Quels sentiments provoque l'absence de l'être aimé ?
Synthèse : Quels sentiments provoque l'absence de l'être aimé ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nadia Artinello • 10 Avril 2023 • Synthèse • 1 130 Mots (5 Pages) • 257 Vues
Intérêt du sujet • Verlaine, éloigné de la jeune fille qu'il aime, transforme ses souffrances et ses doutes en un poème-chanson aux accents lyriques.
Commentez ce texte de Verlaine, extrait de La Bonne Chanson, en vous aidant du parcours de lecture ci-dessous.
Quels sentiments provoque l'absence de l'être aimé ?
Comment le poète exprime-t-il sa douleur ?
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Introduction
[Présentation du contexte] Le poète Verlaine pensait que lui était destinée « une bonne part de malheur ». Il crut cependant avoir trouvé le bonheur en se fiançant à la jeune Mathilde, qu'il célèbre dans La Bonne Chanson.
[Présentation du texte] Dans la pièce X du recueil, il évoque ses tourments pendant les quelques semaines d'absence de la jeune fille.
[Annonce du plan] Dans ces variations sur le thème traditionnel « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé » (vers du poète romantique Lamartine), Verlaine analyse les sentiments provoqués par l'absence de l'être aimé [I] et exprime la douleur qu'il éprouve dans un lyrisme nuancé [II].
I. Quels sentiments provoque l'absence de l'être aimé ?
► Le secret de fabrication
Cette première partie tend à mettre au jour les différents sentiments éprouvés par le poète loin de celle qu'il aime.
1. L'ennui et la solitude
D'emblée l'alexandrin et la première strophe traduisent l'ampleur de l'ennui que ressent le poète condamné à la solitude. Les « heures » s'étirent et il compte les jours déjà écoulés, « plus de six semaines, déjà », et les « quinze longs jours » qui lui restent à attendre avec, comme deux soupirs après ce décompte, les adverbes « encore » et « déjà » (vers 1 et 2).
Il existe « certes » différentes stratégies pour lutter contre le sentiment de solitude : échange de lettres d'amour, à lire, à relire et à écrire, causeries imaginaires avec l'aimée, évocation (au sens étymologique : faire apparaître par la parole une personne, disparue ou lointaine) de la jeune femme pour donner une présence virtuelle à sa « voix », ses « yeux », son « geste ».
2. La persistance de la souffrance
Mais ces tentatives sont dérisoires et ne réussissent pas à « consoler » le poète, à dissiper sa « dolente [= douloureuse] angoisse ». Privé de la présence de celle qu'il attend, il n'a plus goût au monde qui l'entoure.
Pour évoquer ce monde décoloré, il multiplie les termes négatifs, tantôt affectifs (« morose », « triste »), tantôt descriptifs, empruntés au vocabulaire des sens (vue : « blafard » ; goût : « fade », « amer »).
3. Le soupçon et la peur de l'abandon
Mais l'absence lui réserve une épreuve encore plus pénible… Alors qu'il se morfond, « fidèlement triste », il se met à soupçonner Mathilde de lui être infidèle ou, pire, de l'oublier.
Ses soupçons se marquent dans des interrogations qui jalonnent la troisième strophe et dans les oppositions entre les termes négatifs qui lui sont réservés (« larmes, lents, flétri, mélancolie ») et des termes qui connotent un bonheur que Mathilde vit loin de lui et sans lui (« délicieux, distraite, souri, joyeuse »).
II. Comment le poète exprime-t-il sa douleur ?
► Le secret de fabrication
On étudie ici comment Verlaine, en mêlant plusieurs formes de lyrisme, exprime ses tourments tantôt avec une certaine préciosité, tantôt sur un ton beaucoup plus direct.
1. Un lyrisme impersonnel
On s'attendrait à ce que Verlaine exhale sa douleur sur le mode personnel propre au lyrisme. Or, dans les deux premières strophes, il s'exprime d'une façon générale : dans la première strophe, au lieu du je attendu, tous les verbes d'action ou de parole ont pour sujet le pronom personnel indéfini « on ». Les verbes de la deuxième strophe, eux, sont à l'infinitif, mode impersonnel.
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