Les Révoltes Serviles

Les Révoltes Serviles

Les révoltes serviles à Rome sont rares tout d’abord car l’armée romaine est déjà sur place. Cela rend donc plus difficile le soulèvement. De plus, les esclaves vivent dans l ’espoir d’être un jour affranchis, et cela les pousse donc à ne pas se rebeller.

En revanche, en Sicile, tout est complétement différent. En effet, à partir de la deuxième guerre punique il y a énormément d'esclaves qui arrivent à Rome et en Italie. Ce nombre énorme d’esclave rompt les liens personnels entre maîtres et esclaves dans le cadre de la famille traditionnelle romaine. En effet, bien que la relation maître-esclave soit juridiquement une relation privée, les maîtres ne peuvent plus exercer de contrôle direct sur leurs esclaves à cause de leur nombre trop élevé. Le caractère privé de cette relation explique aussi que Rome ne dispose pas de structures chargées de la surveillance et de la répression des esclaves. Ces esclaves sont considérés avant tout comme une main-d'œuvre bon marché, ils concentrés dans de vastes domaines agricoles notamment en Sicile où ils sont particulièrement maltraités. En effet, ils sont peu nourris et mal vêtus, enchaînés dans des ergastules et habituellement marqués au fer. Ils n’ont également aucune chance d’être affranchi contrairement aux esclaves de Rome. Les esclaves de Sicile sont très nombreux et très maltraités, cela explique donc pourquoi les premières révoltes serviles ont lieu en Sicile.

La première guerre servile se déroule de (139 av JC à 132 av JC) :

Elle se tient en Sicile où de nombreux esclaves travaillent dans les latifundia (ou villa rustica) ou comme bergers. L'origine de la révolte vient de la cruauté d'un propriétaire nommé Damophile et de sa femme, dans la région d'Enna, contre lequel ses esclaves se révoltent. Dirigés par Eunus, un berger syrien magicien et prophète qui tue son propriétaire Antigène, la troupe de 400 esclaves entre dans les maisons d'Enna et massacre les habitants. Les esclaves libèrent leurs camarades qui les rejoignent. Le gouverneur Lucius Plautius Hypsæus ne dispose que d'une milice et il est écrasé par Eunus. Cette troupe grossit rapidement et compte vite plusieurs milliers de révoltés qui continuent de libérer les esclaves des ergastules et ravagent les fortins, villages et villes, s'emparant de Taormina, Heraclea et Morgantina. Une autre troupe, menée par Cléon de Cilicie, regroupe 5000 hommes, dans le sud de l'île et ravage les environs d'Agrigente. Les deux troupes d'esclaves fusionnent sous le commandement d'Eunus qui est élu roi, sous le nom d'Antiochus et prépare un royaume d'esclaves avec des assemblées et une monnaie. Cléon est un bon militaire et les deux hommes se complètent bien. Les meilleures troupes romaines sont à ce moment, mobilisées en Hispanie.

De 138 à 135 av JC, tous les prêteurs envoyés contre Eunus sont vaincus et l'effectif de la troupe d'esclaves dépasse les 60 000 hommes. Le Sénat envoie les troupes consulaires et en 133 av JC, à Messana, le consul Calpurnius Pison est le premier à remporter une victoire face à l'armée servile, la région de Morgantina est reconquise pendant qu'une révolte d'esclaves éclate dans le Latium. L'année 132 av JC voit la fin de la révolte avec la campagne du consul Publius Rupilius qui reprend les villes de Taormina et d'Enna en affamant les esclaves assiégés. Cléon est tué, Eunus est capturé et le général Marcus Perperna écrase les esclaves survivants qui sont mis en croix. La Sicile reconquise est réorganisée.

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