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Les femmes immigrées en France au XXème siècle

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Par   •  3 Janvier 2024  •  Dissertation  •  1 881 Mots (8 Pages)  •  96 Vues

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LES FEMMES IMMIGREES AU XXE SIECLE EN France

La population immigrée, c’est-à-dire la population née étrangère à l’étranger et qui est venue s’installer dans un autre pays que son pays d’origine.

La figure du « travailleur immigré » apparaît à la fin des années 1960. L’historien de l’immigration Gérard Noiriel a identifié les années 1970 comme un tournant majeur au cours duquel la question de l’immigration s’impose dans l’opinion publique.

L’histoire de l’immigration ne s’est pourtant jamais vraiment intéresser aux femmes et inversement, l’histoire des femmes n’a jamais vraiment mis la lumière sur les immigrées dans la société française avant la fin des années 70.

Silencieuses et frappées du sceau de l’invisibilité, les migrantes cumulent les handicaps et sont l’objet d’un triple discrédit tant pour le populaire que pour le savant : elles sont femmes, étrangères et pauvres, autant d’éléments expliquant la discrétion des sources les concernant et partant, le peu d’intérêt de la recherche historique à leur égard.

Elles ont pourtant été bien présentes dès la sortie de la Première guerre mondiale et ont joué un rôle significatif au fil du XXème siècle.

Comment d’une population invisibilisée, les femmes immigrées sont-elles devenues dans les années 2000, un groupe qui compte, aux forts enjeux sociaux et qui peut désormais faire entendre sa voix ?

I. QUAND LES INVISIBLES DEVIENNENT VISIBLES

A) Femmes immigrées : à l’intersection de deux histoires

Le “point aveugle” de la recherche historique (G. Noiriel) - POURQUOI ?

A l’intersection de 2 histoires : celles des femmes dont on a longtemps prétendu qu’elles étaient une main-d’oeuvre d’appoint et celles des immigrés dominé par la figure de l’homme

=> PAS DE STATISTIQUES CAR :

Histoire de l’immigration en France apparue tardivement - pourtant début de la population immigrée dès sortie de la 1GM, MAIS approche simplement démographique – pas un objet de recherches à part entière. Les syndicats s’y intéressent en 1968 car les ouvriers immigrés peuvent faire grève.

Histoire des femmes : l’homme longtemps considéré comme la figure universelle => Il faut se rappeler que dans les années 70, la conception du travail n’englobait pas toutes les activités accomplies par les femmes — le travail des femmes commençant seulement à sortir de l’ombre. Les catégories socio-professionnelles pour les femmes n’apparaissent qu’en 75

=> PB double quant au manque de statistiques sur les femmes immigrées : il ne permet de saisir ni la place des femmes dans la migration ni la part d’actives parmi les femmes immigrées.

B) La visibilité des femmes en migration n’est pas corrélée à leur présence

On le sait pourtant, femmes n’ont jamais été à proprement parler « absentes » de la population immigrée dès la fin de la 1GM (elle suit peu ou prou l’histoire des hommes immigrés) : en France elles étaient 42 % des immigrés en 1946, 40 % environ entre 1968 et 1975, 42,8 % en 1982.

Les origines varient au gré des vagues migratoires en France

Années 20 : polonaises et italiennes remplacent les “bonnes” bretonnes du début du siècle ou sont ouvrières agricoles

Années 30 : arrivée des Espagnoles, mouvement qui croit dans les années 50, puis dans la période 60/70.

Immigration portugaise années 60 : forte entrée sur le territoire fçs entre 61 et 71 au titre du regroupement familial (France 1ère destination pour les femmes émigrant du Portugal) – en 1970, les portugais sont le 1er groupe immigré en France

Algériennes à partir des années 50 (suivent leurs maris) qui sont employés comme ouvriers spécialisés. Phénomène qui prend de l’ampleur après guerre d’Algérie. Puis les marocaines

En 1975 : elles représentent 40% des italiens, espagnols et portugais et 32% des algériens.

Activité économique des femmes étrangères visible au travers de la progression du nbe de femmes dans la population active entre 1975 et 1982.

C) Le tournant des années 1974 et 1975

Leur présence sera durablement perçue principalement comme consécutive à la circulaire du 03 juillet 1974 (fermeture des vannes de l’immigration en France) compensée par une politique du regroupement familial forte en 1976.

MAIS données chiffrées de l’administration montrent augmentation du nbe d’entrées au titre du regroupement familial se situe en réalité de 1961 à 1971 avec un pic pour cette dernière année plus jamais atteint ensuite => donc pas la fermeture de l’immigration en 74 qui est responsable.

C’est en réalité une nouvelle orientation étatique de la politique d’immigration conduisant à une prise de conscience de l’installation des « travailleurs immigrés » accompagnés de leur famille qui rend visibles les immigrantes à partir du milieu des années 1970 :

suspension de la migration de travail et déplacement du regard vers les composantes des flux migratoires

découverte/reconnaissance du rôle éco des femmes immigrées => après 1974, interdiction faite aux membres issus du regroupement familial d’exercer une activité professionnelle = dvt travail non déclaré – clandestin

II. FEMMES IMMIGREES : QUI SONT-ELLES ET QUE FONT-ELLES ?

A) Des idées fausses à une culture de l’émancipation

Idée fausse avec regroupement familial : elles sont toutes mères de famille, inactives et analphabètes - longtemps considérées comme exerçant des travaux liés à la sphère familiale (ménage, enfants ...)

S’il est vrai que dans certaines cultures se sont les seuls travaux qu’il est jugé convenable qu’elles exercent (indiennes Punjab), pour la majorité travaillent à l’extérieur, exercer une activité économique est la raison du départ.

Beaucoup de femmes seules : des paysannes agricoles de l’entre-deux guerres aux migrantes internationales aujourd’hui. Raisons :

=> émigration des femmes d’un âge donné devient synonyme de survie pour certaines

familles paysannes (le père envoie sa fille travailler à l’étranger)

=> peuvent aussi partir en précurseur pour faciliter l’émigration des hommes a posteriori

=> pour d’autres, synonyme de modernité, d’émancipation, lutte contre la tradition

oppressive de la figure masculine dans le pays d’origine

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