De Jerusalem à Babylone- Exil ou déracinement

                                                                        TRÈS SAGE ATHIRSATA

                       ET VOUS TOUS MES FRERES CHEVALIERS ROSE-CROIX

                                                                     .

                                                             .             .

                          JERUSALEM- BABYLONE. EXIL OU DERACINEMENT

                                                     Maurice Cohen-Scali

  Tout au long de l’histoire des hommes, des sociétés secrètes, initiatiques se sont perpétuées et succédées, sans doute pour que leur combat et leur foi ne disparaissent jamais dans l’écho du temps….Bien longtemps après que le plus humble de tous, Jésus , soit venu les assister de son amour incommensurable et leur prodiguer ses plus précieuses recommandations, bien après que les tenants d’un dogme orgueilleux aient pillé et dilapidé la vraie foi, bien après que les grandes forteresses se soient érigées sur les terres d’Occident et que des combats incessants aient opposé des peuples pourtant issus de la même semence….Les Francs Bâtisseurs sont apparus, de Francs Bâtisseurs ils sont devenus Francs-Maçons .Mais il n’ont pas perdu le sens de leurs valeurs ancestrales, ils savent que le temps est leur plus précieux allié et que leur combat est un combat d’éternité…Eux qui ont choisi comme bien d’autres de cultiver secrètement la foi, la charité et l’espérance, ne s’y sont pas trompés ! Sur le chemin de la voie Ecossaise, sans doute l’un des plus beaux étendards de ces hommes libres et de bonnes mœurs, ils ont greffé l’histoire de La Cité, l’histoire de Babylone, l’histoire de l’éternelle étoile du sol de Mésopotamie ! L’histoire de cette cité grandiose sur laquelle les hommes ont édifié leur première ziggurat, au sein de laquelle ils ont imaginé le mythique pont de Gandara, dans laquelle ils ont conçu sans relâche d’immenses jardins suspendus qui deviendront beaucoup plus tard l’une des sept merveilles du monde…Une incroyable cité qu’ils ont su entourer d’imposantes murailles d’enceinte dominées par 7 gigantesques tours ! C’était cela Babylone, le génie créateur opposé sans cesse à la convoitise et à l’orgueil….Et c’est sans doute pour cela qu’elle ne s’effacera jamais de la mémoire des hommes….Elle représente à elle seule toute la difficulté que doivent faire les hommes dans leurs choix quotidiens, elle symbolise mieux que nulle autre la somme de leurs contradictions et de leur différences….Elle à la fois leur Miroir et leur abécédaire…Leur guide et leur plus grande tentation….Elle est la VIE tout simplement !!!!! 
 Force est de reconnaître que le Rite Ecossais Ancien et Accepté a puisé une partie de ses allégories et de ses légendes sur l’antique cité Babylonienne. Sur le chemin initiatique, sur la trajectoire incertaine qui mène jusqu’aux profondeurs de l’âme, il eut été difficile de se priver d’un mythe aussi vivant ! Sans trahir de grands secrets mes frères…Il est vrai que les Chevaliers de l’Orient et de l’épée côtoient Babylone…Qu’ils connaissent bien Zorobabel et Cyrus le roi de Perse…Qu’ils traversent le mythique et mystérieux pont de Gandara sous lequel coule le fleuve Starbuzani…Il est vrai aussi que les Princes de Jérusalem sont également familiers de la légende Babylonienne, qu’ils ont vécu le chemin de joie et de fraternité qui les a conduits de Babylone à Jérusalem…Qu’ils connaissent bien Darius le successeur de Cyrus… qu’ils se souviennent à chaque instant de l’exode du peuple juif…

La légende du Prince de Jérusalem s'inscrit à mon sens dans cette perspective. Nous allons donc explorer comment la légende du 16ème degré nous permet de nous orienter vers davantage de conscience à travers les interrogations fondamentales qu’elle pose. La légende du 16ème degré n’est pas spécifique au grade comme dans les degrés précédents mais s’inscrit dans la continuité directe et immédiate de celle du 15ème degré au point que toutes deux pourraient n’en former qu’une. 15ème et 16ème constituent ainsi les degrés dits de l’Exil. Notons toutefois que l’appellation « degrés du retour d’exil » serait peut-être plus appropriée. En effet, les 15ème et 16ème degré ne relatent pas de l’exil à proprement parler mais exposent la description de la sortie d’Exil du peuple juif de Babylone, de son retour vers Jérusalem et de la reconstruction du second temple tel relaté dans la Bible. Ainsi, notre rituel utilise des images et des extraits des livres d’Esdras et Néhémie, s’y inspire mais en prenant de larges libertés par rapport aux écritures en y ajoutant d'autres éléments et symboles, des images et des notions qui sont propres au Rite, issues de la Tradition. Pour être plus précis, si le 15ème degré traite principalement de la sortie de Babylone et du retour vers Jérusalem, la légende du 16ème proprement dite expose nos difficultés à reconstruire le second Temple et la nécessité pour ce faire de retourner vers Babylone.                                                                                                                                         Babylone…encore aujourd’hui considérée comme une ville mythique : fondée par Nimrod, ce fut la ville de toutes les perditions et aussi de toutes les richesses. « Les Rois de la Terre s’y sont enivrés de vin et de prostitution… » peut-on lire dans l’Apocalypse Mais paradoxalement, Babylone était aussi une ville de tolérance, accueillant avec bienveillance les étrangers de tous horizons. A la mort de Nabuchodonosor, Cyrus, Roi de Perse, sans doute inspiré par Dieu et tout empreint de Sagesse, permit aux divers peuples de son empire de pratiquer la religion de leurs pères. 
Darius, successeur de Cyrus, en 538 av J.C., non seulement permit aux Judéens de retourner à Jérusalem, mais encore leur offrit de l’aide pour la reconstruction de leur Temple. Néhémie, échanson du Roi, obtint de Darius de les accompagner pour les aider à relever le Temple 
Ce qui se retrouve comme un écho dans notre Rituel : 
--D’où venez-vous ? 
--De Babylone où nous étions captifs 

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