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Analyse linéaire : J'aime l'araignée et j'aime l'ortie de Victor Hugo

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Par   •  19 Juin 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  280 Vues

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Texte 19 : Victor Hugo (1802-1885), « J'aime l'araignée », Les Contemplations, Livre III, « Les luttes et les rêves », XXVII (1856).

INTRODUCTON

Victor Hugo, (1802 – 1885) est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle

Ce poème est extrait des Contemplations, recueil de poésie de Victor Hugo, composé de 158 poèmes rassemblés en six livres, publié en 1856. C’est un ouvrage à dimension autobiographique divisé en 2 parties (Autrefois / Aujourd’hui) dont le centre est un hommage à la fille du poète, Léopoldine morte en 1843.

NB - Il s'agit d'un poème composé de 7 quatrains (= 28 vers) composé d'une alternance de décasyllabes : "J'aime l'araignée et j'aime l'ortie"

et de pentasyllabes (5 syllabes) :

"Parce qu'on les hait",

aux rimes croisées ou alternées (abab)

Victor Hugo réhabilite dans ce poème un animal (l'araignée) et un végétal (l'ortie) généralement méprisés. Cf caricature (notez bien ce qui figure sur l'étendard tenu par Victor Hugo et révisez le nom des principaux auteurs romantiques...) :

Problématique : En quoi cet éloge paradoxal peut-il être lu comme un art poétique ?

Mouvements du texte :

Strophes 1 à 4 : l’amour du poète pour ces 2 êtres et les raisons de cet amour

Strophes 5 à 8 : message du poète et invitation à l’amour (invitation à partager cet amour, reconsidérer les êtres habituellement méprisés)

Strophes 1 à 4 : l’amour du poète pour ces 2 êtres et les raisons de cet amour

Strophe 1 :

V. 1 : Le poème s’ouvre sur une double déclaration d’amour surprenante :

J’aimel’araignée et j’aimel’ortie

Association animal / végétal, mise sur le même plan cf parallélisme

V. 2 : raison de cet amour (cf locution conjonctive de cause) qui constitue un paradoxe :

Parce qu’on les hait

Paradoxe (cause de cet amour dans le rejet des autres) que tt le poème va expliquer

Noter la double antithèse : aime / hait et je / on (= opinion commune)

V. 3 et 4 : coordination qui relie une deuxième cause (et que) énoncée dans un nouveau parallélisme

Et que rien n’exauce et que tout châtie

Nouvelles antithèses : rien / toutet exauce / châtie et présent de vérité générale : sort commun réservé à ces deux êtres.

Personnification (cf souhait) v. 4 qui renforce l’aspect pathétique de ces êtres (morne) qui apparaissent comme des victimes

NB Alternance de décasyllabes et de pentasyllabes : volonté d’associer laid et beau, harmonieux et disharmonieux. Ouverture provocatrice sur le plan du fond, du contenu comme de la forme.

Strophe 2 :

Strophe qui débute (comme ttes celles qui suivent dans le premier mouvement par : parce que répété à chaque fois au vers 3 de chaque quatrain. L’araignée et l’ortie sont présentées comme des victimes

Portrait péjoratif :

Cf adjectifs : « maudites (condamnation inéluctable), chétives » (laideur qui entraîne la répulsion, le dégoût, la terreur))

« noirs êtres rampants » : vision d’êtres maléfiques, sataniques (image du serpent) + allitération en r

+ GN : « tristes captives » : l’araignée utilise sa toile pour piéger sa proie, l’ortie piège le promeneur au moindre contact mais ici Hugo les présente comme victimes elles-mêmes de leurs pièges, enfermées dans l’image qu’on se fait d’elles.

NB assonance en i

NB personnification (chétives, captives) qui renforce le sentiment de compassion pour ces êtres fragiles

-> Insistance donc sur leur malheur et leur statut de victimes

Strophe 3 :

Même idée de piège qui se referme sur elles, prisonnières de leur propre image

Cf prises dans + nœuds

S’ajoute ici la notion de fatalité, de destin : elles sont condamnées à ne pouvoir s’échapper de l’image négative qui leur est attachée

Cf « ô sort » (Ô lyrique qui souligne cette dimension tragique), « Fatals nœuds »

+ exclamatives qui traduisent la douleur et l’indignation face à cette fatalité qui s’acharne contre ces êtres

Vers 11 et 12 :

noter l’animalisation de l’ortie en couleuvre (Couleuvre = aspect dangereux (reptile) mais animal inoffensif) : rapprochement végétal / animal qui introduit un élargissement

...

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