Abbé Prévost, Manon Lescaut
Fiche de lecture : Abbé Prévost, Manon Lescaut. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sunyop • 26 Juin 2023 • Fiche de lecture • 1 452 Mots (6 Pages) • 360 Vues
TEXTE N°4 : ABBE PREVOST, MANON LESCAUT, 1728-1731, Iere partie
Introduction :
Lire la biographie de l’auteur qui se trouve dans votre manuel p.632
Le roman : L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut est publiée en Hollande pour la première fois en1731. Elle constitue le septième et dernier tome des Mémoires et aventures d’un homme de qualité. Le texte paraît pour la première fois en France en 1733. En 1753, Prévost donne une nouvelle édition de son roman. Ce n’est qu’après la mort de l’auteur que Manon Lescaut prend son autonomie, au moment où le roman sentimental devient à la mode.
Le sujet : le roman raconte la passion du chevalier Des Grieux, un jeune noble, pour une jeune aventurière, Manon Lescaut. L’histoire de leur relation est ponctuée de trahisons, retrouvailles, escroqueries, emprisonnements, fuites jusqu’à la mort de Manon dans le désert américain.
L’extrait : Des Grieux raconte son histoire au marquis de Renoncour dont les propos ouvrent le roman. Dans l’extrait étudié, Des Grieux relate sa première rencontre avec Manon.
Problématiques possibles : en quoi la rencontre entre Manon et le chevalier Des Grieux annonce-t-elle le conflit entre amour et morale dans ce roman /d’où vient l’originalité de cette scène de rencontre amoureuse/comment ce texte renouvelle-t-il le topos de la rencontre amoureuse ?
1ere partie : début jusqu’ à : « la curiosité » (l.5) : une rencontre guidée par le destin
« J’avais marqué le temps » = j’avais fixé le jour.
« Hélas ! » = interjection qui place tout de suite l’épisode sous le signe du malheur et du regret « que ne le marquais-je un jour plus tôt ! » = phrase exclamative et négative qui explicite la raison du remords : le choix du jour du départ d’Amiens. Avant le récit même de l’événement, le narrateur procède à une dramatisation qui vise à susciter l’intérêt du lecteur et à souligner l’importance de cet épisode. Le conditionnel passé : « j’aurais porté » (irréel du passé = condition non réalisée dans le passé) souligne le caractère irréversible des conséquences associées à la perte de : « toute mon innocence ». Le narrateur jette un regard rétrospectif sur lui-même qui met en évidence les changements profonds qui ont affecté le personnage depuis cette date. La rencontre avec Manon est due à un concours de circonstance, la présentant comme une sorte de fatalité. Cf. également : « étant à me promener », « pas d’autre motif que la curiosité » : la rencontre aurait pu ne pas avoir lieu, mais le destin a poussé les deux héros l’un vers l’autre.
« Amiens « « La veille », « Arras » : récit ancré dans un cadre géographique réel. Détails : « le coche », « l’hôtellerie », « où ces voitures descendent » (au présent de vérité générale) renvoyant à la vie quotidienne de l’époque = effet de réel
Arrivée du coche = action de 1er plan : « nous vîmes », « nous le suivîmes » = passé simple
2eme partie jusqu’à : « la maîtresse de mon cœur » (l.12) : le coup de foudre
Verbes au passé simple : « Il en sortit », « se retirèrent » = apparition des femmes et disparition presque immédiate : « aussitôt » = impression d’agitation confirmée par la prop.sub. circonstancielle de temps : « pendant qu’un homme……………….s’empressait pour faire tirer son équipage des paniers » = 2 actions en même temps et verbe « s’empressait » renvoyant à une action effectuée avec rapidité.
Mise en valeur de Manon : « une », « seule »= termes isolant Manon = se distingue tout de suite des autres femmes. Elle se fait aussi remarquer par son immobilité au sein de l’agitation : « s’arrêta »
« fort jeune » = jeunesse = 1ere caractéristique donnée sur le personnage en opposition avec l’« âge avancé » de son accompagnateur = 1er indice sur Manon : une jeune fille accompagnée d’un homme d’âge mûr et attentionné.
Fascination de Des Grieux : Manon décrite à travers les yeux du narrateur : « elle me parut » = modalisateur = vision subjective du narrateur ; « si » = adverbe d’intensité +adjectif « charmante » (à l’origine : qui exerce un charme , qui ensorcelle, « un charme » désignant à l’origine un chant magique )= un véritable coup de foudre. La phrase est d’ailleurs très longue afin de souligner l’ampleur du bouleversement qui s’opère chez le narrateur. Cf. également la répétition du pronom « moi » / « jamais » « tout le monde » = expressions hyperboliques : l’ancien Des Grieux est rejeté dans le passé. Cf. également l’antithèse « sagesse », « retenue » / » enflammé »
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