Commentaire sur la rémunération

“Je considérerai que toutes les variations importantes qui interviennent dans la valeur relative des marchandises sont dues à la plus ou moins grande quantité de travail nécessaire, d’une période à une autre, pour les produire”. Dans cette phrase, David Ricardo explique clairement qu’il associe la valeur d’un bien au facteur travail. Cela va au-delà d’une simple rémunération. Ricardo est un économiste anglais classique emblématique des 18 et 19ème siècles. Il est celui qui développe une théorie de la valeur basée sur le fait que le prix auquel on échange un bien n’a pas réellement de lien avec la valeur et l’utilité du bien en question. La valeur doit bien être différenciée de l’argent ou du prix. On paye un prix pour acquérir un bien, mais cela ne veut pas dire que la valeur de ce bien correspond au prix. Nous payons parfois cher des biens endommagés qui ont perdu de leur valeur initiale.

La rémunération correspond aux salaires que perçoivent les agents économiques pour tout travail accompli. Dans ce cas-là, il s’agit d’ouvriers. La quantité de marchandise échangée serait alors selon Ricardo indépendante de la rémunération plus ou moins importante des ouvriers qui l’ont produite. Nous verrons dans un premier temps que cette théorie de la valeur de David Ricardo est valable mais présente malgré tout des limites ; Puis nous verrons que la rémunération des travailleurs est un concept différent selon les économistes.

Pour déterminer une valeur d’échange d’une marchandise, Ricardo nous explique qu’il faut prendre en compte la totalité du travail direct et indirect qui sont nécessaires à la production. Le travail direct est le travail immédiatement consacré à la fabrication du bien. Le travail indirect, soit le travail passé, antérieur, qui est incorporé dans la production des outils, machines et bâtiments qui sont mobilisés dans la production. Il ajoute que pour déterminer la valeur d'échange, il faut prendre en compte en plus des 2 types de travaux, le transport jusqu’au lieu de vente. Cette théorie ne s'applique qu’aux biens reproductibles.

Marx ajoute que pour déterminer la valeur d’une unité de biens il faut raisonner par la moyenne de toutes les quantités de travail pour produire un bien dans des circonstances de travail données.

Toutefois, un problème se pose concernant le travail comme mesure “homogène” de la valeur d’échange alors que le travail se présente dans la réalité sous des formes différentes. Lorsqu’on définit la valeur d’une marchandise par rapport à la qualité de travail, il faut prendre en compte l’expertise de l’ouvrier. Ricardo ne donne pas de réelle solution face à ce problème, mais explique qu’il faut faire confiance au “prix” donné qui va exprimer un changement de valeur. Par exemple, si le prix de la toile augmente on estime que le processus de production à changé. Cette équivalence de valeurs est déterminée par le marché via le prix qui va l’établir. Comme Smith avant lui, Ricardo va dire que le problème de l'hétérogénéité du travail ne se pose pas en pratique parce que le marché opère de lui-même l’ajustement entre les travaux de qualité différente. Ce marché va produire une échelle de valeur, sur laquelle les travaux de différentes qualités seront directement évalués.

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