Étude Critique De Document En Histoire: Photo D'une Famille Hongroise à Ellis Island
Commentaires Composés : Étude Critique De Document En Histoire: Photo D'une Famille Hongroise à Ellis Island. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JohnnyEnglish • 5 Avril 2014 • 1 209 Mots (5 Pages) • 1 484 Vues
Le document proposé fait partie d’un ensemble plus vaste : celles des photographies prises par un photographe amateur,
Augustus Sherman, entre 1905 et 1920. Augustus Sherman était photographe amateur mais ses photographies ont été prises à
titre personnel ; on en a conservé 250, ce qui représente une série remarquable, à la fois par le contexte dans lequel elles ont
été prises mais aussi sur ce qu’elles révèlent des migrations européennes à destination des États-Unis au début du XXe siècle.
Nous allons d’abord situer le contexte historique de la photo
L’histoire du peuplement des États-Unis se confond en grande partie avec l’histoire des migrations à destination de ce territoire.
D’abord peu nombreux, les migrants tentent massivement leur chance dans ce pays neuf au XIXe siècle, à tel point qu’on peut
parler d’une période de migration de masse. Quinze millions d’immigrants arrivent entre 1820 et 1890, plus de dix-huit millions
entre 1890 et 1920, un pic étant atteint entre 1901 et 1910. Ces migrants viennent très majoritairement d’Europe, chassés de
leur pays natal. En effet, l’Europe connaît au XIXe siècle une forte croissance démographique – liée principalement à la baisse
de la mortalité - qui rend caducs les équilibres des sociétés rurales traditionnelles et nourrit les flux de migrants quittant les
campagnes pour les villes ou pour des horizons plus lointains. L’afflux connaît des pics au moment des crises démographiques,
comme la grande famine du milieu du XIXe siècle en Irlande et s’entretient aussi des troubles politiques et des persécutions
religieuses. Par conséquent, les pays d’origine des migrants européens varient dans le temps. Jusqu’en 1890, les migrants
britanniques sont nombreux : 2,7 millions de personnes quittent l’Angleterre, l’Écosse ou le pays de Galles entre 1820 et 1890.
Ils sont toutefois supplantés par les migrants irlandais (3,3 millions de personnes entre ces deux dates) et par les migrants
allemands (4,4 millions de personnes). A cette même période, on peut aussi noter l’importance des migrations en provenance
de Scandinavie (1 million de personnes). A partir de la fin du XIXe siècle, les zones d’origine des migrants sont plutôt les pays
d’Europe du Sud et de l’Est : Italiens, Polonais, Juifs venus de Russie et des pays d’Europe orientale mais aussi migrants
originaires des Balkans. Dans le cas présent, la photographie est simplement a été annotée de la mention manuscrite
« Hungarian » (qui signifie Hongrois en anglais) ajoutée au bas de l’image. En l’absence de davantage de précisions, nous ne
pouvons avoir de certitude, par exemple sur le fait qu’il s’agisse d’une famille juive. Nous savons qu’entre 1899 et 1924,
1,8 million de migrants entrant aux États-Unis sont Juifs, et qu’entre 4 et 500000 Hongrois (non Juifs) entrent sur le territoire
américain à la même période. La femme porte un fichu sur la tête, ce qui n’exclut aucune hypothèse. La mention « Hungarian »
est donc relativement imprécise. On peut enfin noter que cette vague de migrants venus d’Europe de l’Est et du Sud est limitée
à partir des années 1920. En 1921, la première loi fixant des quotas d’immigration est votée par le Congrès et en 1924,
l’Immigration Act fixe des quotas en fonction des nationalités d’origine.
À la fin du XIXe siècle, la majorité des immigrants qui arrivent aux États-Unis par voie transatlantique accostent au port de New
York - les immigrants asiatiques arrivent quant à eux par la côte ouest, et doivent transiter par le centre d’immigration de Angel
Island. Entre 1892 et 1954, plus de douze millions de migrants européens transitent par Ellis Island, une île située dans le port
de New York. Néanmoins, la procédure varie en fonction de la classe dans laquelle s’est effectuée la traversée transatlantique :
elle varie donc en fonction de l’aisance financière des migrants. Les migrants suffisamment riches pour voyager en 1ère et 2ème
classe sont examinés à bord du
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