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Etre artiste (Europe, XVIIè - XVIIIè)

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Par   •  31 Décembre 2023  •  Dissertation  •  3 013 Mots (13 Pages)  •  168 Vues

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Arts, savoirs et cultures de l’époque moderne

Licence 2

Être artiste (Europe, XVIIè - XVIIIè siècle)

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        « Le génie est l’enfant d’opposition » dixit Jean-Jacques Rousseau, philosophe des Lumières, un mouvement intellectuel européen qui s’étend tout le long du XVIIIè siècle.

Il n’est pas rare que l’on qualifie le XVIIè et XVIIIè siècles comme étant une période de « bouillonnement intellectuel». En effet, à cette époque, l’Europe déborde de régimes autoritaires qui s’enracinent. À contrario, la société du Grand-Siècle aspire, elle, à la liberté et à l’émancipation.

Les artistes européens vont être le reflet de la transformation et des changements sociétaux de la fin de l’Ancien Régime. Ils vont réussir à évoluer et à s'affranchir des codes royaux afin de laisser place à la créativité et à  l'innovation aussi bien individuelle que collective.  

Ces profonds changements culturels vont impacter le monde de l’Art et les artistes vont être à la fois les gardiens et les bouleverseurs des traditions artistiques.

Cette citation de Rousseau, nous montre que le moteur du changement est souvent lié à un rejet des traditions dans une optique de modernisme.

                À travers l’élaboration de ce sujet, nous allons tenter de répondre à la double-question suivante : Comment les artistes du XVIIè et XVIIIè siècles ont-ils été influencés par les changements sociaux et culturels ? Et comment cela a-t-il impacté la culture artistique de l’époque moderne?                 

                Ainsi, nous faudra-t-il expliquer, l’identité artistique en pleine évolution sous l’Ancien Régime (I), amenant à la création d’académies et à l’émergence de normes artistiques (II), tout en inscrivant définitivement l’artiste comme un membre influent et influencé par la société de son temps (III).

                Afin d’expliquer l’évolution de l’identité artistique, il est impératif de mettre en avant comment ce statut d’artiste est apparu et s’est imposé. En quelque sorte, d’essayer de répondre à la question suivante : Comment l’artisan de métier a-t-il pu devenir l'artiste de vocation?

                La perception moderne que nous avons de l’art est bien différente de ce qu’elle a pu être dans le temps.

Aujourd'hui, on définit l’art comme étant une “pratique dédiée à la contemplation du monde, des sentiments ou des idées”.

Pourtant, jusqu'à la Renaissance, l’art est un métier manuel, qui est exercé par ce qu’on appelle des artisans. On distingue dès lors deux catégories d’art.

Tout d’abord, les peintres, graveurs, sculpteurs, architectes exercent ce que l’on appelle l’art mécanique. Ces artisans sont au service de la communauté locale et produisent des biens, tout aussi bien essentiels qu’utiles à la société.

L’art ibéral quant à lui est plus théologique,il s'enseigne à l’université sous forme de deux disciplines. Le Trivium : les matières littéraires et le Quadrivium : les matières scientifiques.

C’est dans l’Italie du XIVe et XVe siècle que la Renaissance naît et se propage en Europe. Elle est d’une certaine manière, le lieu de naissance de notre conception moderne de l’art. On voit apparaître une logique de distinction anti-artisanale et anti- professionnelle de ce qu’est l’art. Cela se caractérise notamment par le rejet des restrictions imposées par les corporations. Les artistes s’éloignent de la Scientia, qui est la mise en pratique de règles permettant  l’exécution d’un art donné et se tournent vers le Virtus, qui permet à l’artiste d’inventer son œuvre de manière inimitable grâce à un don. On a ici, la première forme de distinction entre la compétence manuelle et l’aspect moral. Pourtant la libéralisation de l’art n’est pas unanime. Dans l’Encyclopédie Diderot dit :  « Tout art à sa spéculation et sa pratique ». Pour lui, il est essentiel de réaffirmer l’art en tant qu’art mécanique car il prime sur la dimension morale.

Cette distinction est intéressante car elle permet de montrer comment l’art mécanique se libéralise; Pour autant il est intéressant de montrer que dans l’art, si l’on souhaite  rendre “vivante” une idée, la dimension mécanique est nécessaire  et que dès lors, ces compétences sont complémentaires et non antagonistes.

                C’est par le mouvement humaniste du XVIè siècle, qui lance processus d'individualisation que l'Homme devient peu à peu un individu et se détache de son rôle au sein de la société.

À partir du XVIIè siècle, la même chose se produit pour les artistes. Ils s’émancipent de leurs conditions d’artisans pour devenir des artistes à part entière.

Diego Velazquez, peintre baroque du XVIIIè siècle, réalise : Les Ménines.

Ce tableau, qui est l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre est considéré comme l’un des tableaux les plus influents sur l’art moderne, de par son originalité.  

En effet, le peintre s’est auto-représenté sur son œuvre. On peut l'apercevoir, pinceau à la main, devant son pupitre en train de peindre.

L’artiste à cette époque à un rôle de courtisan, ce qui signifie qu’il est au service du roi. Le fait qu’il se représente montre qu’il affirme son identité d’artiste et de ce fait il montre que l’artiste a la possibilité d’user de ses compétences et de ses talents à des aspirations personnelles. L’artiste est en en quête d’indépendance, certains ont un salaire fixe ce qui leur permet d’avoir une situation financière assez stable et donc, de  jouir d’une reconnaissance sociale.

Le peintre néerlandais Rembrandt Harmenszoon van Rijn, décide quant à lui d’affirmer son identité d’artiste par une  signature particulièrement identifiable.

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