses phénomènes afin d’en tirer des lois générales. La notion d’espace géographique est employée en géographie pour désigner l’espace organisé par une société. Il s’agit d’un espace dans lequel les groupes humains cohabitent et interagissent avec l’environnement. Par conséquent L’espace géographique est une construction sociale qui peut être étudiée dans ses diverses manifestations ; telles que le paysage naturel, le paysage urbain, le paysage industriel, etc... Le géographe français Jean Tricart (1920-2003) a défini la zone géographique comme « l’épiderme de la Terre », qui peut être analysée en fonction de son emplacement ou de son système environnemental et par conséquent l’écologie et les modes de vie des populations. Ce concept a permis à la géographie de connaitre un renouveau qui commençait à se marginaliser, l’espace a permis une nouvelle lecture de la géographie pour les géographes.

Ainsi l’objet de cette étude est de se demander si l’analyse spatiale est en mesure de concevoir une lecture du monde donnant à la géographie des caractères IRRÉDUCTIBLES à ceux des autres sciences ?

        Du fait que la notion d’espace a connu une évolution au cours de l’histoire de la géographie cela a permis de construire de nouvelles dimensions propices à considérer cette science comme une science humaine et sociale qui a toutefois érigé des limites et des dangers à ce concept grâce à ce changement d’approche.

1. EVOLUTION DE LA NOTION DANS L’HISTOIRE

1. AU FIL DES SIÈCLES

Durant le Moyen Age, la notion d’espace était très imprécise, ceci est visible dès la signature du Traité de Verdun en 843, où les trois petits-fils de Charlemagne se sont partagés ses territoires de l’empire carolingien. Les historiens considèrent souvent cet événement comme la création des nations françaises et allemande mais les populations n’avaient aucun sentiment d’appartenance à un de ces deux systèmes. C’est alors que les protagonistes ont exprimé la difficulté à définir précisément les limites et les régions de cet empire. Le but était seulement de posséder la plus vaste étendue de terre. Alors l’espace à proprement parlé n’est pas la préoccupation principale de l’acteur mais plutôt la possession.

Néanmoins à partir du XVe siècle, et ce jusqu’au XXe siècle, une nouvelle conception de l’espace s’est inscrite dans la discipline de la géographie à travers la réalisation de cartes qui a dû s’efforcer à localiser des points remarquables sur la surface du globe et à préciser les limites et la forme des continents.

Par la suite, au XVIIIe et XIX, des philosophes et sociologues se sont interrogés sur cette notion de spatialité. Pour Kant, l’espace n’a pas d’existence réelle il estime que « L’espace est une représentation nécessaire a priori qui sert de fondement à toutes les perceptions extérieures », en soit l’espace n’est qu’un arrangement des choses. Cette perspective Kantienne sera par la suite reprise dans un géographe Français, Dollfus, dans son ouvrage Espace Géographique, le présentant comme « un espace localisable, différencié, changeant et qui se décrit » soit définit par des objets, expliqué par Kant. Par la suite, le sociologue Durkheim au XIXe a considéré l’espace selon trois grandes caractéristiques se référant au milieu humain :

1. Densité dynamique et moral dans les grandes métropoles et hauts lieux, fondation de « morphologie sociale », se rapprochant de la géographie humaine
2. Progrès technologique, effets sur les distances, il évoquait le développement du chemin de fer
3. Volume des société, formes d’habitat et structures spatiales.

→ Alors la géographie a commencé à étudier la distribution des faits à la surface de la terre, elle serait la science de la spatialité. Or, elle ne peut pas être réduite à l’étude des étendus ou simple support de localisation, il faut ajouter à cela la dimension sociale. La géographie « expliquerait la société à travers ses dimensions spatiales » Jean-Jacques BAVOUX

1. TOURNANT SPATIAL AVEC L’ÉTUDE DES REALTIONS ESPACE RURAL/CAMPAGNE

Ceci a vu le jour au XXe siècle dès le recul de l’agriculture lié à la modernisation et au

développement des villes. Un rapport s’est fondé entre les villes et les campagnes. Néanmoins des prémices ont été établies dès le XVIIIe avec Johann Heinrich Von Thünen. Il cherchait à rationaliser la gestion de ses propriétés. Il a considéré la distance par rapport à la ville-marché réglant le bénéfice à l’hectare et a analysé que la production de lait et de légumes était plus intense à la proximité des villes. Donc la localisation était centrale dans le commerce. Aujourd’hui cette analyse est dessuée mais les rapports entre l’espace rural et urbain restent majeurs aussi bien que William Alonso au XXe siècle a parlé de « terres urbaines » pour désigner l’économie urbaine.

        Aujourd’hui les espaces ruraux se différentient en deux branches, dans les pays développés et dans les pays en développement. En ce qui convient des premiers, l’exode rural a entrainé la désertification de certaines régions comme les montagnes ou bien en France, la Creuse. Ainsi un rapport de domination des villes c’est créé même si les périphéries urbaines, qui était au paravent espace rural, sont devenues lieu de développement de services et d’emploi. Ceci a été permis grâce à l’aménagement de l’espace permettant la liaison entre les personnes et les entreprises grâce à des réseaux de transports. Néanmoins d’autres types d’espaces ruraux existent, à vocation touristique ou récréative par exemple. Dans les pays en développement tels que la Chine ou l’Inde, la périurbanisation est limitée avec une extension des bidonvilles et des terrains vagues ou encore avec le mythe de la campagne traditionnelle où des réticences culturelles font reculer le changement. Toutefois, ces pays expriment la volonté de se rapprocher des pays développés.

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