Analyse linéaire de Phèdre; acte 1 scène 3
Fiche de lecture : Analyse linéaire de Phèdre; acte 1 scène 3. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gabriel MUZAS • 30 Décembre 2024 • Fiche de lecture • 1 364 Mots (6 Pages) • 21 Vues
Texte n°9 : Phèdre
• Le contexte :
- Le XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV.
- Le Classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, de 1660 à 1725. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal, celui de l’«honnête homme », et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
• L’auteur :
- Jean Racine (La Ferté-Milon, 22 décembre 1639 – Paris, 21 avril 1699) dramaturge et poète français. Issu d'une famille de petits notables de la Ferté-Milon et tôt orphelin, Racine reçoit auprès des « Solitaires » de Port-Royal une éducation littéraire et religieuse rare. Elu à l'Académie française en 1672, anobli en 1674, Racine abandonne en 1677 le « métier de poésie » pour devenir historiographe du roi.
• L’œuvre :
- Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée le 1er janvier 1677 à Paris sous le titre Phèdre et Hippolyte. Racine n'adopta le titre de Phèdre qu'à partir de la seconde édition de ses Œuvres en 1687.
- La pièce comporte 1 654 alexandrins. Inspirée de la mythologie grecque, la pièce met en scène l'amour incestueux conçu par Phèdre, femme de Thésée, pour Hippolyte, fils de Thésée et d'une Amazone
- Fonction cathartique de la tragédie grecque : « purification » des passions par le spectacle tragique
• L’extrait :
- scène 3 de l’acte I ; nous sommes encore dans une scène d’exposition (depuis la scène 1 acte I); il s’agit plus exactement d’exposer l’intrigue de l’amour incestueux d’une façon particulièrement dramatique puisque c’est un aveu de Phèdre elle-même.
• Les personnages :
- Phèdre : elle a épousé Thésée (qui a disparu dès le début de la pièce).
- Hippolyte : fils de Thésée (et de la reine des Amazones)
- Œnone : Servante, nourrice mais surtout confidente de Phèdre
- Thésée : roi d’Athènes.
• La forme : les alexandrins apportent une solennité qui convient aux sujets graves et sérieux de la tragédie.
•L’action : une scène d’exposition qui repose sur un artifice classique : la confidence d’un personnage à son serviteur qui permet astucieusement d’informer le spectateur (en vertu de la double énonciation théâtrale).
• PBQ : Dans quelle mesure cette scène parvient-elle à remplir les fonctions de la scène d’exposition, tout en ménageant une certaine retenue du discours due au respect de la règle de bienséance ( qui exige de ne rien dire ou représenter de choquant) (cf. les règles du théâtre énoncées par Aristote dans la Poétique)
• Mouvements du texte :
- Dialogue : La réticence de Phèdre à avouer
- Tirade : L’aveu maîtrisé de Phèdre
I Dialogue : La réticence de Phèdre à avouer
OENONE.
Aimez-vous ?
Question indirect et initiatique de la confidente. Le thème de l’amour est normal dans la tragédie classique.
PHEDRE
De l’amour j’ai toute les fureurs.
Aveu paradoxal de Phèdre qui ne dit pas encore l’essentiel dans sa parole. Elle ne dit pas pourquoi son amour lui vaut des fureurs. Le spectateur peut commencer à entrevoir un amour inavouable.
OENONE
Pour qui ?
Question que se pose le spectateur mais sans réel suspense car elle est supposée connaître le mythe grec ( public de la cour cultivée ) : donc le suspense va porter non pas sur le contenu de la réponse mais sur la façon dont Phèdre va essayer d'esquiver la réponse.
PHEDRE
Tu vas ouïr le comble des horreurs.
Sorte de répétition par laquelle Phèdre essaie de dissuader Oenone de vouloir en savoir davantage mais qui ne fait qu’augmenter la curiosité.
J’aime… à ce nom fatal, je tremble, je frisonne.
Réticence : interruption ostensible du discours, destinée à éviter d’exprimer une idée qu’on veut faire taire.
J’aime…
Anaphore essentielle sur un mot clé de la tragédie .
EONONE
Qui ?
Curiosité soulignée par la confidente.
PHEDRE
Tu connais ce fils de l'Amazone
Ce prince si longtemps par moi-même opprimé.
Périphrase pour désigner Hippolyte, le beau fils de Phèdre. Elle prolonge le suspense et donc traduit la honte de Phèdre.
EONONE
Hippolyte ! Grands dieux !
Invocation des Dieux qui est conforme au contexte antique (et non contemporain de Racine) Le pluriel des dieux permet aux spectateurs de se plonger dans le monde des dieux antiques.
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