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Les provinces impériales sous les Antonins et les Sévères

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Par   •  27 Septembre 2023  •  Cours  •  4 073 Mots (17 Pages)  •  239 Vues

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HISTOIRE ANCIENNE

LE MONDE ROMAIN SOUS LES ANTONINS ET LES SÉVÈRES

CHAPITRE VIII : L’ORGANISATION TERRITORIALE ; LES PROVINCES

  1. Le fonctionnement du système provincial
  1. provinces du Sénat et du peuple
  2. provinces impériales
  1. Les missions du gouverneur
  1. maintenir l’ordre
  2. rendre la justice
  3. contrôler l’administration

VIII / - L’ORGANISATION TERRITORIALE ; LES PROVINCES

Le terme provincia désigne à l'origine la sphère de compétence du magistrat ou du représentant de l’Etat. Il ne prend qu'ensuite un sens territorial pour désigner une zone sous l’autorité de Rome. L’Italie a un statut spécial et n'est pas une province. La première province établie est la Sicile après la première guerre punique. Elle a servi de “laboratoire” pour l’élaboration du système qui à la période qui nous concerne existe depuis plusieurs siècles et est bien rodé. Au début, un territoire sous domination romaine génère la création d’une province et la réaction d’une “constituion ; la loi provinciale qui fixe des normes pour l’administration et le droit. Pour le Pont-Bithynie, c’est la Lex Pompeia qui régit cet ensemble. La province avait été organisée par Pompée dans les années -60. Ce règlement reste en vigueur jusqu’au II°, Pline le Jeune y fait référence.

  1. LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME PROVINCIAL

Le système provincial reste relativement stable même s’il existe des cas de changement de statuts sous le Haut-Empire où, pour une période donnée, une province sera confiée à l’Empereur plutôt qu’au Sénat, après quoi elle retourne au Sénat. Deux types de provinces essentiellement ; celles du Sénat et du Peuple ainsi que celles de l’Empereur. La partition s’est faite en janvier -27 lors d’une séance du Sénat. Cela aura des conséquences sur leur mode d’administration.

  1. Les provinces du Sénat et du peuple

        On parle jusque dans les années 1980 de provinces sénatoriales puis provinces publiques ou du Sénat et du peuple. Ce sont les provinces les plus anciennement romanisées (Sud de l’Espagne, Bétique, Narbonnaise, Sicile, Afrique proconsulaire, Asie, Macédoine, Achaïe…). Elles n’ont normalement pas de légions sur leur sol. Chaque province est administrée par un gouverneur, ici désigné par le Sénat. Ils portent le titre de Proconsul. Plusieurs statuts de provinces sénatoriales existent. En fonction de leur importance, les provinces sont confiées soit à un ancien préteur soit à un ancien consul. Les gouverneurs doivent toujours au minimum avoir fait une préture ou un consulat pour pouvoir détenir l’impérium (commandement des armées et justice). Il existe seulement deux provinces sénatoriales consulaires ; Asie, ancien royaume de Pergame légué en 133 par son dernier roi à Rome, et Afrique, ancien territoire de Carthage. La première compte entre 300 et 500 cités, la seconde est elle primordiale pour le ravitaillement de Rome. Ce sont des provinces prestigieuses et importantes c’est pourquoi elles sont confiées à d’anciens consuls. Toutes les autres provinces du Sénat sont prétoriennes.
Il faut théoriquement après la gestion de la préture, attendre près de cinq ans pour obtenir une province. Elles sont attribuées par tirage au sort parmi le vivier de tous ceux remplissant ces conditions. Le tirage au sort est valorisé dans l’attribution des postes en ce que la volonté des dieux s’y exprime. C’est la tradition républicaine mais on connaît des cas de manipulation du procédé. La durée de la fonction est d’un an, éventuellement prolongée une deuxième année, avec une prise de fonction en Eté pour des raisons pratiques. C’est la période ou la navigation est la moins dangereuse. La rotation ne se fait qu’à l’arrivée sur place du nouveau titulaire pour éviter la vacance du pouvoir. Tous ces gouverneurs de provinces sénatoriales portent le titre de proconsul sans que le titre soit rattaché à un ancien consul.
Quand un proconsul part pour sa fonction, il est secondé d’autres sénateurs de rang inférieur appelés légats. Ce terme désigne différentes fonctions et recouvre une délégation de pouvoir. Il existe des légats de légion par exemple. Le légat du proconsul est un jeune sénateur en général, de rang inférieur, adjoint au proconsul. Un proconsul prétorien dispose d’un légat quand un proconsul consulaire en dispose de deux ou trois. Le légat a donc pour fonction de seconder le proconsul. Il est choisi par le titulaire, généralement parmi ses parents ou proches (gendre, fils). Le proconsul part de Rome accompagné d’une partie de sa famille, dans un cérémonial où lui sont remises les instructions du Sénat. Cela sert à former les jeunes gens en leur permettant une expérience pratique. Le légat du proconsul est amené à rendre la justice avec une juridiction déléguée. Le gouverneur part accompagné également d’un questeur, premier magistrat du cursus, dont la charge est liée aux questions financières (impôts). Il est désigné par le Sénat parmi les questeurs de l’année.

  1. Les provinces impériales

        Ce sont les provinces dont le gouverneur est nommé directement par l’Empereur. Les gouverneurs de provinces impériales portent le titre de légat d’Auguste propréteur. Le terme désigne tous les gouverneurs sénateurs de provinces sénatoriales. Ici aussi on trouve des provinces prétoriennes et consulaires. C’est ici aussi l’importance de la province qui détermine à qui elle sera confiée d’un ancien préteur ou d’un ancien consul. Le critère qui permet d’établir cette importance est le nombre de légions. Une province ne disposant que d’une légion, voire d’aucune, est prétorienne (Arabie, Tarraconaise). Une province qui en dispose de deux ou  trois est consulaire (Bretagne jusqu’à Sévère). Le positionnement des légions est fait dans les provinces mal protégées ou frontalières à cause d’un risque d’invasion.
Ces gouverneurs sélectionnés par le Prince ont un magistère de durée variable en ce qu’ils peuvent être révoqués à tout moment. Le record est atteint sous Tibère où le gouverneur de Macédoine l’est restée 24 ans. La moyenne est plutôt de trois ans. Le légat d’Auguste propréteur dispose aussi de légats, un pour les provinces prétoriennes, deux ou trois pour les consulaires. Ici aussi de jeunes sénateurs mais choisis cette fois par l’Empereur. Ces légats ont des délégations pour rendre la justice, l’une des fonctions principales des gouverneurs qui la délèguent pour éviter l’engorgement des tribunaux. Pour ce qui est des finances, c’est ici un procurateur du fisc, chevalier indépendant du gouverneur qui est à la charge.
  D’autres provinces sont confiées à des chevaliers qui peuvent être procurateurs ou préfets. La distinction se fait aussi en fonction de l’importance de la province, les procuratoriennes sont les plus petites. Dans ces provinces gérées par des chevaliers, on trouve des provinces montagneuses ou insulaires (Corse et Sardaigne, quatre provinces alpines).

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