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Sujetsd' imagination

Commentaire de texte : Sujetsd' imagination. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  428 Mots (2 Pages)  •  93 Vues

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Chaque première quinzaine de juillet, mes parents travaillant, ils m’envoyaient passer le début de mes vacances aux côtés d’un vieil oncle de ma mère, Christian. Il habitait dans un petit village au bord de mer non loin de Saint Malo, ce qui était pour moi, la citadine vivant dans le Centre de la France, un vrai dépaysement. Je me souviens avoir été impressionnée par la stature de Christian lors de notre première rencontre. Sa silhouette massive semblait inébranlable, et sa voix rauque donnait également des frissons à la fillette que j’étais alors. Mais malgré ce premier ressenti, des liens de réelle complicité se sont noués entre nous au fil des étés.

N’ayant pas eu d’enfant, Christian s’adressait à moi comme à un adulte ce qui me rendait profondément fière. De plus, j’aimais quand il partageait avec moi toutes ses techniques de pêche de coquillages. Il m’enseignait la patience, l’art de l’observation du moindre détail, le respect de la nature aussi. Quant à mon tour, je parvenais à remplir un saut de coques ou de bigorneaux, il me félicitait et le soir nous nous régalions ensemble de notre pêche accompagnée de bonnes tartines de beurre.

Le matin à l’aube quand la mer était haute, il m’emmenait dans son vieux bateau. L’odeur de l’essence du moteur est encore gravée dans ma mémoire. Une fois au large, il coupait alors le moteur, moment de silence où l’on n’entendait plus que le clapot des vagues sur la coque de la frêle embarcation. Je l’écoutais attentivement me raconter l’histoire de chaque rocher, l’origine de son nom, les récits de corsaires de la baie de St Malo. Dans ces moments-là, ses yeux sombres semblaient ailleurs, son regard perdu dans l’horizon lointain. J’observais secrètement les traits de son visage marqués par les années, le vent, les embruns… A force de passer ses journées dehors, il avait le teint mat comme les autres pêcheurs bretons que nous croisions au port.

Puis subitement, il me disait sa phrase favorite en se frottant les larges mains : « Bon maintenant, passons aux choses sérieuses ! ». C’était notre moment favori à tous les deux, quand il fallait relever le casier. Les yeux émerveillés, j’observais les crustacés se débattre. Mon oncle veillait toujours à remettre à la mer ceux qui n’avaient pas la taille réglementaire pour leur laisser le temps de grandir et se reproduire. C’est lui qui m’a appris le respect de la nature, qui m’a permis de comprendre le cycle des marées, qui m’a fait apprécier les odeurs des algues.

Ces moments de partage représentent pour moi un héritage inestimable.

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