Lecture linéaire sur Clitiphon
Commentaire de texte : Lecture linéaire sur Clitiphon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Faufauuu • 12 Juin 2023 • Commentaire de texte • 1 844 Mots (8 Pages) • 3 061 Vues
( Je vais, Clitiphon, à votre porte ; le besoin que j'ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre : plût aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fâcheux ! Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m'écouter que d'une heure entière. Je reviens avant le temps qu'ils m'ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux, qui vous empêche de m'entendre ? Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n'avais qu'une chose à vous demander, et vous n'aviez qu'un mot à me répondre, oui, ou non. Voulez-vous être rare ? Rendez service à ceux qui dépendent de vous : vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir.)( O homme important et chargé d'affaires, qui à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet : le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point à un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l'âme et de sa distinction d'avec le corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter : j'admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n'est pas faite pour s'y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu'à moi sans me faire avertir. Vous m'apportez quelque chose de plus précieux que l'argent et l'or, si c'est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d'argent, l'homme d'affaires est un ours qu'on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu'avec peine : que dis-je ? on ne le voit point ; car d'abord on ne le voit pas encore, et bientôt on ne le voit plus. L'homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et à toute heure, et en tous états, à table, au lit, nu, habillé, sain ou malade : il ne peut être important, et il ne le veut point être.
Analyse
Introduction : Le moraliste conseil ironiquement à un jeune avocat qui veut faire fortune de paraitre déborder par les affaires et le travail, afin d’avoir l’air plus important. Le moraliste cherche ici à dénoncer la comédie par les Hommes et surtout les hommes d’affaires qui veulent paraitre indispensable au enjeux du pays. Dans la remarque 12 du livre des biens et fortune il met en scène Clitiphon un homme important et chargé d’affaire. Le portrait charge prend la forme d’une scénette, le moraliste se représente comme un personnage venu solliciter une réponse de la part de Clitiphon. Mais il ne peut le voir car celui-ci se montre occupé et inaccessible. Ce portrait s’oppose donc au portrait du moraliste toujours accessible et occupé de choses vraiment importantes. La bruyère critique la comédie jouée par les partisans.
Les mouvements :
1. Le portrait de Clitiphon (homme inaccessible et fuyant)
2. Fait le tableau inverse du philosophe accessible du moraliste serviable et ouvert
3. L’opposition entre ses 2 hommes
Question :
En-quoi le philosophe démonte la comédie jouée par l’homme d’affaire qui prêtant être important pour défendre la sincérité et le naturel du philosophe ?
- La Bruyère fait un portrait satirique Clitiphon l’homme mystérieusement occupé.
- Propose au lecteur une scénette afin que le portrait soit plus vivant et plus amusant.
- La bruyère se représente comme un perso appartient au même univers fictif que Clitiphon et se présente comme le client « le fâcheux » c’est-à-dire celui qui le sollicite pour une affaire.
- Récit présent 1ère personne singulier
- 1ère phrase composée de surtout de proposition juxtaposée permet de posé efficacement circonstance du récit (lieux, personnage, cause de la scène et réaction immédiate du moraliste déconcerté par le refus de Clitiphon de le recevoir).
- Les objets symboliques : La chambre, la porte, le lit permet au lecteur de dresser la scène dans l’esprit du lecteur
- Clitiphon se montre inaccessible et refuse de recevoir le moraliste
D’abord exprimer dans le discours indirect des esclaves : « Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m'écouter que d'une heure entière »
La négation plus la précision « entière » symbolise les obstacles créés par Clitiphon entre lui et ses clients.
- Antithèse participe « enfermé » et « sorti » montre que Clitiphon est un menteur et un perso qui se fiche de tout. Il ne se soucie pas de la parole qu’il avait donné à son client
- Le superlatif qui fait écho au participe enfermé fait de l’appartement une sorte de tanière dans lequel le perso se taire
- Interpelle par son nom « Que faites-vous, Clitiphon, de si laborieux, qui vous empêche de m'entendre ? »
- Le moraliste ce place ici comme un objet car il est le COD « entendre » il est donc soumis au bon vouloir de Clitiphon
- Adverbe d’intensité « si » renforce l’adj « laborieux » nous mettre l’ampleur des tâches conséquentes éprouvantes.
- La réponse donnée par le moralise juste après
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