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Un empire bon marché de Denis Cogneau

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Par   •  19 Janvier 2025  •  Synthèse  •  6 680 Mots (27 Pages)  •  9 Vues

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SYNTHESE

Un empire Bon marché

Histoire et économie politiqué de la colonisation française XIXème et XXIème siècle

Denis Cogneau


Introduction

Les contribuables autochtones ont payé pour leur propre domination, et en grande partie pour le peu de développement économique et social qu’ils ont reçu. Le colonialisme développementaliste des quinze années d’Après-guerre fit certes de la croissance, diminué la mortalité et augmenta l’espérance de vie, accueillit à l’école des cohortes plus nombreuses, mais ces évolutions positives se produisaient également dans d’autres pays pauvres indépendants et auraient pu être obtenues autrement. Les guerres d’indépendances ont fait monter le coût de domination impériale à des niveaux inégalés rendant alors plus si bon marché que ça… conduisant alors pragmatiquement à son abandon progressif.

« L’empire est une large construction politique à vocation expansionniste maintenant des distinctions statutaires et hiérarchiques entre les populations qu’elle incorpore » Jane Burbank et Frédrick Cooper

[pic 1][pic 2]Nous vivons dans un âge post-impérial ou l’Etat nation est devenu la norme, avec ses difficultés propres à commencer par la définition même de nation ! On peut encore aujourd’hui parler d’impérialisme économique, plutôt que politique pour qualifier la domination économique sur es pays indépendants.
Ce livre interroge les spécificités du colonialisme français et son apparente contradiction. Comment un état républicain, héritier déclaré d’une révolution ayant proclamé les droits de l’homme, et même ayant aboli précocement l’esclavage, puisse endosser un projet de domination impériale et coloniale ? ce second empire se justifie par une idée de revanche sur les pertes du début XIX puis la défaite de 1870. A ce nationalisme, l’idéal républicain transfert l’idée que la république était la meilleure représentante de l’universel humain, et étaye donc une croyance dans une mission civilisatrice particulière. C’est avec la Troisième république que la conquête coloniale est décisivement lancée avec les progrès de l’armement, le succès de la navigation à vapeur et la diffusion de la quinine.  L’un des aspects les plus frappants du colonialisme français est son faible coût pour la métropole ! le fonctionnement et le développement des Etats coloniaux a été principalement financé par les impôts prélevés localement. De plus la colonisation n’a pas permis de tirer vers le haut les régions colonisées. L’écart de revenus entre l’Empire et la métropole est le même en 1940 qu’en 1900. Et seule une minorité de français ont bénéficié des investissements coloniaux.        
En bref le monde intellectuel s’est toujours rallié à l’idée qu’une colonisation libérale était possible, en faisant appel à un nationalisme français permettant de conjurer l’angoisse du déclin. Dans les colonies les terres de meilleures qualités ont été spoliées et les élites subalternisées. Un Etat policier et extractif s’est mis en place, dans un régime juridique d’exception. Les Etats coloniaux ont financé l’essentiel de leur action sur les ressources fiscales prélevés localement. A mesure que l’économie française se modernisait, l’économie coloniale est restée exclusivement fondée sur l’export de produits primaires. Les mouvements socialistes et communistes ont du prendre la colonisation comme un fait accompli et pour les français installés les colonies avaient souvent permis une mobilité sociale sur plusieurs générations inimaginable en métropole.        

Chapitre I : Les débuts de l’Empire

Les moteurs de la conquête coloniale

D’abord la Restauration cherchera à retrouver une stature internationale. Ce qui se concrétise avec la conquête algérienne, de plus la compétition politique avec les autres Etats européens va motiver des conquêtes préemptives. L’influence du parti colonial et l’armée qui cherche à redorer son blason après Sedan vont également motiver cette entreprise. Qui fut d’abord une affaire d’Etat, avant d’être une entreprise à visée capitalistique.

La politique française et la conquête coloniale, Algérie 1830-1871 : Entre 1763 et 1815, la fin de l’Amérique européenne et la conquête anglaise de l’Inde font entrer l’Europe dans un nouveau modèle colonial, tourné vers l’Ancien Monde. Cette colonisation nouvelle la France l’a projeté en Afrique tropicale. L’affaiblissement de l’empire Ottoman après la guerre d’indépendance de la Grèce (1821-1830) ouvre aussi une fenêtre d’opportunité. Après l’affaire du « coup d’éventail » du 29 avril 1827 et le blocus français qui s’ensuit, le Dey qui fit détruire deux comptoirs français justifiant ainsi la conquête. Avec la IIème République l’Algérie est déclarée partie intégrante de la France. Mais Avec le Second Empire, de fait signifie pour les colons un retour en arrière. Ils y perdent leurs représentations parlementaire, l’emprise de l’administration militaire y est renforcée et la métropole gouverne par décret. Aussi les colons Algériens sont remontés contre « l’arabophilie » de Napoléon III, et vont bien accueillir la IIIème république qui promeut un idéal assimilationniste avec peuplement européen renforcé en Algérie. La colonisation de l’Algérie va servir de champ d’expérience pour des politiques coloniales et aussi servir de contre modèle.[pic 3][pic 4][pic 5][pic 6][pic 7][pic 8][pic 9][pic 10][pic 11][pic 12][pic 13][pic 14][pic 15]

[pic 16]La politique française et la conquête coloniale, 1871-1914 : Entre 1871 et 1879, les forces politiques françaises sont concentrées sur l’édification et la stabilisation du nouveau régime. En ce sens les républicains modérés Jules Ferry et Léon Gambetta relancent le projet colonial. Promoteur d’un renouveau nationaliste qui commence en 1880 avec la mise en protectorat de la Tunisie. Un colonialisme libérale justifié par les valeurs de la civilisation portés par la France, lui permettra de retrouver son rang de grande puissance. On tire les leçons de l’Algérie : on devra céder la place à un gouvernement plutôt civil, et on privilégie l’exploitation économique plutôt que d’encourager le peuplement. Puis avec la conférence de Berlin de Novembre 1884 à février 1885, Bismarck organise un partage « préemptif » de l’Afrique subsaharienne entre puissances européennes. Qui se lancent dans une course aux traités de protectorat avec les rois et chefs africains. La France se taillera un gros morceau.

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