La philosophie des lumières
Cours : La philosophie des lumières. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar LILIMESS • 22 Janvier 2025 • Cours • 1 620 Mots (7 Pages) • 17 Vues
LA PHILOSOPHIE DES LUMIERES
Ce courant philosophique s’est développé en Europe au XVIIIème siècle : le siècle des Lumières. Il trouve ses racines dans l’œuvre de philosophes et de scientifiques du XVIIème s. (notamment Fontenelle, Newton, Locke).
1) SENS DE L’EXPRESSION « PHILOSOPHE DES LUMIERES »
- Philosophe : ce mot est constitué de deux racines grecques et son sens étymologique est « celui qui aime (philo) la sagesse (sophia) ». A la fin du XVIIe et au XVIIIe s. ce sens évolue : le mot est alors souvent associé au libertinage d’esprit c’est-à-dire à une façon de penser qui rompt avec les dogmes religieux. Le philosophe est alors celui qui pense librement et de façon critique.
- Lumières : ce mot est employé ici avec un sens métaphorique ; les lumières en question sont celles de la raison : le philosophe des lumières cherche à comprendre, à expliquer le monde à la lumière de la raison, et non plus en s’appuyant uniquement sur les dogmes religieux. Le mot «Lumières» évoque donc l’idée de savoir (par opposition à l’obscurantisme), mais il connote également les idées de progrès et de bonheur.
- Sapere aude : cette expression latine signifie « ose savoir » ; pour le philosophe Emmanuel Kant, elle est en quelque sorte la devise de la philosophie des Lumières. Elle invite à ne pas avoir peur de penser en dehors des dogmes pour développer les connaissances.
2) L’ESPRIT ENCYCLOPEDIQUE
Les philosophes des Lumières cherchant à comprendre le monde dans son unité profonde, ils s’intéressent à tous les aspects du savoir : philosophie, droit (Montesquieu...), économie, mathématiques (d’Alembert), sciences naturelles (Buffon) et sciences physiques, chimie (Lavoisier), médecine (Tronchin), anthropologie, techniques... La question de la transmission des connaissances et de l’éducation étant capitale, ils s’intéressent aussi à la pédagogie (Rousseau) et prônent l’observation de la nature pour mieux comprendre le monde.
- Pour illustrer cet état d’esprit, on peut citer entre autres Condorcet (mathématicien de formation, il s’intéressa ensuite au droit, à l’économie, à la politique...) ou Voltaire (philosophe, écrivain, historien, il s’essaya également aux sciences).
- l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers est un vaste ouvrage de vulgarisation scientifique et philosophique dont Diderot et d’Alembert furent les maîtres d’œuvre et auquel de nombreux autres philosophes des Lumières participèrent. Publiée en 17 volumes entre 1751 et 1772, l’Encyclopédie avait pour but de faire l’inventaire des connaissances de l’époque, d’en saisir la cohérence, afin de les répandre et d’apporter à l’humanité le progrès et le bonheur. C’est ainsi que Diderot écrit dans l’article «Encyclopédie » de l’Encyclopédie que le but d’un tel ouvrage est le suivant : « rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre ; en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons et le transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que [...] devenant plus instruits, [ils] deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux ».
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3) LES PRINCIPALES LUTTES DES LUMIERES :
Les philosophes des Lumières posent la nécessité pour les hommes de trouver le bonheur individuel sur terre, et croient généralement au progrès permis par la civilisation, le rationalisme et la science. Cela les amène à prendre parti au nom des valeurs qu’ils défendent dans les problèmes politiques et sociaux de leur époque. On peut citer parmi ceux-ci : le développement du libéralisme en économie (contre le contrôle du pouvoir royal) ; l’émancipation des femmes ; l’émancipation des esclaves ; le développement des libertés politiques ; le combat contre la torture (une pratique judiciaire institutionnelle à l’époque) et la peine de mort ; celui contre la censure ; la lutte pour la tolérance religieuse (cf. l’affaire Calas et l’affaire du chevalier de La Barre) et contre les superstitions ; la dénonciation des guerres...
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4) LES MOYENS D’ACTION :
Les débats d’idées se développent, le savoir progresse et se diffuse au XVIII ème s. Cela est lié notamment aux facteurs suivants :
- La presse se développe.
- Le nombre de librairies augmente et la vente de livres religieux baisse au profit de celle d’ouvrages de science, d’histoire, de philosophie.
- Dans leurs salons, les dames de la haute société (noblesse, haute bourgeoisie) organisent des réceptions où sont invités de grands penseurs de l’époque. On y discute politique, art, philosophie, sciences. Cela contribue à faire évoluer l’opinion de la haute société.
- Des académies se créent dans différentes villes. Ce sont des assemblées de spécialistes (en sciences, en droit...) ; elles organisent des réunions mais aussi des concours en proposant des questions à traiter, des problèmes à résoudre. C’est ainsi que certains penseurs peuvent, en participant à ces concours, faire connaître leurs idées.
L’influence de la philosophie des Lumières reste cependant assez limitée aux milieux sociaux les plus instruits et les plus aisés.
5) LA CENSURE :
Tout au long du XVIIIe s., les philosophes des Lumières se heurtent à la censure et sont victimes d’une répression. Voltaire fera deux séjours en prison et devra quitter la France à trois reprises ; à la fin de sa vie il s’installera à proximité de la frontière suisse pour pouvoir rapidement se mettre à l’abri ; plusieurs de ses livres seront interdits. Diderot passera trois mois en prison pour l’un de ses livres (Lettre sur les aveugles), etc.
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