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Alexandre et l'hellénisation du monde antique

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Par   •  11 Avril 2024  •  Cours  •  4 324 Mots (18 Pages)  •  135 Vues

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INTRODUCTION

  1. Les sources

Il ne subsiste aujourd'hui aucun témoignage écrit datant du règne d'Alexandre [356-323 av. J.-C.]. On trouve un récit de Callisthène, neveu d'Aristote et historiographe officiel jusque vers 328 av. J.-C., réduit toutefois à l'état de fragments.

Les écrits des Compagnons d'Alexandre qui ont participé à la conquête, principalement Ptolémée, Aristobule, Néarque, Onésicrite et Charès, ont tous disparu. Dans ses Mémoires, Ptolémée, l'un des plus grands généraux d'Alexandre, s'est d'abord intéressé au fait militaire ; Aristobule a lui exposé les aspects géographiques et scientifiques du périple ; Charès, chambellan d'Alexandre, s'est intéressé à la vie privée du roi.

Quant à l'Histoire d'Alexandre de Clitarque, rédigée peu de temps après la mort du conquérant, elle est réduite à l'état de fragments. Clitarque s'appuie sur des archives officielles et des témoignages directs. Ces auteurs contemporains des événements ont été largement utilisés par Diodore de Sicile et Plutarque. Certains auteurs antiques, reprochent aux historiens contemporains leurs récits fictifs ou divergents ainsi que la flatterie envers Alexandre.

Parmi les documents officiels, seuls subsistent de rares inscriptions épigraphiques émises dans des cités grecques, comme celle datant du règne de Philippe II. Une autre inscription contemporaine d'Alexandre retranscrit une décision prise au sujet de la cité de Philippes en Macédoine.

Les sources numismatiques fournissent d'importantes données politiques et économiques, une masse considérable de monnaies ayant été frappées du vivant d'Alexandre.

Les témoignages archéologiques datant du règne d'Alexandre demeurent très rares. Son règne ayant été relativement bref, il est difficile de dater une couche archéologique de cette époque. La plupart des Alexandrie qu'il a fondées ont disparu, mise à part, Alexandrie d'Égypte.

La plupart des œuvres d'art contemporaines du règne d'Alexandre ont disparu, même si de nombreuses copies ont été réalisées à l'époque romaine. Il subsiste quelques œuvres originales de l'époque hellénistique. Les mosaïques de la chasse au lion et de la chasse au cerf qui représentent vraisemblablement Alexandre datent du dernier quart du IVe siècle av. J.-C. Le sarcophage d'Alexandre retrouvé à Sidon date de la fin du IVème siècle ; il glorifie le conquérant tout en montrant sa capacité à s'allier avec les élites perses sur le panneau de la chasse.

La célèbre mosaïque d'Alexandre provenant de Pompéi daterait de la fin du IIe siècle av. J.-C., même si la peinture originale qui a servi de modèle date de la deuxième moitié du IIIe siècle av. J.-C. selon l'hypothèse dominante. Elle montre Alexandre combattant Darius à moins qu’il s’agisse d'un archétype des victoires d'Alexandre.

  1. La Grèce sous Alexandre

Dans la Grèce d’Alexandre, Athènes reste un modèle de science, de culture et de beauté. Certes, Alexandre dut sévir contre elle et Thèbes au moment de la succession de Philippe. Le IVème siècle est d’abord le siècle d’Athènes, grand foyer philosophique. Deux noms dominent alors : Platon et Aristote.

Platon est né à Athènes ; issu d’une famille riche et distinguée, il a reçu une éducation extrêmement soignée, et doué d’une rare intelligence. Ses études sont d’abord orientées vers la poésie, jusqu’au jour où il fait la connaissance de Socrate et devient le disciple de ce sage. Désireux de compléter son instruction, il accomplit dans le divers pays grecs un long voyage et à son retour, il se consacre à l’enseignement.

La plupart des théorie s de Platon ont été publiées par leur auteur dans des ouvrages présentés le plus souvent sous la forme de dialogues : ces traités se rapportent au sujet les plus divers : politique, comme La République, où il étudie la constitution d’un Etat idéal. Religieux comme dans le Phédon où il analyse les principales conceptions de Socrate sur l’immortalité de l’âme.

Toutes ces œuvres marquent une date dans l’histoire de la pensée humaine ; elles affirment le rôle éminent joué dans la vie du monde par les idées, seule réalité ; elles invitent les hommes à s’élever à la croyance en une divinité supérieure, dégagée de tout le fatras des légendes mythologiques.

Aristote, Macédonien venu à Athènes, pour suivre les leçons de maîtres est le continuateur direct de Platon. Après avoir interrompu ses études personnelles pour faire l’instruction d’Alexandre, il crée en 335 une école philosophique, le Lycée où il enseigne en se promenant lentement au milieu de ses auditeurs.

C’est toujours la même méthode que celle de Platon et de Socrate. Aristote possède une incomparable puissance de travail. Il considère qu’il ne peut établir ses raisonnements que sur des faits absolument certains, dont il a pu lui-même contrôler l’évidence. Aucun de ses ouvrages n’est construit avec la pure imagination.

Les autres genres littéraires sont beaucoup moins brillants que la philosophie. En histoire, Xénophon continue la série de ses œuvres. La comédie perd son caractère de pamphlet politique pour s’attaquer aux mœurs privées, qu’elle raille avec beaucoup d’esprit, mais sans grande profondeur d’analyse. L’éloquence atteint par contre une grande élévation.

Dans le domaine artistique, la prépondérance d’Athènes est finie et beaucoup de chefs d’œuvre naissent alors en Asie ; c’est les cités, et pas seulement Athènes, sont appauvries par les fâcheuses conséquences de la guerre du Péloponnèse. Dans la Grèce propre, l’architecture ne produit plus gère de chefs-d’œuvre ; il faut aller en Sicile ou en Asie Mineure pour voir élever de nouveaux monuments (Syracuse, Ephèse).

La sculpture est encore vivace en Grèce et ne connaît pas encore la décadence. Athènes conserve de très bons artistes, Silanion, auteur de nombreux bustes-portraits. Praxitèle est le plus grand sculpteur du siècle. Les grands peintres se trouvent en Asie. Quant à la céramique athénienne, elle est en complète décadence ; ses dessins sont lourds, souvent incorrects et une habitude nouvelle, due sans doute au mauvais goût barbare, apparaît : celle de rehausser d’or les détails les plus typiques.

SECTION 1 – LA CARRIÈRE D’ALEXANDRE

§ 1. – La formation d’un Prince

1° L’éducation

Annoncé par les devins comme l'enfant du destin, Alexandre naît le 22 juillet 356 av. J.- C. Fils de Philippe II de Macédoine, il serait aussi par sa mère Olympias un descendant d'Achille.

De 13 à 16 ans, il a pour précepteur Aristote, qui lui ouvre l'esprit à toutes les formes de savoir. Plutarque rapporte qu'Alexandre disait ne pas aimer Aristote moins que son père, « devant à l'un la vie et à l'autre l'art de savoir vivre ».

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