Discours de Mandela de Rivonia

Dans  Un long chemin vers la liberté (1994) Nelson Mandela affirmait « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé ». On voit ici alors, la volonté du chef d’État Sud-Africain d’envisager l’unité d’un pays autrefois divisé racialement dans un système, l’apartheid, qui était une iniquité déconcertante. C’est alors l’utopie de la « nation arc-en-ciel » Desmond Tutu qui naissait.

Le sujet ici présent interroge la nature du régime de l’apartheid qui était en vigueur en Afrique du Sud de 1948 à 1991. Nous nous questionnerons alors sur ses racines et causes, ainsi que sur ses acteurs, et ses moyens. Le sujet invite ensuite à réfléchir les réceptions des discriminations et les résistances qui sont apparues en réaction aux violences et à la répression subie. La temporalité large du du sujet amène enfin à étudier les mutations en Afrique du Sud donc il sera intéressant de porter un regard sur délitement du régime et la naissance d’un nouveau système.

Pour étudier les questions qui naissent du sujet, nous disposons de 2 documents qui sont des discours de Nelson Mandela : le premier document est sa plaidoirie lors du procès de Rivonia le 20 avril 1964. L’intérêt historique est important car il permet de saisir l’enjeu de la répression  politique de la résistance par ce procès qui accusait Mandela et d’autres leaders politiques de violence, de sabotage, de communisme et qui les condamnait à la prison à vie. La défense de Nelson Mandela permet de saisir la façon dont la violence est envisagé comme une radicalisation de la mobilisation pacifique, en réaction à la violence et à la tyrannie subie. La plaidoirie éclaire également sur l’engagement politique durant l’apartheid, sa nature et sur le ressenti de la violence subie par une personne elle-même discriminée par sa couleur de peau. Le second document est quant à lui le discours d’investiture de Nelson Mandela qui fut prononcé le 10 mai 1994 après qu’il fut élu président de la République d’Afrique du Sud. Ce document permet d’apprécier la mutation qu’a connu l’Afrique du Sud suite à la fin de l’apartheid. Ce document permet alors d’observer les projections et l’enthousiasme du nouveau président pour construire un pays avec de nouveaux idéaux, en total rupture avec ceux qui étaient appliqué pendant la période de domination racial : c’est le rêve de la liberté et de l’unité contre la discrimination institutionnelle. Il pourrait aussi être pertinent de s’interroger sur la réalité actuel et d’observer les « affres » de l’Afrique du Sud depuis 1994, en observant le difficile héritage postcolonial.

Comment ces discours prononcés par Nelson Mandela à 30 ans d’intervalle expriment-t-ils les mutations d’une Afrique du Sud  passant d’un régime totalitaire et racialiste à une Afrique du Sud qui tente de se reconstruire sur de nouvelles valeurs ?

I/ Un régime discriminatoire et violent : le cadre de l’apartheid 

a) Les racines coloniales d’un régime raciste.

Colonie de peuplement / domination social des blancs sur les noirs

b) La mise en place d’une ségrégation radicale.

Contrôle des noirs par les blancs de manière à les exploiter et pour les faire travailler dans le cadre d’un essor industriel du pays / société divisée entre « blancs », « noirs », et « colorés »

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