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En quoi et pourquoi la notion d’Henri Lefebvre sur le Droit à la ville est encore d’actualité de nos jours ? Comment est-elle appliquée ?

Dissertation : En quoi et pourquoi la notion d’Henri Lefebvre sur le Droit à la ville est encore d’actualité de nos jours ? Comment est-elle appliquée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 411 Mots (6 Pages)  •  555 Vues

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La ville se définit par la diversité des populations qui la composent. Mais cette diversité n’est pas homogène dans l’espace, elle est divisée. On peut constater une répartition spatiale inégale des groupes sociaux qui sont caractérisés par leur niveau économique, leur origine géographique, leurs pratiques linguistiques ou religieuses. Cette distinction sociale et cette différenciation spatiale conduisent à parler d’inégalités socio-spatiales. La notion du « droit à la ville », créée par le sociologue, philosophe Henri Lefebvre à la fin des années 1960, est une revendication aux populations les plus opprimées des villes vivant dans les périphéries (les Grands Ensembles). Le droit à la ville est une reconnaissance de l’oppression urbaine sur les populations et constitue un droit à prendre la parole sur les modalités de production et d’organisation de la ville. Car la ville est un bien commun appartenant à toute la population c’est-à-dire à toutes les classes : bourgeoisie, petite bourgeoisie et populaire. La fabrication de la ville n’est pas seulement réservée aux élites, toutes classes peuvent et doivent participer à la création de l’urbain : « intégrer les citoyens aux processus de construction de la ville devient fondamental pour exercer l’égalité et la liberté d’agir ». Ce droit doit donc être imposé et comme le disait Marx : « Entre droits égaux, la force décide ».

En quoi et pourquoi la notion d’Henri Lefebvre sur le Droit à la ville est encore d’actualité de nos jours ? Comment est-elle appliquée ?

Tout d’abord, Henri Lefebvre distingue trois conceptions liées à l’espace : l’espace perçu c’est-à-dire les l’individu et son ressenti, sa perception quotidienne face à l’espace. L’espace perçu est différent pour chaque individu en fonction de leur niveau de vie, leur âge, leur habitat … L’espace conçu est « l’espace dominant dans une société » qui appartient aux planificateurs, aux urbanistes ou aux techniciens, qui aménagent un espace lié aux activités et aux fonctions. Et l’espace vécu est le résultat de l’espace perçu et l’espace conçu, c’est-à-dire que l’espace vécu représente le conflit par les pratiques socio-spatiales qui ont lieu sur cet espace.

La ville est un espace qui rassemble le centre des rapports de pouvoirs politiques qui sont des rapports de classe et des rapports sociaux. Avec le développement de l’urbanisation, l’espace est dépendant aux stratégies de classes qui créent une ségrégation de l’espace urbain et dégradent l’image de la ville comme un espace partagé et commun à tous. Henri Lefebvre montre l’aggravation de l’opposition centre et périphérie en disant « plus la ville s’étend, plus les relations sociales s’y dégradent ». Par conséquent, Henri Lefebvre propose deux éléments essentiels à inclure dans les politiques urbaines : l’appropriation qui a pour but aux populations, la possibilité d’occuper l’espace urbain pour faire place à leur créativité et à leur partage. La population doit penser à la vie du quartier et de la vie en ville par une démarche globale. Et la participation, c’est-à-dire que chacun revendique sa capacité à participer aux décisions prises pour construire la ville comme dans les politiques générales de planification de l’espace urbain, les choix d’investissement des grandes entreprises, les arbitrages dans des stratégies de développement, …

La classe populaire doit gagner son droit à la ville c’est-à-dire son droit au logement, aux aménités urbaines, à un environnement sain, aux transports collectifs accessibles mais surtout au droit de participer à l’œuvre de la ville par la lutte des classes. La population doit pouvoir « penser la vie de quartier et la vie en ville », afin de s’approprier l’espace urbain. David Harley, professeur à New York, affirme que : « Le droit à la ville ne se réduit donc pas à un droit d’accès individuel aux ressources incarnées par la ville : c’est un droit à nous changer nous-mêmes en changeant la ville de façon à la rendre plus conforme à notre désir le plus cher ».

Mais la vision d’Henri Lefebvre est toujours présente de nos jours. L’idée du droit à la ville doit être conservée comme un idéal politique urbaine générale et doit être améliorée. Ces droits ne sont jamais réellement accomplis mais on peut s'y référer pour définir une situation dans la société.

Ce concept a été adopté par 197 pays, même le Nouvel Agenda Urbain issue des discussions d'Habitat III répertorie ce concept dans son article 11 « Nous notons les

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