LE PROCHE ET MOYEN ORIENT
Dissertation : LE PROCHE ET MOYEN ORIENT. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara Roussel • 19 Novembre 2019 • Dissertation • 4 706 Mots (19 Pages) • 988 Vues
Introduction
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Le terme “Moyen-Orient” est d’origine anglo-saxonne. C’est un territoire qui comprend ce que les arabes qualifient de Mashrek (auquel s’ajoutent la Turquie et l’Iran). Lorsque l’on parle du Proche et Moyen-Orient, on ne parle pas d’espaces géographiques clairement distincts. Généralement, le terme “Proche-Orient” désigne les régions de l’Est méditerranéen, c’est-à-dire les régions qui vont de l’Egypte à la Turquie. Quant au Moyen-Orient, il englobe une zone géographique beaucoup plus vaste que celle du Proche-Orient puisqu’il recouvre l’ensemble des pays de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest.
Le monde arabo-musulman est composé du Maghreb et du Mashreq. Le Maghreb (al-Maghrib en arabe, de al-gharb=ouest) est aussi appelé “couchant”. Il comprend le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie, la Tunisie, la Libye. Le Mashreq (al-mashreq=ash-sharq=est) , appelé “levant”, regroupe les territoires du Liban, Syrie, Jordanie, Israël, Iraq, Egypte, la Palestine et les pays de la Péninsule Arabique. Ces deux appellations font tout simplement référence au coucher et lever du soleil.
Comme il est possible de le voir sur la carte ci-dessus, cette zone géographique est un immense carrefour maritime et terrestre disposant de points de passages stratégiques au niveau international, et par conséquent, très convoité par les transports commerciaux. Ce sont des axes d’échanges majeurs pour la circulation des marchandises. Une partie importante du pétrole transporté dans le monde est issu du Moyen-Orient ; ces routes jouent donc un rôle fondamental dans le processus d’acheminement des ressources pétrolières. Sur cette vaste zone géographique, de nombreux peuples se côtoient depuis plusieurs siècles et partagent différentes croyances et religions. Le Proche et le Moyen-Orient sont aussi un carrefour religieux qui a vu naître les trois grandes religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam). Il sera intéressant d’étudier dans une première partie l’espace de rencontre de civilisations qu’est le monde arabo-musulman puis, dans une seconde partie, de voir que le Moyen-Orient est une zone de conflit permanent et enfin, dans une dernière partie, d’étudier ses relations internationales.
I - Le monde arabo-musulman : un espace de rencontre de plusieurs civilisations (3 grandes religions)
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a. Pourquoi ces deux courants sont-ils antagonistes ?
Au Proche et Moyen-Orient, la religion monothéiste majoritaire est l’Islam, née au début du VIIème siècle. En 632, dès la mort du prophète Mahomet considéré comme le prophète majeur de l’islam, cette religion va se diviser en trois branches : la branche kharidjite minoritaire, et les deux courants principaux, le sunnisme et le chiisme. Au fil des siècles, les divergences concernant les dogmes et les rites de chaque branche ne cesseront de s’accentuer.
A l‘origine de ce schisme qui perdure encore aujourd’hui se trouve, la succession de Mahomet. Suivant une élection en conclave, les compagnons de Mahomet nomment Abu Bakr nouveau calife, dirigeant ainsi l’ensemble de la communauté musulmane. Cependant son élection est très contestée au sein de la communauté, les opposants affirmant que la succession de Mahomet doit se faire suivant le pouvoir légitime qui revient de droit aux descendants directs du prophète: sa fille Fatima et son gendre et fils spirituel Ali. Ces opposants à Abou Bakr représentent la branche chiite de l’islam alors que les sunnites majoritaires militent pour un califat électif où les compagnons du prophète désignent eux-mêmes un successeur. Suite à cela, deux autres califes se succèderont en moins de 20 ans, preuve s’il en était besoin, de ces conflits religieux. Alors qu’Ali devient le quatrième calife 25 ans plus tard, son règne reste contesté notamment par Mouawiya (un proche du précédent calife Ohtman, assassiné), gouverneur de Damas. Il sera lui aussi assassiné par d’anciens partisans devenus dissidents: les kharidjites, troisième branche minoritaire de l’islam (khârij: “ceux qui sortent” du parti d’Ali). Les kharidjites se distinguent par leurs intransigeances et leur rigorisme extrêmes, ils ont soutenu Ali dans sa quête du califat, mais ne lui pardonnent cependant pas ses compromis avec Mouawiya et s’insurgent à la fois contre lui et Mouawiya. S’ensuivent de nombreux conflits entre chiites et kharidjites. L’assassinat d’Ali par les kharidjites provoque la rupture définitive entre chiites et kharidjites. Ces derniers se révoltent également à plusieurs reprises contre le califat des Omeyyades (661-750) fondé par Mouawiya. Violemment réprimés, notamment en Irak, les kharidjites (qui représentent moins d’1% des musulmans) se dispersent et commencent alors à se scinder en plusieurs mouvements.
Ainsi, si le rapport des sunnites majoritaires (85%) aux chiites, principale dissidence de l’islam, demeure antagoniste tant dans la pratique que dans un certain nombre de croyances, il en reste, comme le rappellent l’Ambassadeur de France en Suède David Cvach et l’Ambassadrice de France en Libye Brigitte Curmi, que l’affrontement demeure, au long des quatorze derniers siècles, une « exception, et non la règle » dans le cadre des relations entre les deux branches de l’oumma. En effet, les interactions pacifiques entre chiites et sunnites sont bien plus nombreuses que les interactions conflictuelles, et s’il y a des conflits religieux, ce sont plutôt des conflits intra confessionnels fondés notamment sur les affrontements entre armées califales (les Omeyyades contre les Abbassides, par exemple, dès les années 740-750).
b. Quelles sont leurs zones d’influences respectives ? (Part des chiites au M-O)
Sur le plan démographique, les chiites sont bien souvent minoritaires, excepté au Liban, à Bahreïn, en Irak et en Iran où ils sont nombreux, voire majoritaires.
Cependant, ils sont souvent marginalisés par rapport au pouvoir, voire persécutés par les autorités en place. Suite à cela, c’est à partir du XXe siècle que des mouvements d’émancipations chiites apparaissent un peu partout au Proche-Orient, à commencer par la Révolution Islamique de 1979 en Iran, une étape clé dans la réaffirmation des chiites en Iran et ailleurs. Le pays, à majorité chiite, renverse le régime dictatorial laïc en place, les révolutionnaires fondent alors une république islamique contrôlée par le haut clergé chiite.
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