Essai sur la stratégie du secteur de la défense
Analyse sectorielle : Essai sur la stratégie du secteur de la défense. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar VDDTYL • 5 Mai 2023 • Analyse sectorielle • 4 749 Mots (19 Pages) • 236 Vues
Valentin DIAZ de TUESTA y LAFUENTE
ESSAI MANAGEMENT STRATEGIQUE
Sujet : La stratégie pour le secteur de la défense
Sommaire
- Les caractéristiques du marché de l’armement
- Une règlementation encadrée………………………………………………………………………………………………..2
- Un marché restreint 5
- Les enjeux pour la France 12
- Le conflit frontal 12
- Investissements 13
- Opinion publique 14
- Une concurrence émergente 14
- Et aujourd’hui ? 6
- Un peu d’histoire 6
- Position de la France 8
- Les éléments clés du marché pour la France 9
- Une diplomatie bien établie 10
- Des partenariats stratégiques 10
- Un contexte géopolitique favorable 11
- Beaucoup d’offres et un haut niveau technologique 11
Le commerce mondial des armes continue de croître régulièrement chaque année, avec une augmentation de 5,5 % entre 2015 et 2019 par rapport à la période 2010-2014, selon une recherche de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) des Nations unies. Cette tendance à la hausse est constante depuis 2003, et malgré la crise sanitaire mondiale, l'industrie de l'armement restera l'une des rares industries en croissance en 2020. Les 100 premières entreprises d'armement ont réalisé un chiffre d'affaires de 531 milliards de dollars, soit une augmentation de 1,3 % d'une année sur l'autre.
Le marché de l'armement sera également touché par la quatrième révolution industrielle et l'émergence de nouvelles technologies de rupture. Bien que ces industries fonctionnent sur des cycles très longs, elles s'efforcent constamment d'innover pour rester compétitives.
L'actualité récente du marché français de l'armement a été marquée par la rupture d'un contrat de sous-marins avec l'Australie et la vente de 80 avions Rafale aux Émirats arabes unis. Conformément à la tendance mondiale, la France augmente progressivement sa part dans le marché mondial de l'armement. Selon Sipri 2020, la France représentera 7,9 % des exportations de missiles, d'avions de combat et de navires de guerre entre 2015 et 2019, soit la part la plus élevée depuis 1990. La France occupe actuellement la troisième place sur le marché mondial de l'armement, derrière les États-Unis (36 %) et la Russie (21 %), et devant l'Allemagne (5,8 %).
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infographie : Le Monde Source : Sipri
Les principales entreprises françaises de BITD sont Nexter (véhicules blindés tels que le Leclerc) et Arcus (anciennement Renault Truck Defence, qui produit principalement des véhicules terrestres et des véhicules blindés légers) pour les véhicules terrestres. Dans le secteur aéronautique, on trouve Thales (électronique, missiles, artillerie), Dassault (avions de chasse), Airbus, Safran (optique, logiciels) et MBDA (missiles Exocet, célèbres lors de la guerre des Malouines). Enfin, Naval Group est actif dans le secteur naval. Il produit exclusivement des navires de guerre français et est détenu à 62 % par l'État.
Bien que ce secteur soit composé de grandes entreprises différentes dans chaque pays, le marché de l'armement peut être considéré comme un marché concurrentiel entre les pays exportateurs. En effet, ils sont les porte-drapeaux des entreprises qu'ils représentent. En outre, c'est l'État qui propose et fixe les exigences des projets d'armement. Au sein d'un pays, les entreprises de la BITD ne sont souvent pas en concurrence directe ; chaque entreprise est spécialisée et coopère dans une certaine mesure indépendamment du projet. La BITD peut donc être définie comme une entité unique représentée au niveau international par l'État.
Il est donc légitime de se poser la question de savoir comment l'industrie de l'armement française peut maintenir un avantage concurrentiel sur un marché mondial de plus en plus compétitif.
Les caractéristiques du marché de l’armement
Une règlementation encadrée
La première caractéristique qui vient à l'esprit lorsqu'on pense au marché de l'armement est qu'il n'est pas libre. Les accords entre pays doivent être approuvés par la diplomatie et le gouvernement, entre autres. Selon le système d'alliance du pays, les produits ne peuvent être exportés vers des pays considérés comme hostiles par le département d'État. Certaines technologies étant considérées comme sensibles, les pays sont logiquement réticents à les partager. Si la situation change, un pays peut également résilier le contrat. Ce fut le cas en 2015 lorsque le président François Hollande a annulé un contrat signé quatre ans plus tôt entre la Russie et Naval Group pour la fourniture de porte-hélicoptères Mistral en raison des tensions en Ukraine.
Outre le fait que de nombreuses technologies sont développées principalement pour le pays d'origine, il se peut que ce ne soit pas le cas.
Si de nombreuses technologies sont développées principalement pour le pays d'origine, elles ne répondent pas nécessairement aux besoins de ce seul pays. En effet, de nombreux projets de recherche et d'innovation sont menés en réponse à un appel d'offres ou à l'orientation stratégique d'un pays. Le produit est alors adapté aux caractéristiques de ce pays et n'est que partiellement modulable.
Les besoins d'un pays peuvent varier en fonction de sa situation géographique, de son climat (la Suisse montagneuse et fortement militarisée n'aura pas les mêmes besoins de défense que la Belgique) ou de sa politique (le gouvernement en place peut encourager ou déterminer l'industrie). Comme l'a fait l'administration Trump de 2017 à 2020).
Il y a aussi des questions de normes et d'interopérabilité des systèmes (même si les normes de l'OTAN dans les pays occidentaux réduisent ces contraintes). En France, il existe une DGA qui prévoit les besoins futurs des forces armées, puis détermine les programmes d'armement correspondants et organise les appels d'offres. Enfin, elle est responsable de l'évaluation et de la sélection des systèmes proposés.
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