Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce
Commentaire de texte : Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar celine123456789 • 16 Mars 2024 • Commentaire de texte • 1 224 Mots (5 Pages) • 125 Vues
Lecture linéaire 2
Introduction
L'auteur : Jean-Luc Lagarce (1957-1995)
L’œuvre :
Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce, comédien, metteur en scène et dramaturge, en 1990. L’intrigue tient en peu de lignes : Louis décide de retourner voir sa famille qu’il a quittée bien des années plus tôt afin de lui annoncer sa mort prochaine. Mais sa mère, son frère et sa sœur profitent de sa venue pour l’accuser, chacun à leur manière, de la douleur que leur a causé son départ et Louis repart finalement sans avoir fait son aveu.
L’intrigue présente des similarités avec la situation de Lagarce, atteint du sida, qui se savait condamné au moment de l’écriture de la pièce, de sorte qu’on a pu voir en Louis comme un double de l’auteur.
Dans cette tragédie intime et contemporaine, c’est la communication qui est au sein de la famille qui est le nœud de tous les problèmes.
Le passage :
Il s'agit du premier tête-à-tête de Louis avec un membre de sa famille : il se trouve face à Suzanne, sa petite sœur, qui lui reproche sa longue absence et son silence.
La scène 3 est constituée du seul monologue de Suzanne. Louis écoute sa sœur et reste silencieux.
Lecture à voix haute de l'extrait
Problématique : que révèle le monologue de Suzanne ?
- reproches et désir de Suzanne de renouer avec son frère
- prise de conscience pour Suzanne sur le fait que la famille ne compte pas vraiment pour Louis
- sentiment d’amertume de Suzanne
1er mouvement : lignes 1 à 7 : le discours hésitant
l.1-2 : Le sujet du discours de Suzanne est simple : il s’agit des lettres envoyées par Louis à sa famille. Ce qui ne devrait pas être difficile à raconter.
- Insistance de Suzanne sur la rareté des lettres envoyées par Louis : anaphore de l’adverbe temporel « parfois »
- Elle se reprend pour mettre le verbe au présent ce qui suggère que les envoies ne sont jamais interrompu : « Parfois‚ tu nous envoyais des lettres‚ parfois tu nous envoies des lettres »
l. 3-6 : Suzanne cherche ses mots et tente d’avoir un discours précis. Cela révèle aussi une forme de spontanéité dans la mesure où la parole traduit directement ses pensées : épanorthose
- Elle tente de définir les choses sans succès => questions rhétoriques « qu’est-ce que c’est ? »
- « De petits mots‚ juste des petits mots‚ une ou deux phrases‚ rien » : gradation descendante jusqu’au pronom négatif hyperbolique « rien ». L’adverbe « juste » évoque la déception de Suzanne : elle attendait plus. Le pronom « rien » vient appuyer cela et réduit définitivement les messages de Louis
- Elle finit par se satisfaire de l’adjectif « elliptiques » (l.6) => qui comportent des oublis, des omissions délibérés de la part de Louis.
l.7 : la reformulation se fait et est marquée par les guillemets = cela marque l’amertume de Suzanne, sa déception : elle attendait plus du frère absent
2ème mouvement : lignes 8 à 27 : entre reproche et admiration
l.8-16 : l’épanorthose continue = reformulation qui marque le tâtonnement, l’hésitation renforcée par les retours à la ligne
- L’emploi de l’imparfait « je pensais » 3X montre une rupture dans l’esprit de Suzanne = elle ne pense plus cela au moment où elle s’exprime. La jeunes adulte qu’elle s’est détachée de l’enfance et de ses illusions
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