Fiche de Lecture - Tokyo-skate, Les paysages urbains du skateboard par Julien GLAUSER
Fiche de lecture : Fiche de Lecture - Tokyo-skate, Les paysages urbains du skateboard par Julien GLAUSER. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Loannlapaille • 2 Mars 2024 • Fiche de lecture • 2 374 Mots (10 Pages) • 168 Vues
Pailhès
Loann
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Fiche de lecture Anthropologie
Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard.
Julien Glauser, 2016.
Julien Glauser est un anthropologue sociale et urbaniste. Il est actuellement conservateur adjoint au Musée d’ethnographie de Neuchâtel et ce depuis juin 2007 et est membre du Gerphau, un groupe d’études et de recherches philosophique, architecturale et urbaine. En 2012, il a soutenu une thèse de doctorat avec l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel et l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris-Est, nommée « Revers de Tokyo : images et imaginaires du skateboard. Recherche en anthropologie visuelle. » De plus, il devient vidéaste documentariste et photographe.
Nous étudions aujourd’hui sa thèse datant de 2016, intitulée “Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard.” Les mots-clés choisis pour résumer l'œuvre sont : paysages urbains, images, temporalité, skateurs et Tokyo.
Les planches à roulettes sont pour J.Glauser comme des tatamis à l’égard du monde car ils sont le lien spirituel et corporel symbolique des hommes et le skate est l’éthique et l'esthétique avec la posture et la conduite.
Les spots sont des endroits mythiques où se retrouver pour pratiquer des figures et se filmer pour les skateurs, certains d’entre eux sont associés au folklore japonais.
La génération perdue est la nouvelle “culture jeunes de la rue”, ce sont des jeunes de banlieues qui se reconnaissent entre eux par la pratique d’un loisir commun comme le skate.
Les lieux de rencontre et de partage entre skateurs ne sont autres que les messageries mobiles lorsqu’ils ne sont pas sur le terrain puisqu’ils peuvent communiquer de nouveaux spots.
La problématique de l'œuvre est d’appréhender Tokyo à partir des yeux des skateurs, de trouver sa place, créer son identité ou de fournir un échappatoire au modèle traditionnel.
En conclusion il nous montre qu’effectivement le skate, la façon de le pratiquer et les personnes qui le pratiquent ne font pas partie du modèle social traditionnel puisque ces derniers sont souvent des personnes précaire vivant dans les banlieues et comme aux USA ou en Europe.
Dans son ouvrage Julien Glauser remonte à l’invention du skateboard en Californie en nous expliquant qu’il revient à la mode tous les 10 ans souvent grâce aux médias. Dans les années 1960 c’est le début des premières compétitions, des premiers magazines, des premières marques et des premiers films. Il s’introduit principalement en Europe et les régions connues pour le surf.
Ensuite il explique que le skateboard devient une nouvelle vision de voir le monde, les innovations techniques permettent une meilleure prise en main et une expérience plus agréable (plus rapide, meilleur changement de direction, moins de bruit). Le skateboard commence alors à se pratiquer dans de nouveaux lieux et devient “dangereux”, il est donc nécessaire de souscrire à une assurance qui deviennent de plus en plus chères au vue de l’augmentation de pratiquants et des dangers ce qui au final fait diminuer le nombre de skateurs.
Puis viennent les années punk, le sport regagne en popularité grâce au magazine “Transworld Skateboarding”, il est enfin différencié du surf, c’est un sport à part, plusieurs disciplines apparaissent comme la rampe, le street, le freestyle, etc… Des vidéos américaines de skate sont diffusées à l’international ce qui pousse les marques à faire leurs propres films. A la fin des années 80 le skateboard est partout dans toutes les villes tellement il est devenu populaire. “La rue est partout” est un discours récurrent dans ces années-là. Il y a aussi la création d’une multitude de figures avant que le skate ne baisse à nouveau en popularité pour revenir quelques années plus tard.
En poursuivant il nous raconte la renaissance du sport avec la sortie d’un magazine vidéo bimensuel sorti en 1993 où il n’était pas nécessaire d’être professionnel pour participer, c’est à ce moment la plus grosse croissance connue du sport. Les marques de skates comme de chaussures réalisent des films à gros budget pour faire du bénéfice et en réaliser encore plus. L’ouverture du marché asiatique se fait alors grâce à DC-Shoes et un skateur qui ont créé une rampe qui a permis de passer par-dessus la grande muraille de Chine. Finalement les skateurs étant en désaccord avec les grandes entreprises, ils décident de créer leur propre marque. C’est alors qu’en 1997 un amendement dit que le skate est un sport à risques ce qui entraîne la création de skatepark car les municipalités trouvent que les skateurs dans les rues sont trop dangereux. Le sport se démocratise de plus en plus et à partir de Septembre 1998 Tony Hawk et d’autres se filment avec des capteurs afin de créer un jeu vidéo et mieux décrire les figures.
Ensuite Julien Glauser nous parle de l’insertion du skate au Japon et son développement. Il est arrivé dans les années 1960 mais les sources sont minimes, dans les années 1970 le skate est toujours relié, véhiculé par le surf et c’est dans le milieu des années 1970 que sa popularité explose avec le film “Kenny&Co”. En 1978 le California Skatepark est inauguré sur le toît d’un centre commercial à côté de la gare de Shibuya. A la fin des années 1970 la popularité du skateboard diminue grandement pour laisser place à des sports dit d’action. La troisième vague de skateurs se fait dans le milieu des années 1980 avec la création d'équipes de skate en fonction des styles (rampes, freestyle, street, etc…). Une quatrième vague se fait dans les années 1990, c’est la suprématie du street avec l’apparition d'accessoires et de tenues dans les magazines. Akihabara (Akiba) devient l’un des spots importants du skate au Japon mais est détruit dans les années 2000.
Pour la diffusion de la pratique la recherche de lieux est primordiale et peut entraîner des litiges avec les propriétaires des lieux, d’autres skatepark sont créés seulement ils sont réglementés par le gouvernement, une fois le soir arrivé et le skatepark fermé, les skateurs se retrouvent à nouveau à en faire dans la rue. Les skates sont de plus en plus centrés sur l’aspect visuel esthétique ou l’aspect pratique suivant le type. Dans la fin des années 1990 les municipalités interdisent le skate dans de nombreux lieux.
Julien Glauser parle alors du regard sur les médias japonais de skateboard.
En poursuivant, il revient sur l’histoire architecturale de Tokyo, lorsque Tokugawa Ieyasu a fait construire la ville il y a plusieurs types d’architecture mais surtout beaucoup de bois et de paille sont utilisés, matériaux combustibles donc problématiques. Tokyo se modernise à l’occidentale, elle devient une ville mixte, à moitié occidentale, à moitié traditionnelle. Après le tremblement de terre et les feux qui en ont suivi, la ville est reconstruite et restructurée de façon occidentale car plus solide, ça protège mieux, de plus avec l’arrivée de la modernisation arrive les trams, les gares notamment dans les petits villages et l’arrivée des trains pour les relier. Les villes sont réorganisées. Le développement de l’urbanisme dans Tokyo entraîne des banlieues de plus en plus grandes et éloignées du centre-ville. Les classes sociales y sont aussi organisées, des plus riches dans le centre de Tokyo aux plus pauvres les plus éloignés du centre.
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