Commentaire composé Lamartine Chant d'amour

Alphonse De Lamartine écrit les Nouvelles Méditations en 1823, après le grand succès de son précédent recueil de poème, Méditation poétique. Il est une des figures principales du mouvement lyrique romantique, qui met en avant les sentiments du poète.

Le chant d’amour VI, correspond au vingt quatrième poème du recueil. Il y exprime la force de son amour malgré le temps qui passe. Il s’est marié depuis peu avec Marianne-Elisa Birch et tient une place de secrétaire d’ambassade en Italie, mais il reste marqué par la mort de Julie Charles dont il était follement amoureux. Ce poème élégiaque permet de mettre en avant l’écriture et le style de Lamartine.

A la lecture de ce poème nous pouvons nous demander comment ce « Chant d’Amour » est un reflet du lyrisme romantique. Pour répondre cette question nous verrons comment Lamartine s'appuie sur ses émotions intimes, dans un premier temps par la relation du poète avec la femme aimée et dans un deuxième temps  par la fuite du temps qui passe.

Dés le début de ce poème par son titre « chant d’amour », Lamartine nous fait entrer dans le registre amoureux. Un des champ lexical du poème renforce les sentiments amoureux du poète. Vers 1 « jaloux », vers 5 « rapides baisers », vers 8 « tes charmes », vers 12 « mon cœur » vers 15 « De ma fidélité » vers 27 « De cygnes amoureux ». Le poète va évoqué tout au long du poème la beauté de l’être aimé. Ce lexique amoureux va nous porter vers la compréhension de la relation du poète et de cette femme tout en nous rapprochant des sentiments du poète. Ces mots vont nous éclairer sur la force de l’amour que porte le poète à cette femme. Il va sublimer son image et le souvenir qu’il en a. Vers 4 « tes charmantes lèvres », vers 11 « ta ravissante image »,  ou encore le vers 13 « ta beauté fleurit pour des siècles », nous pouvons voir là, le regard que le poète pose sur cette femme qu’il aime profondément. Il sublime son image en la rendant immuable dans le temps, vers 13 « ta beauté fleurit pour des siècles ». Lamartine évoque, tout le long du poème, ses sentiments et le regard qu’il porte à cette femme. La majorité du poème est écrit au futur, ce qui donne la sensation que son amour sera toujours présent et que ses sentiments sont sincères et profonds. Nous pouvons également voir que le poète s’adresse directement à cette femme, vers 12 « Regarde dans mon cœur ! ». Dans ce vers, il s’agit d’une métaphore qui, d’une manière implicite, ajoute une intensité au sentiment d’amour de Lamartine. Cependant, nous pouvons également observer que la relation du poète avec cette femme est sur le souvenir futur de cet amour. Il y a une sorte d’ombre que le poète tente de dissiper. Vers 1 « le temps jaloux, d'une haleine glacée », vers 7 « tes yeux, voilés d'un nuage de larmes », vers 9 « Pleureront la rigueur ». Ces vers sont des métaphores et des personnifications qui permettent aux lecteurs de mieux ressentir, de mieux visualiser, les émotions qui sont partagées entre l’amour et la peur de la perte de celui-ci dans le temps.

Ce poème reflète l’écriture poétique de Lamartine. En effet nous sommes pleinement dans le registre du lyrisme romantique. Nous pouvons soulever dans l’ensemble du poème les caractéristiques de ce mouvement poétique, c’est à dire une expression des sentiments très prononcés, une évocation de la nature, la musicalité du poème, ou encore  le repli sur soi. Le registre du vocabulaire utilisé dans ce poème est en partie celui du sentiment, v1 « jaloux », v7 « larmes », v9 « pleureront », v10 « souvenir », v19 « amour », v23 « fidèle embrasse », v26 « couple solitaire », v27 « amoureux », v28 « s’embrassant ». Cela permet à Lamartine d’exacerber son sentiment amoureux. Pour renforcer cela les poètes romantiques font également beaucoup référence à la nature. Ce poème n’est donc pas seulement l’évocation du sentiment amoureux de Lamartine pour la femme aimée, mais également le dialogue entre le poète et la nature. En effet, pour les poètes du courant romantique, la nature représente le miroir de l’âme et des émotions du poète. Chez Lamartine cela est très marqué, la nature est pour lui le refuge de ses émotions. Dans ce poème les mots autour de la nature sont souvent associés à une émotion. v1 « le temps jaloux, d'une haleine glacée », v2  « fleur passée » v7 « nuage de larmes », v18 « tremblante clarté ». D’ailleurs la description qu’il fait de la nature se rapproche des émotions du poète où nous voyons l’emprise du temps sur la femme aimée. Lamartine va personnifier la nature pour quelle partage son souvenir, v1 « temps jaloux », même s’il en connait l’emprise inéluctable, V10-11 « Quand dans ton souvenir, dans l'onde du rivage
Tu chercheras en vain ta ravissante image, ». Ce qui permet à Lamartine de partager ses sentiments avec la nature. Nous pouvons également noter que le rythme et la musicalité du poème est le reflet du lyrisme romantique. Notamment les rimes tripartites sous la forme AABCCB avec une majorité de son « e » ouvert accentue l’effet mélancolique du poème. L’écriture en alexandrin permet de donner un rythme régulier au poème et un coté majestueux. Le sizain intercalé entre deux alexandrin s donne une dynamique au poème, qui le place dans le temps.

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