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Lueur au couchant, Victor Hugo

Commentaire de texte : Lueur au couchant, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  293 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE

LES CONTEMPLATIONS, VICTOR HUGO

LIVRE CINQUIEME

EN MARCHE

XVI. Lueur au couchant (Si jamais tu as besoin, il est disponible sur Wikisource page 308)

XVI.
Lueur au couchant


1     Lorsque j'étais en France, et que le peuple en fête
Répandait dans Paris sa grande joie honnête,
Si c'était un des jours glorieux et vainqueurs
Où les fiers souvenirs, désaltérant les cœurs,
5     S'offrent à notre soif comme de larges coupes,
J'allais errer tout seul parmi les riants groupes,
Ne parlant à personne et pourtant calme et doux,
Trouvant ainsi moyen d'être un et d'être tous,
Et d'accorder en moi, pour une double étude,
10     L'amour du peuple avec mon goût de solitude.
Rêveur, j'étais heureux ; muet, j'étais présent.
Parfois je m'asseyais un livre en main, lisant.
Virgile, Horace, Eschyle, ou bien Dante, leur frère ;
Puis je m'interrompais, et, me laissant distraire
15     Des poètes par toi, poésie, et content,
Je savourais l'azur, le soleil éclatant,
Paris, les seuils sacrés, et la Seine qui coule,
Et cette auguste paix qui sortait de la foule.
Dès lors pourtant des voix murmuraient : Anankè.
20     Je passais ; et partout, sur le pont, sur le quai,
Et jusque dans les champs, étincelait le rire,
Haillon d'or que la joie en bondissant déchire.
Le Panthéon brillait comme une vision.
La gaîté d'une altière et libre nation
25     Dansait sous le ciel bleu dans les places publiques ;
Un rayon qui semblait venir des temps bibliques
Illuminait Paris calme et patriarcal ;
Ce lion dont l'œil met en fuite le chacal,
Le peuple des faubourgs se promenait tranquille.
30     Le soir, je revenais ; et dans toute la ville,
Les passants, éclatant en strophes, en refrains,
Ayant leurs doux instincts de liberté pour freins,
Du Louvre au Champ-de-Mars, de Chaillot à la Grève,
Fourmillaient ; et, pendant que mon esprit, qui rêve
35     Dans la sereine nuit des penseurs étoilés,
Et dresse ses rameaux à leurs lueurs mêlés,
S'ouvrait à tous ces cris charmants comme l'aurore,
À toute cette ivresse innocente et sonore,
Paisibles, se penchant, noirs et tout semés d'yeux,
40     Sous le ciel constellé, sur le peuple joyeux,
Les grands arbres pensifs des vieux Champs-Élysées,
Pleins d'astres, consentaient à s'emplir de fusées.
Et j'allais, et mon cœur chantait ; et les enfants
Embarrassaient mes pas de leurs jeux triomphants,
45     Où s'épanouissaient les mères de famille ;
Le frère avec la sœur, le père avec la fille,
Causaient ; je contemplais tous ces hauts monuments
Qui semblent au songeur rayonnants ou fumants,
Et qui font de Paris la deuxième des Romes ;
50     J'entendais près de moi rire les jeunes hommes
Et les graves vieillards dire : « Je me souviens. »
Ô patrie ! ô concorde entre les citoyens !

Marine-Terrace, juillet 1855.

        Au XIXème siècle, la majorité des poètes suivent un mouvement littéraire nouveau : le romantisme. Ce mouvement littéraire se caractérise par la domination de la sensibilité, de l'émotion et de l'imagination sur la raison et la morale. C'est le cas de Victor Hugo dans son recueil de poèmes Les Contemplations. Le texte que nous allons étudier est donc tiré de cet ouvrage; il fait partie du livre cinquième et s'intitule «Lueur au couchant». Il a été écrit en 1855. Ce poème écrit en alexandrins et contenant 52 vers décrit la joie de vivre en France, à Paris plus précisément, la beauté de cette ville et du prestige qu'elle représente. En effet, tout au long du poème Victor Hugo semble rendre une image méliorative de la France en l'élevant, cela pourrait porter à confusion puisqu'il qu'il est en exil comme nous l'indique le premier vers.                                                                                                                              Après avoir pris en compte les implications du poème, nous pouvons nous poser la question suivante : «Dans quelle mesure Victor Hugo dans son poème «Lueur au couchant» insite-t-il sur la glorification de Paris, en élevant sa beauté, tout en s'attachant à montrer que le deuil est omniprésent et que cette ville lui inspire de la nostalgie puisqu'il est en éxil au moment ou il écrit ce poème ?»                                                                                                                                                   Après avoir étudié la représentation d'une France majestueuse selon Victor Hugo, nous verrons comment il se montre distant avec cette dernière, en mettant en avant la nostalgie que lui inspire Paris.

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