La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection

Thème 3 : identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques

Chapitre IX : La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection

Table des matières

Chapitre IX : La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection        1

I)        Une volonté ancienne de protéger le patrimoine        1

A)        Les origines        1

B)        La consolidation de la politique patrimoniale au XXe siècle        4

II)        Actions et acteurs du patrimoine        5

A)        Les outils de valorisation        5

B)        Des acteurs multiples        5

III)        Le patrimoine, facteur de valorisation des territoires et des entreprises        6

A)        Les stratégies patrimoniales        6

B)        Le patrimoine, facteur d’attractivité        8

Conclusion        9

• Patrimoine : matériel => étendu à la nature + patrimoine immatériel = bien collectif
• Source de conflits car ses représentations sont divergentes avec des usages concurrents (tourisme, urbanisation)
• En France, patrimoine = composante majeure des politiques d’aménagement du territoire

Comment la France gère-t-elle un patrimoine important et diversifié ?

1. Une volonté ancienne de protéger le patrimoine

1. Les origines

Q1) Pourquoi la Révolution française fait elle émerger une conscience patrimoniale ?

La Révolution Française a créé un climat de tensions social qui entraine de nombreuses dégradations du patrimoine historique partout en France, et surtout du patrimoine représentant l’Ancien Régime ou l’Eglise. La Révolution Française véhicule et promeut de nombreuses valeurs et parmi elle, la principale est la Liberté. C’est donc au nom de la Liberté pour les générations suivantes de disposer de ce patrimoine que le Comité veut le préserver et le protéger. Les générations suivantes doivent pouvoir disposer du savoir, des connaissances et des symboles véhiculés par ces monuments. Elles doivent aussi pouvoir conserver la mémoire des temps passés au travers de monuments qui les traversent et en portent les marques. Il est donc impératif de les conserver pour que l’Histoire ne soit pas oubliée et que le souvenir perdure.

• Emergence de la conscience patrimoniale lors de la Révolution Française :

• Corrélation du sentiment national à un patrimoine national
• Ne pas oublier la période de la Révolution Française => Besoin de protection

• Passage d’une souveraineté du roi à une souveraineté du peuple
• On peut assimiler la citoyenneté au devoir patrimonial

• Nationalisation de certains domaines relevant dorénavant de la Nation.
• Création des départements pour structurer le territoire. Dans chaque département doit figurer des municipalités et chaque municipalité doit veiller à la conservation et à l’archivage de son patrimoine.
• Vandalisme : Basilique Royale de Saint Denis => comme s’il fallait retourner dans le passé et souiller définitivement l’Ancien Régime. (« du passé faisons table rase »)

• Autodestruction pour la construction de la nation et d’un nouveau régime

• Abbé Grégoire (=> Jules Ferry) : Par l’éducation on accède à la Liberté. Les français doivent connaitre et être fiers de leur passé pour se projeter dans le futur.

• Jules Ferry : dans les luttes entre royalistes, bonapartistes et républicains => il soutient que le récit national repose sur l’Ancien Régime.

• P.L. Assoun, Tuer le mort – Essai sur la violence révolutionnaire

Q2) Comment évolue la politique patrimoniale en France au cours du XIXe siècle ?

La politique patrimoniale évolue en France au cours du XIXème siècle. En effet, la Révolution Française met en place plusieurs moyens de protection du patrimoine : des services d’archives départementaux sont créés et les monuments sont archivés, c’est-à-dire inventoriés. Dès lors on a donc une trace de l’existence de chaque sites patrimonial dans les archives, ce qui permet une meilleure gestion et une meilleure protection de celui-ci. En 1801 sont créés des musées de province afin de faire vivre le patrimoine dans le temps et de conserver sa mémoire et son souvenir auprès des populations. En 1830, François Guizot créé l’Inspection Générale des Monuments historiques en France, cette institution a pour but de vérifier que toutes les mesures sont prises pour préserver le patrimoine dans les communes, et pour vérifier que tous les monuments ont été archivés depuis la Révolution Française. La première loi sur la protection des monuments historiques est votée le 30 mars 1887, elle est suivie quelques années après par la première loi de protection des sites naturels le 21 avril 1906. Ces deux lois institutionnalisent la protection du patrimoine, qui devient une charge d’Etat. La sauvegarde du patrimoine devient donc un devoir d’Etat, une de ses charges. Des rénovations sont alors mises en place afin de faire retrouver à ces monuments leurs allures d’origine. On peut considérer ces rénovations comme étant à la fois vecteur de mémoire et vecteur de mutation. En effet, la rénovation permet de protéger et de faire ressurgir les vestiges et symboles du passé, mais aussi de marquer le site par avec les codes sont contemporains à la rénovation. On peut prendre l’exemple d’Eugène Viollet-le-Duc qui fut chargée par Prosper Mérimée de nombreuses rénovations, dont la Basilique de Vézelay ou la Cathédrale Notre Dame de Paris. Lors de ces rénovations, Viollet-le-Duc ajoute dans ces monuments des détails qui n’existaient pas auparavant ou qui n’avaient existé que pendant un temps et était disparu depuis longtemps. Comme la flèche de Notre Dame de Paris qu’il a reconstruit en 1843 alors qu’elle n’existait plus depuis 1794, de plus il fait entourer la flèche de statues des douze apôtres, parmi lesquelles il présente Saint Thomas, saint patron des architectes, sous ses traits. Viollet-le-Duc disait lui-même dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle : « Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné.»

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