Genèse Et Affirmation Des régimes Totalitaires (soviétique, Fasciste, Nazi)
Documents Gratuits : Genèse Et Affirmation Des régimes Totalitaires (soviétique, Fasciste, Nazi). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xoxop • 3 Mai 2015 • 1 906 Mots (8 Pages) • 1 340 Vues
L’Entre-deux-guerres en Europe (1919-1939) se caractérise par la genèse et l’affirmation de régimes autoritaires (Balkans, péninsule ibérique) et totalitaires (Italie dès 1922, Union des Républiques Socialistes Soviétiques entre 1917 et 1922 et Allemagne en 1933). Même si ces trois derniers régimes ont des spécificités fortes et des idéologies parfois opposées ils sont porteurs d’une même pratique politique. Nous verrons ce qui constitue la pratique politique des régimes totalitaires soviétique, nazi et fasciste. Après avoir étudié la genèse de ces trois régimes (Ière partie) nous analyserons les deux composantes majeures du totalitarisme, le contrôle total exercé par l’État sur la société (IIe partie) et l’utilisation de la violence de masse (IIIe partie) comme pratique politique.
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La genèse des trois régimes totalitaires est la résultante de plusieurs facteurs dont une industrialisation tardive aux conséquences violentes et la Première Guerre mondiale (1914-1919) qui bouleverse les valeurs humanistes et laisse les peuples désorientés. Ces trois régimes sont avant tout porteurs d’une idéologie (Marxisme en Union soviétique, le racisme et l’hyper-nationalisme en Allemagne et le fascisme en Italie) qui propose de changer l’homme pour changer le monde. Dans ces trois pays l’industrialisation a été tardive et a eu des effets délétères sur la cohésion sociale. Les masses paysannes transplantées dans des centres industriels géants (Ruhr en Allemagne, Turin et Milan en Italie, régions de la Mer Caspienne et de la Mer Noire en Russie) ont été très vite politisées (Révolution de 1905 en Russie) et ont ressenti durement leur mise à l’écart par des élites sociales restreintes (Aristocratie de cours en Russie, bourgeoisie d’industrie et noblesse en Allemagne, grands propriétaires terriens et industriels en Italie comme la famille AGNELLI, propriétaire de FIAT, 1899). À ce long et ancien ressentiment s’ajoute une faible cohésion nationale (L’Italie n’est unifiée qu’en 1866, l’Allemagne en 1871 et la Russie tsariste reste un Empire multiethnique) et des expériences démocratiques très restreintes et décevantes : ces sociétés sont donc particulièrement atomisées. En Russie la libéralisation du régime échoue (1908) et la vie politique est factice voire clownesque comme l’épopée de RASPOUTINE le montre. En Italie l’interdit jeté par les Papes depuis la perte des États pontificaux (1870) laisse le jeu démocratique aux mains d’une ultra-minorité. En Allemagne le complexe militaro-industriel bien en cours auprès de GUILLAUME II a plus de pouvoirs que le Reichstag. La prise du pouvoir par des mouvements autoritaires apparaît plus comme un retour à une normale politique et sociétale que comme une aberration. La guerre laisse la Russie, l’Allemagne et l’Italie dans une situation juridique différente mais avec des rancœurs semblables. L’Allemagne vaincue est contrainte de signer des traités humiliants (Traité de Versailles, 1919) et est dépecée par les vainqueurs (Perte de l’Alsace-Lorraine et des territoires de Prusse orientale). La Russie bolchévique qui signe (Brest-Litovsk, 1918) une paix séparée avec l’Allemagne est exclue des négociations en 1919. L’Italie estime avoir trop peu reçu en compensation des sacrifices consentis. Peuples et élites dirigeantes sont déçus et s’estiment trahis par les démocraties libérales (France, Royaume Uni et États-Unis d’Amérique). Mais les modes de prise du pouvoir restent différentes. En Russie c’est le coup d’État bolchévique (Révolution d’Octobre, 1917) puis la guerre civile (1918-1921) qui permet au Parti Bolchévique de Lénine, grâce au « communisme de guerre », de prendre le pouvoir et de le garder. Lors de la création officielle de l’URSS (1922) l’État est déjà doté des instruments de répression : un parti unique (PCUS), une armée puissante (L’Armée rouge) et d’une police politique violente (La GPU). En Italie c’est l’agitation sociale (Chômage provoqué par le passage d’une économie de guerre à une économie de paix) qui permet aux squadristes fascistes de s’imposer comme les seuls garants du maintien de l’ordre (Marche sur Rome, 1922). En Allemagne le constant mélange de violence de rue et d’onction électorale permet aux Nazis de prendre le pouvoir (30 janvier 1933) avant d’utiliser les appareils de répression (GESTAPO, SS et système concentrationnaire) pour le garder.
Ces trois régimes partagent une première pratique du pouvoir : le contrôle total exercé par un homme sur un parti (Benito MUSSOLINI en Italie, Joseph STALINE en URSS et Adolf HITLER en Allemagne), d’un parti sur l’État (Parti fasciste en Italie, NSDAP en Allemagne et Parti Communiste d’Union Soviétique en URSS) et du contrôle total de l’État sur la société. C’est le totalitarisme : le contrôle total de l’État sur la totalité des citoyens et la totalité de leur vie. Ces trois États totalitaires proposent chacun l’application d’une idéologie (Fascisme, Nazisme et Communisme) afin de changer l’homme et par la suite changer le monde. Les trois régimes partagent le projet de forger un homme nouveau. Le contrôle de la population est en partie acquis par son envie de croire qu’un homme providentiel (« Culte du chef ») peut envers et contre toute probabilité faire son bonheur et réussir là où tous les autres ont échoué. Mais pour ancrer cette envie de croire dans la durée un fort contrôle des esprits par la propagande est nécessaire. Affiches, meetings géants où la conscience de l’individu est noyée dans la fierté d’appartenir à un groupe fort (Manifestations du 1er mai à Moscou, défilés nazis à Nuremberg orchestrés par l’architecte Albert SPEER), émissions radiodiffusées (En Allemagne nazie c’est Joseph GOEBBELS le Ministre de la Propagande), films et actualités au cinéma (Alexandre Nevski d’EISENSTEIN), réunions
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