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Rimbaud "A la musique" analyse linéaire

Fiche : Rimbaud "A la musique" analyse linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Juin 2024  •  Fiche  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  95 Vues

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ARTHUR RIMBAUD

«A la musique»

 Le jeune poète Arthur Rimbaud est originaire de la ville de Charleville-Mézères, d’où il s’échappe en 1870 car il veut renouveler la poésie et le langage et cela, il ne peut pas le faire à Charleville. Il publie ses premiers poèmes dès l’âge de 15 ans. Sa fugue en 1870 l’amène à faire deux voyages à Douai en septembre et octobre de la même année. C’est son ami Paul Demeny qui récupère ses

poèmes et compose le Cahier de Douai.« A la musique » est le treizième poème du recueil

entre « Le Châtiment de Tartufe » et « Le Forgeron ». C’est le seul poème du recueil qui critique la vie à Charleville. Sous la forme de 9 quatrains en alexandrins, le tableau de la société du 2nd Empire prend vie sous le regard du poète qui fait la satire de chaque classe sociale dans une ironie implacable. Nous allons donc nous demander: Comment le poète utilise la satire pour exprimer son désir de liberté?

Deux mouvements composent ce poème en alexandrins, d’abord nous analyserons les trois premiers strophes correspondants à la satire des archétypes sociaux de cette époque (du vers 1 à 12), puis nous étudierons dans les trois dernières strophes (du vers 13 à 24) le portrait du poète romantique marginal.

[Première partie]

Tout d’abord Rimbaud nous plonge dans le récit d’une scène quotidienne, une promenade dans un parc d’ un soir d’été animé, pour cela il a recours à des compléments circonstanciels et aux répétitions de certains noms et adjectifs aux vers 1, 5, 9 et 14, tels que «les bancs verts». Ceux-ci soulignent les éléments banals et donc, transposables à n’importe quel ville, même si le poète s’ouvre sur la localisation précise de la scène («Place de la Gare, à Charleville»), ce qui facilite la représentation visuelle du décor. L’insistance instaurée para la répétition «banc» et «verts» fixe l’image dans l’esprit du lecteur. Rimbaud appuie lourdement sur le mot “sérieusement” grâce à une diérèse au vers 2 qui le découpe en quatre syllabes : sé-ri-eu-se-ment. Cela montre le caractère obséquieux et suffisant des conversations, ce que Rimbaud trouve ridicule.

La conclusion du quatrième vers aux vers 3 et 4 est un jeu de mots qui laisse entendre le mot “somme” exprimée au discours direct et à la forme, le champ lexical de l’argent est ainsi présent , lorsque l’auteur donne la parole aux personnages, ils parlent de politique (les «traités»), ils utilisent un langage mathématique. La description de la bourgeoisie se poursuit, non sans moquerie, en ce qui concerne la corpulence des hommes. Ainsi, la strophe s’ouvre sur une hyperbole au vers 5 et 6 où le poète insiste sur l’obésité des bourgeois, caractéristique physique faisant l’objet d’une exagération satirique, caricaturale car elle est le signe de la richesse et de la sédentarité de la vie. Il en est de même pour le rejet au vers 8 du verbe «déborde» qui semble redoubler cet excès. Cette association de la bourgeoisie à l’excès et à l’embonpoint est caractéristique des caricatures de la fin du XIXe siècle. L’expression familiale au vers 8, introduit le poème dans une ambiance quotidienne, elle dénonce implicitement l’avarice des bourgeois où tout n’est donc que vaine apparence, tout est faux chez eux, jusqu’au tabac. Ici, il insiste sur l’artificialité des bourgeois, leur hypocrisie.

Pour  terminer  cette  longue  description,  Rimbaud  revient  aux  militaires,  qui  s’étaient  laissés  oublier  au profit  des  bourgeois. Le poète utilise notamment un terme familier et péjoratif pour décrire les soldats : des “pioupious”  aux vers 9  et 11 qu’il fait rimer avec le  terme “voyous”, deux vers plus haut, ce qui montre parfaitement ce qu’il pense d’eux. Contrairement aux bourgeois, ils accordent peu d’importance à leur image et se montrent plus légers, «fumant des roses», « très naïfs » et « amoureux ». Toutefois, ils sont également prêts  à  mentir  pour  obtenir  ce qu’ils veulent : “caressent les bébés pour enjôler les bonnes …”.

[Deuxième partie]

C’est donc un long portrait dégradant de la bourgeoisie et de l’armée dans tout leur ridicule que nous livre ici le poète. Mais finalement, l’observateur consent à se montrer, puisqu’il va prendre la parole dans les trois dernières strophes et affirmer sa différence avec ces gens qu’il déteste.

Le poème se poursuit avec l’apparition des pronoms personnels, c’est à dire de la figure du poète marquée par le « Moi, je » dans plusieurs vers tels que le 13, 16, 17, 19, 21, 22 et 24 et aussi, de ces autres figures à lesquelles s’oppose le poète, représentés par les pronoms personnels «Elles, leurs » aux vers 15, 16 et 18. Le  « je »  peut  être  considéré comme autobiographique car le poète  montre  son  détachement  de  la  farce  sociale  que  jouent  les bourgeois. Il se présente « débraillé comme un étudiant », ne prêtant que peu d’attention à son image, là où les autres étaient corrects, il se   compare avec un étudiant alors que les autres personnages sont tous adultes.  L’adolescent est davantage concentré sur les relations sensuelles qu’il entretient avec « les alertes filles », ce groupe nominal au vers 14 qui intéresse au poète s’oppose aux “grosses dames” des bourgeois. Il les suit aux vers, 15, 16 et 17 et un jeu de regard se met en place entre eux comme le souligne le verbe de perception «regarde», ce qui renforce la description fait à travers du point de vue interne du poète, celui-ci permet au lecteur de s’introduire dans le récit lyrique de cette balade au parc. Le jeu est plein de malice : « fillettes » rime avec « indiscrètes » et le poète porte un regard charnel sur ces

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