Plan pour une dissertation sur Gargantua

Sujet sur Gargantua dans l’avis au lecteurs :

« Il est vrai qu’il a peu de perfection

A vous apprendre, sinon en fait de rire »

(contexte : Rabelais avertit les lecteur de ne pas être scandalisés par cette œuvre qui ne contient « ni mal ni infection », et il ajoute qu’il vaut mieux traiter du rire que des larmes « parce que rire est le propre de l’homme »)

Remarques préalables : Rabelais souligne ici le caractère imparfait de son œuvre pour instruire le lecteur, si ce n’est par le rire, vecteur essentiel semble-t-il pour transmettre des idées. Mais le rire dans Gargantua se limite-il à cette fonction, comment s’articule-t-il par rapport à l’idéal humaniste, et quelle place l’auteur donne-t-il à son lecteur dans la construction de son savoir ?

I- La « perfection » de Gargantua réside certainement dans sa force comique : un rire rabelaisien dans tous ses éclats, amorce sans laquelle le lecteur ne saurait se disposer favorable à une quelconque réflexion

1- « rire est le propre de l’homme « : référence implicite à Aristote, lequel rajoutait que rire permettait de mettre la pensée en mouvement, et à Hippocrate pour qui le rire recelait une valeur thérapeutique (équilibre du corps et de l’esprit). Rabelais médecin se souvient en bon érudit humaniste de ces deux autorités. Il prend en horreur les « agélastes », ceux dont l’humeur s’apparente à celle de Picrochole le bilieux.

2-La force comique dans Gargantua atteint son point de perfection quand le rire na pas d'autre but que lui-même : farcesque, carnavalesque, une fête jubilatoire des sens sans s'occuper du sens: plaisirs épicuriens, beuveries, triomphe du corps (sexe et scatologie) pour faire pendant à tous les raffinements de la culture et de l'esprit (voir la jeunesse de G, l'invention du torche-cul, les gouvernantes malaxant son vilebrequin...).

3-Un rire enfin qui se nourrit de l'imagination fantaisiste et débordante de Rabelais (actions disproportionnées des géants dans le milieu des hommes), et des jeux varies sur le langage: acrobaties verbales, listes/catalogues, accumulations démesurées, calembours, jeux sur les noms....

La force comique dans Gargantua atteint son point de perfection quand le rire na pas d'autre but que lui-même : farcesque, carnavalesque, une fête jubilatoire des sens sans s'occuper du sens: plaisirs épicuriens, beuveries, triomphe du corps (sexe et scatologie) pour faire pendant à tous les raffinements de la culture et de l'esprit (voir la jeunesse de G, l'invention du torche-cul, les gouvernantes malaxant son vilebrequin...).

3. Un rire enfin qui se nourrit de l'imagination fantaisiste et débordante de Rabelais (actions disproportionnées des géants dans le milieu des hommes), et des jeux varies sur le langage: acrobaties verbales, listes/catalogues, accumulations démesurées, calembours, jeux sur les noms....

 II - Cependant le rire dans G peut être utilisé dans sa fonction critique pour soulever des problèmes philosophiques ou de société : il devient le moyen par lequel peuvent s'exprimer par contrecoup les idées sérieuses de l'idéal humaniste

 1- La satire des autorités universitaires et des théologiens (Maître Thubal), des faux savants et des sophistes (Janotus de Bragmardo) pour sortir de la scolastique du Moyen Age et réformer la vie intellectuelle (programme d'éducation de Ponocrates

2- La dérision des dogmes et des superstitions (messes inutiles, croyances dans les saints et dans les diables pèlerins mangés en salade) et des religieux (le diseur de prières de Gargantua, la vie stérile et codifiée des moines) pour favoriser l'émergence des idées nouvelles (évangélisme) et poser à travers l'antimoine Frère Jean les fondations d'un système religieux libéré (l’abbaye de Thélème) 3

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