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Conflits sur l'usage de l'eau dans le monde Arabe

Mémoire : Conflits sur l'usage de l'eau dans le monde Arabe. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2013  •  4 739 Mots (19 Pages)  •  1 449 Vues

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INTRODUCTION

L

e Monde Arabe englobe au sens strict l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), la Vallée du Nil (Soudan, Egypte), la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït, Yémen, Oman) et le croissant fertile (Liban, Syrie, Jordanie, Israël, territoires palestiniens, Irak). Depuis la fin de la guerre froide, cette région est au cœur des tensions internationales : conflit Israélo-palestinien, guerres du Golfe, lutte contre Al-Qaïda…

Dans cet espace complexe, les données politiques ne sont pas seules en cause. En effet dans le monde arabe qui souffre de « stress hydrique », la question de l’eau joue un rôle majeur. Malgré d’immenses ouvrages tels que le barrage d’Assouan en Egypte, le barrage syrien de Tabqa ou le projet GAP en Turquie, cette ressource indispensable et irremplaçable est particulièrement mal répartie. Certains pays, comme la Libye, disposent de nappes aquifères, tandis que d’autres sont traversés par des fleuves allogènes mais des territoires comme la bande de Gaza sont au bord de la pénurie. De plus sous les effets de la sécheresse, des pollutions et de la croissance démographique, l’eau devient un bien économique rare. Cet « or bleu » est aujourd’hui au centre des querelles et des rapports de force dans le Monde Arabe.

Cela peut mettre en relief la question suivante : le contrôle et l’usage de l’eau dans le Monde Arabe va-t-il entraîner des conflits futurs ? Comment cet espace va-t-il contrôler ses pénuries d’eau futures ?

Pour y répondre, nous aborderons dans un premier axe la situation actuelle de la consommation d’eau dans le monde arabe, ensuite dans une deuxième partie les conflits pour l’eau et enfin quelles sont les solutions futures à apporter pour pallier aux pénuries ?

I. La situation actuelle :

Afin de bien comprendre et de bien cerner le sujet, il apparaît nécessaire d’étudier dans un premier temps la situation actuelle des ressources en eau dans le monde arabe. Cet espace représente environ 4,7% de la population mondiale et seulement 0,67% des ressources en eau

A. L’eau, un bien précieux dans un monde aride :

1. Précipitations rares et aridité prédominante :

Le Proche-Orient appartient majoritairement à la zone semi-aride (de 400 à 600 mm de précipitations réparties entre 50 et 70 jours par an) voire subaride (de 100 à 400 mm répartis entre 20 et 50 jours). Il existe également des zones désertiques (moins de 100 mm de précipitations par an) généralement plus éloignées des côtes. On retrouve ces déserts dans tous les pays de la zone, mis à part le Liban. Outre l’Egypte, la péninsule arabique est toute entière incluse dans la zone désertique comme indiqué par la carte ci-dessous.

Le domaine humide (plus de 600 mm reparties entre 75 et 100 jours par an) est quant à lui très faiblement représenté et se situe essentiellement en zone élevée ou littorale. Ainsi on peut y classer le plateau anatolien et chaine du Taurus en Turquie, les montagnes iraniennes et yéménites ou encore le littoral syrien sans oublier le plateau du Golan. Ces « régions château d’eau » alimentent une très grande partie du réseau hydrographique du Proche-Orient.

Précipitations annuelles dans le monde arabe et nappes aquifères

2. Une richesse cachée, les aquifères :

Malgré la rareté des précipitations, le Proche-Orient possède d’incroyables ressources en eau. Ainsi nappes phréatiques et grands aquifères viennent compléter les ressources fournies par les eaux de surface. Elles sont d'importances diverses, situées à des profondeurs très variables. Les principales étant la nappe albienne dans le Sahara algérien qui se prolonge à l'ouest de la Libye, l'aquifère des grès de Nubie en Libye orientale et en Égypte (épais de 3500 mètres, il couvre environ 2 500 000 km2) et les aquifères de la péninsule Arabique estimé à 2 175 milliards de m3). Cependant, l’exploitation de ces eaux reste très limité car très coûteuse. En effet, l’eau ainsi puisée nécessite de nombreux traitements pour pouvoir être consommée. Son extraction à aussi un coût important du fait de la profondeur de certaines nappes ce qui explique sa sous-exploitation. L’Arabie saoudite utilise ses aquifères pour produire en plein désert les céréales les plus chères du monde.

3. Les fleuves en extinction :

Les fleuves qui apparaissent comme un véritable don de dieu deviennent désormais insuffisants pour les hommes. Plusieurs basins hydrographiques irriguent le Proche-Orient : celui du Nil en Egypte, ceux du Tigre et de l’Euphrate en Irak, à son échelle celui du Jourdain entre Israël, Jordanie et Syrie. Ces trois basins ont en commun de permettre la survie des pays qui les entourent.

Ces grands fleuves sont alimentés par des régions humides : les montagnes de Turquie orientale pour le Tigre et l’Euphrate d’une part, l’Ethiopie et ses pluies équatoriales pour le Nil d’autre part. Les grandes étendues désertiques traversées par ces fleuves sont propices aux aménagements tels que les barrages qui sont de plus en plus contestés. Ainsi, le procès fait aux grands barrages est d'ordre technique. Sous le climat aride du Monde Arabe les retenues en amont du barrage perdent une partie de leur eau par évaporation. Par ailleurs l'envasement est souvent très important. Au Maroc par exemple, 54 millions de m3 sont perdus chaque année par envasement. En 20 ou 30 ans, des barrages peuvent perdre jusqu'au tiers de leur capacité : 35% pour le barrage Mohamed V au Maroc depuis 1967.

Enfin, il est important de noter que les apports fluviaux représentent la même quantité d’eau disponible que celle des sols soit environ 135 milliards de m3. Avec une population consommant 1100 m3 par an et par habitant, certaines zones du Proche-Orient sont aujourd’hui au niveau du seuil de pénurie aussi appelé « stress hydrique ».

B. L’inégale répartition induit dépendances et tensions :

1. Des ressources inégalement réparties :

L’eau au Proche-Orient ne se contente pas seulement d’être rare, elle est en plus très inégalement répartie ce qui explique la source de nombreuses tensions. Comme nous l’avons vu précédemment, l’Egypte et l’Irak ont la chance d’être parcourus par de puissants fleuves alors que d’autres pays n’ont aucune

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