Colonisation et décolonisation
Étude de cas : Colonisation et décolonisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar imothep • 17 Novembre 2014 • Étude de cas • 3 143 Mots (13 Pages) • 738 Vues
COLONISATION ET DECOLONISATION
Introduction
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les grandes puissances européennes se lancent dans la colonisation de l'Afrique, de l'Asie et de l'Océanie. Au début du XXe siècle, la Grande-Bretagne et la France sont à la tête de vastes empires qu'elles exploitent économiquement. Symboles de leur puissance, ces empires, qui atteignent leur expansion maximale entre 1880 et 1930, sont parfois à l'origine de tensions entre Etats colonisateurs. La contribution importante des colonies à la Première Guerre mondiale et l'émergence d'une élite locale débouchent dans les années 20 et 30 sur la création de mouvements nationalistes, qui revendiquent l'autonomie puis l'indépendance. Le nouvel ordre mondial qui voit le jour en 1945 ouvre la voie aux décolonisations en Asie, puis en Afrique.
I. L'apogée de la colonisation (1880-1939)
A) Le partage de l'Afrique
a) La colonisation avant 1830
La colonisation européenne, qui avait commencé au XVIe siècle avec la découverte de l'Amérique et la mise en œuvre du commerce triangulaire, reprend vers 1830. Entre temps, les colonies américaines se sont libérées des tutelles britanniques (indépendance des Etats-Unis en 1776), puis espagnole et portugaise (indépendance des pays d'Amérique latine au début du XIXe).
Excepté le Royaume-Uni qui possède déjà un véritable empire colonial dominé par l'Inde, les pays européens comptent tout au plus quelques colonies : la France a pris pied en Algérie en 1830, les Pays-Bas en Indonésie, etc. En Afrique, la présence européenne se limite globalement à quelques comptoirs sur les côtes africaines.
La colonisation n'intéresse alors qu'une poignée de militaires, de scientifiques ou de missionnaires. En France, le gouvernement de Jules Ferry est même renversé à deux reprises en raison de sa politique coloniale !
b) La « ruée vers l'Afrique »
Vers 1880, le continent noir, jusqu'ici relativement délaissé, devient un objet de convoitise pour les puissances européennes. On observe dans les années qui suivent une véritable « ruée » (scramble) vers l'Afrique. La France s'empare de la Tunisie où elle installe un protectorat (1881), et progresse en Indochine. Le Royaume-Uni intervient en Egypte en 1882. Il cherche notamment à prendre le contrôle du canal de Suez situé sur la route des Indes. Il fait également main basse sur le Kenya et la région des Grands Lacs.
La conférence de Berlin qui réunit du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 les représentants de 13 puissances européennes ainsi que les Etats-Unis fixe les grands principes de la colonisation de l'Afrique : pour qu'un territoire soit considéré comme une colonie, la puissance occupante doit entretenir des troupes et mettre en place une administration.
La France et la Grande-Bretagne sont désormais à la tête de vastes empires, ce qui n'est pas sans susciter la jalousie de l'Allemagne et de l'Italie qui se sont lancées plus tardivement dans l'aventure. L'empereur Guillaume II annonce, en 1890, le lancement d'une « politique mondiale » (Weltpolitik) visant à faire de l'Allemagne une puissance maritime et coloniale, tandis que l'Italie réclame « une place au soleil ».
c) Un soutien grandissant en métropole
La colonisation, initialement perçue par les libéraux (notamment en Angleterre) comme une pratique du passé, contraire au libre-échange et par les partis nationalistes comme une source de dépenses inutiles, suscite à partir de 1890, un intérêt grandissant dans l'opinion publique. Des partis coloniaux voient le jour un peu partout, vantant les bienfaits de la colonisation, qui fait bientôt l'objet d'un large consensus dans les métropoles. Et ce pour plusieurs raisons :
- Les colonies deviennent synonymes de prestige. Pour la France qui a perdu la guerre contre la Prusse en 1871 c'est un moyen d'affirmer sa domination. La Grande-Bretagne de son côté, tient à tout prix à conserver sa place de n°1 mondial.
- En période de crise (Grande Dépression de 1873-1896), les colonies sont également considérées comme des viviers de main d'œuvre et des débouchés pour leurs entreprises. Les historiens montrent qu'il s'agit d'une réflexion un peu erronée, le niveau de vie des populations locales ne leur permettant pas souvent d'acquérir des biens de consommation.
- Enfin, les puissances coloniales justifient leur démarche par un devoir civilisateur à l'égard des « peuples primitifs » ou « sauvages ». Elles insistent notamment de manière un peu hypocrite sur la nécessité de mettre fin à la traite d'être humains, encore pratiquée en Afrique alors que les Européens y ont renoncée. En France, le Républicain Jules Ferry défend une version « modérée » où les « races supérieures » doivent « guider les races inférieures » en leur apportant l'éducation ou le progrès médical. Ce qui n'empêche pas sur le terrain des traitements en contradiction avec ces principes.
d) L'émergence de rivalités
A la fin du XIXe siècle, l'avidité respective des puissances coloniales s'accompagne de tensions qui ne débouchent pas sur des conflits directs conformément aux principes établis par la conférence de Berlin.
La lutte de la France et de l'Angleterre pour le contrôle du Soudan (crise de Fachoda, 1898) et les conflits avec l'Allemagne concernant le Maroc trouvent finalement une issue diplomatique. Le traité franco-allemand du 4 novembre 1911 laisse le Maroc à la France. A titre compensatoire, l'Allemagne hérite d'une partie du Congo.
La défaite des Italiens contre l'armée éthiopienne à Adoua (1896) reste exceptionnelle et la plupart du temps les Européens, mieux équipés, n'ont pas de mal à l'emporter face aux indigènes. Une fois conquis, les colons doivent installer leur administration.
B) L'administration des empires
On distingue couramment - de manière un brin schématique certes - l'administration directe mise en place par les Français de l'administration indirecte (indirect rule) des Anglais. En effet, les projets de réforme de l'Empire français prévoient d'associer les colonisés à la gestion du pays.
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