Histoire Du débarquement En Normandie
Dissertation : Histoire Du débarquement En Normandie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lezub • 21 Janvier 2013 • 1 558 Mots (7 Pages) • 1 284 Vues
Olivier Wiewiorka est professeur d'histoire contemporaine à l'ENS de Cachan. Il dirige la revue Vingtième Siècle. C'est un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et de l'occupation en France. Les Editions Retrouvées republient son ouvrage consacré au débarquement en Normandie, initialement paru en 2007.
Dans son introduction, l'historien rappelle combien le débarquement en Normandie, événement considérable pour l'histoire, est aussi nimbé de mythes. Mythe de l'énorme supériorité matérielle alliée d'abord. De la lutte entre le "bien" et le "mal" ensuite. De l'idéalisme de Roosevelt face aux Soviétiques contre le cynisme de Churchill. Or pour Wieviorka, le débarquement oppose avant tout deux armées, plus que deux idéologies. L'historien se propose donc de repartir à la découverte de la violence, administrée ou subie, et de ne pas faire qu'une simple histoire militaire mais d'articuler tous les aspects dans son analyse -y compris politiques. De revenir sur le rôle de la Résistance française, sur les pertes, sur la place de la population civile, sur l'économie et la logistique. In fine, il s'agit aussi de s'interroger sur les buts de guerre des Alliés et sur leurs tiraillements internes. S'inscrivant dans une tradition anglo-saxonne, Wiewiorka cherche donc à présenter le débarquement tel qu'il a été conçu, planifié et exécuté, sans en cacher les failles ni les ratés. Sortir de l'histoire "magnifiée" du D-Day, en quelque sorte, et faire une "histoire totale" du débarquement.
Le premier chapitre est consacré à la mise en route d'Overlord et aux relations tendues qui en découlent à l'intérieur du camp allié. L'historien revient ensuite sur la mobilisation économique, pas si exemplaire que ça ni au Royaume-Uni, ni aux Etats-Unis, de même que les armées respectives des deux Etats-bâties plus ou moins dans l'urgence de la guerre, sans véritable mobilisation "idéologique" contre le nazisme -en particulier chez les Américains. La conception du plan et la nomination des responsables de l'opération furent loin d'être une sinécure -le rôle d'Eisenhower étant particulièrement ambigu : simple superviseur de l'ensemble ou véritable commandant en chef ? L'exécution d'Overlord est fortement contrainte par question du nombre des bateaux de débarquement disponibles, tandis que la cohabitation entre Américains et Britanniques au Royaume-Uni n'est guère aisée et que les derniers entraînements montrent encore de sérieuses lacunes. Les Alliés mettent aussi en oeuvre une intense campagne de bombardement pour paralyser au mieux les déplacements allemands en France. Il faut aussi veiller à l'appui apporté par l'allié soviétique -dont les Anglo-Saxons ont plus besoin en 1944 alors que l'inverse était vrai deux ans plus tôt. D'ailleurs le Prêt-Bail ne porte véritablement ses fruits qu'à partir de 1943-1944, démontant quelques idées reçues sur une URSS incapable de remporter la guerre sans les Anglo-Américains. Enfin, l'intoxication des services de renseignement allemands fait son oeuvre, arrivant surtout à faire croire que le premier débarquement ne sera qu'une diversion face à un second plus massif dans le Pas-de-Calais, plutôt que de masquer complètement la cible qu'est la Normandie. Côté allemand, si l'économie de guerre est loin d'être à genoux, le différentiel ne cesse de se creuser avec les forces alliées et le commandement ne sait pas où doit avoir lieu le débarquement, ce qui conduit à une dispersion des forces déjà bien insuffisantes.
Au jour J, la préparation aérienne et navale ne se montre pas aussi efficace que prévu. Pour Wieviorka, le succès du débarquement n'est qu'en demi-teinte,Caen restant aux mains des Allemands et un front continu entre les plages n'étant établi que le 12 juin. Le manque d'allant des troupes britanniques se fait sentir tandis que les Américains se heurtent au bocage et que l'effort allié est entravé par les problèmes logistiques. Les Anglo-Américains ont donc gagné une bataille, mais pas la guerre, selon l'historien. L'impasse stratégique se confirme, Montgomery piétinant devant Caen, les Américains s'emparant deCherbourg mais étant confrontés à des difficultés plus au sud, alors même que l'armée allemande conserve sa cohésion en dépit des nombreux problèmes qu'elle rencontre aussi. L'enlisement provoque une grave crise morale au sein de la troupe alliée, déjà frappée par un sérieux manque d'effectifs en première ligne. Les Anglo-Américains durent apprendre à mieux gérer les cas de "Battle Fatigue", psychonévroses et autres conséquences psychologiques du combat qui augmentèrent considérablement durant cette période, le phénomène étant déjà bien repéré depuis les campagnes d'Afrique du Nord et d'Italie. Le déblocage survient du côté américain avec l'opération Cobra, conduite non sans mal mais qui permet aux Alliés de retrouver la guerre de mouvement et de faire jouer leur supériorité matérielle. Cependant, l'affirmation du rôle des Américains provoque des tensions au sommet, d'autant plus que l'exploitation de la victoire en Normandie se double d'une crise logistique qui empêche en fait les chefs alliés de bâtir correctement leurs plans d'opérations. La double poussée
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