Commentaire de l’acte III scène 8 de Britannicus de Racine
Commentaire de texte : Commentaire de l’acte III scène 8 de Britannicus de Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar robin.perrette • 5 Mars 2023 • Commentaire de texte • 1 172 Mots (5 Pages) • 552 Vues
Commentaire de l’acte III scène 8 de Britannicus
PERRETTE ROBIN 2nd3 :
Introduction :
Les 32 vers proposés de la scène 8 de l’acte III de Britannicus sont un extrait de cette pièce où les trois personnages (Néron, Britannicus et Junie) sont réunis. Cette scène se transforme donc en champs de bataille opposant les deux frères ennemis et où Junie, leur idolâtre, assiste silencieuse à cette confrontation.
- Vous montrerez que dans cette scène la colère de Néron éclate et qu’il s’impose par la force.
Si la scène s’ouvre par l’agacement de Néron à découvrir Britannicus aux « genoux »de Junie, sa colère commence à éclater au vers 11 et12. Ainsi, l’empereur réplique à Britannicus : « Qu’il faut qu’on me respecte et que l’on m’obéisse ? ». Cette prise de parole en force, par une question rhétorique a lieu suite au fait que son frère, Britannicus, ne semblait point déranger par le milieu dans lequel il retrouvait Junie, son amante retenue par Néron. Loin de calmer l’ire de Néron, Britannicus lui rappelle leur filiation et le respect mutuel qui devrait en écouler. Néron affirme alors au vers 14, sa position de chef suprême avec l’utilisation de l’imparfait suivi du présent (« J’obéissais alors, et vous obéissez »). Par cette réplique, il rappelle son ascension et son statut d’empereur, dépourvu d’empathie. Néron termine sa réplique par : « Vous êtes jeune encore, et l’on peut vous instruire ». Par ce vers 20, Néron souligne la jeunesse et l’inexpérience de Britannicus et lui permet de se positionner au-dessus de son frère tel un père. On peut sentir dans cette dernière réplique une sorte de menace. Loin de se laisser intimider, Britannicus réplique audacieusement : « Et qui m’en instruira ? ». Ce vers 21 marque la montée en puissance du duel, de la joute verbal entre les deux frères. Les répliques de Néron deviennent brèves et la stichomythie amplifie la colère de Néron. Cette colère est marquée par des répliques formées par des impératifs (vers 27 et 28), par des rythmes binaires (vers 28 et 32) et par une phrase où le « je » est remplacé par Néron, troisième personne du singulier marquant ainsi sa supériorité tel un dieu abatant sa colère (vers 30). Les répliques de Néron sont marquées par la revendication de son autorité. A la fin de cet extrait, Néron s’impose par la force. Il souhaite être un empereur détesté et vénéré de tous. Ainsi, au vers 32, Néron ne semble plus se soucier de l’état de son peuple (« heureux ou malheureux ») et répète son idée d’être un personnage puissant et craint de tous. Il encense la terreur. La force est selon Néron, la condition nécessaire pour régner. Cet extrait se finit donc sur un appel de force qui est pour Néron un moyen de prévenir Britannicus qu’il compte désormais bien mener une politique où il en est le seul maitre.
Néron se montre donc dans cet extrait comme un personnage puissant, colérique et cruel, disposant d’un grand pouvoir.
- Vous étudierez le courage et les attaques audacieuses de Britannicus.
Dans ce duel entre frère, le courage de Britannicus est en premier lieu d’oser s’attaquer à Néron. Ce frère devenu tyran qui retient Junie, sa bien-aimée pourrait en effet s’attaquer à l’un ou à l’autre. Malgré cette menace, Britannicus mène l’échange même si l’ouverture de la scène revient à Néron. Ainsi Néron répond aux paroles provocatrices de son frère. L’Antilabe du vers 21 en est l’exemple le plus marquant. En s’affirmant ainsi, Britannicus cherche aussi à plaire et à gagner l’admiration de Junie qui les observe en silence.
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