Fiche de révision sur la IIIe République

Thème III

La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial

Chapitre 1 : L’enracinement de la république dans un France en mutation

Le 4 septembre 1870, la République est à nouveau proclamée par Gambetta dans un climat de défaite militaire. Ce régime est confronté à plusieurs défis :

• sortir de la guerre,
• être accepté de tous (y compris dans le camp républicain),
• s'imposer comme une culture politique commune,
• accompagner les mutations économiques et sociales de la France.

Comment les républicains malgré de vives oppositions parviennent ils à installer durablement la République dans un France en mutation ?

I – La difficile naissance d'un régime républicain (1870-1879)

A / La République en guerre, l'Année terrible (1870-1871)

La défaite militaire à Sedan de Napoléon III face à la Prusse alliée au reste de l'Allemagne met fin au Second Empire le 4 septembre 1870. A peine proclamée, la République qui se dote d'un nouveau gouvernement de Défense nationale composé de républicains, tels que Léon Gambetta et Jules Ferry, est menacée. Paris est assiégé par les allemands et le nouveau gouvernement quitte Paris pour poursuivre la lutte depuis Tours. Les élections législatives de février 1871 donnent la majorité aux monarchistes favorables à la paix et hostiles à la République. L'Assemblée nationale nomme le conservateur Adolphe Thiers chef du pouvoir exécutif.

Dans Paris assiégé et affamé le mécontentement éclate le 18 mars 1871, quand Thiers veut retirer les canons installés sur la butte Montmartre. L’insurrection débouche sur l'élection d'une Commune de Paris dominée par la gauche républicaine et les socialistes (gouvernement révolutionnaire et populaire dirigeant de manière autonome la ville de Paris de mars à mai 1871). La Commune veut établir une République sociale ambitieuse dans la lutte contre les inégalités. Son gouvernement est guide par un idéal de république sociale, anticléricale et libertaire.

Les femmes jouent un rôle très actif dans cette insurrection parisienne comme Louise Michel qui dirige un comité de vigilance des femmes dans le 18e arrondissement, anime le club de la Révolution, est ambulancière et combat en uniforme de Garde nationale (uniforme révolutionnaire).

Doc 1: Manifeste de Louise Michel, 1871

Au nom de la révolution sociale que nous acclamons, au nom des revendications des droits du travail, de l'égalité et de la justice, l'Union de femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés proteste de toutes ses forces []. Non ce n'est pas la paix mais bien la guerre à outrance que les travailleurs de Paris viennent réclamer. Aujourd'hui une conciliation serait une trahison. Ce serait renier toutes les aspirations ouvrières acclamant la rénovation sociale absolue, l'anéantissement de tous les rapports juridiques et sociaux existant actuellement, la suppression de tous les privilèges, de toutes les exploitations [...] ! Six mois de souffrance et de trahison pendant le siège, six semaines de lutte gigantesque contre les exploiteurs coalisés, les flots de sang versés pour la cause de la liberté, sont nos titres de gloire et de vengeance ! Vive la République universelle ! Vive la Commune ! Louise Michel, Mémoires, F. Roy, Paris, 1886

Doc 2: lettre de L. Michel à Georges Clemenceau

Au nom du Comité de vigilance des citoyennes du 18º arrondissement, qui administre l’arrondissement durant la Commune, Louise Michel écrit à Georges Clemenceau, alors maire de Montmartre.

Notre comité républicain de vigilance des citoyennes du 18° arrondissement voulant prendre notre part de la tâche patriotique vous demandons:

1. Pouvoir immédiat de procéder à une enquête dans chaque maison du 18 arrondissement afin de connaître le nombre de vieillards, des infirmes et des enfants afin que la république ne soit pas trompée,

2. Pouvoir requérir immédiatement les maisons abandonnées du 18º arrondissement afin d'y loger les citoyens sans abri et d'y établir des asiles où les enfants seront nourris,

4. Abolition complète dans le 18° arrondissement [...] des maisons de prostitution,

5. Fonte des cloches de Montmartre pour les canons.

Louise Michel, Lettre à G. Clemenceau, mars 1871

Présentez le contexte militaire et politique de 1870-1871 (documents 3 et 4).

Paris assiégé par les allemands, Gambetta fuit Paris pour aller à Tours et y mettre le gouvernement de défense national. Dans ce contexte la Prusse accepte de signer la paix avec un gouvernement légitime. Des élections législatives sont organisées. Les candidats républicains défendent la poursuite de la guerre, les monarchistes défendent la signature de la paix. L'Assemblée est dominée par les monarchistes, Gambetta démissionne remplacé par Thiers (conservateur).

Précisez le programme de la Commune et les moyens qu'elle entend mettre en œuvre pour l'appliquer (documents 1, 2 et 5) :

Programme anti prussiens et versaillais. Dans Paris la révolte éclate en mars 1871, c'est la Commune.

Les motivations :

• anti versaillais,
• anti prussiens (refusent la paix signée)
• créations d'assurances contre les risque sociaux (solidarité),
• l'égalité des droits.

Le programme de la Commune est clairement révolutionnaire, il veut approfondir la Révolution en ajoutant un forte dimension sociale. Il repose sur :

• La reconnaissance et consolidation de la République
• l'instauration d'une démocratie directe et populaire, avec un gouvernement citoyen et l'obligation pour les élus de rendre des comptes
• la garantie des libertés individuelles et de conscience
• l'établissement d'une fédération de communes françaises autonomes, s'opposant à la centralisation despotique
• des réformes sociales et économiques, notamment : Amélioration des conditions de travail (interdiction du travail de nuit dans les boulangeries, suppression des amendes patronales), mesures en faveur des plus démunis (réquisition de logements vacants, remise des loyers impayés)

Quelles sont les étapes principales de la Commune ? (docs 1, 3 et 4 p.154-155) : un événement bref mais intense (10 semaines). Fédérés (communards) vs versaillais.

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