Urbanisation en milieu désertique
Dissertation : Urbanisation en milieu désertique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Girolamo Li Crapi • 25 Novembre 2024 • Dissertation • 1 917 Mots (8 Pages) • 19 Vues
Saviez-vous qu’entre 1960 et 2018, la population urbaine dans les régions désertiques a quintuplé, passant de 40 à près de 190 millions de personnes selon les données de l’ONU ; ces chiffres parlent d’eux même, cette expansion démographique reflète une tendance incontestable, mettant en évidence l’ampleur de l’urbanisation dans des environnements réputés hostiles risquant d’altérer des écosystèmes précieux et fragiles. En effet, si l'urbanisation en milieu désertique offre des opportunités économiques et sociales indéniables, elle n'est pas sans conséquences néfastes sur l'environnement fragile de ces régions. Dans cette course contre la montre, chaque chiffre révèle un enjeu crucial : celui de concilier la croissance urbaine et la durabilité environnementale. Ce défi transcende les frontières nationales, car il touche à la fois les communautés locales et la planète dans son ensemble. Nous pouvons prendre l’exemple d’un cas concret : celui de Dubaï, un émirat du Moyen Orient qui se situe dans les Emirats arabes unis. Dans un contexte où l’urbanisation croissante des régions désertiques pose des défis environnementaux majeurs, comment localement et globalement l’urbanisation en milieu désertique peut-elle concilier la menace d’une catastrophe environnementale et l’impératif d’une transition écologique, soulignant ainsi le défi crucial entre croissance économique et durabilité ? Afin de répondre précisément à cette question, nous évoquerons l’impact économique de l’urbanisation ainsi que ses conséquences en milieu désertique sur l’environnement, puis nous aborderons les solutions globales apportées par le gouvernement pour une transition écologique, enfin nous traiterons des solutions locales dans le processus de planification urbaine en milieu désertique.
Depuis le début de leur formation en tant que cité-État tournée vers l’intérieur, les Émirats arabes unis ont cherché à utiliser l’urbanisation comme moyen d’atteindre une pertinence économique mondiale. En effet, Dubaï, est surnommée le "désert mondialisé", en raison de sa rapide transformation d’une région désertique en une métropole internationale prospère. Située à la croisée des continents, Dubaï a profité de son emplacement géographique stratégique pour devenir un hub commercial mondial. Ses ports et aéroports sont parmi les plus fréquentés au monde, facilitant les échanges commerciaux entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Dans les années 80, le pétrole représentait une part prépondérante de son PIB, s'élevant à 45 %. Cependant, avec le temps, Dubaï a entrepris une transformation économique remarquable. Sa dépendance au pétrole a diminué de manière significative 10% du PIB en 2006 au profit d'une économie diversifiée axée sur le commerce, le progrès technique, la modernité, l’immobilier, la beauté et le tourisme de luxe. Le dirigeant de Dubaï, Cheik Mohammed bin Rashid, a déclaré lors d’une conférence de presse en 2013: « Nous renouvelons notre promesse d'étonner le monde. Dubaï donnera vie à notre vision de créer un événement véritablement mondial dans une ville véritablement mondiale.
Cependant, cette croissance rapide a entraîné des défis environnementaux, sociaux et économiques. Par exemple, la création de l’île artificielle en forme de palmier de Palm Jumeirah dans le but d’augmenter la superficie de Dubaï et de fournir un lieu idyllique. Une véritable colonisation des espaces marins qui a de quoi perturber sérieusement les écosystèmes en les étouffant sous une artificialisation galopante. La construction de l’île a nécessité l’utilisation de tonnes de sable et de rochers pour former sa structure ce qui a provoqué la disparition de tout un écosystème dans cette région fragile; le reportage sur Arte France sur le sable : enquête sur une disparition nous explique que ces constructions ont totalement liquidé les réserves de sable ; pour la construction de la tour Khalifa de 828 mètres il a donc fallu importer du sable d’Australie et d’Indonésie car le sable marin est plus adéquate que le sable de Dubaï trop fin. Le problème est lié au monde sous- marin car les animaux et les plantes sont aussi aspirés avec le sable hors ces organismes constituent la base de la chaîne alimentaire des espèces qui vivent dans la colonne d’eau supérieure ; le sable est l’élément essentiel de l’écosystème sous-marin. Un exemple de conséquence : en Indonésie, on ne vit que de la pêche et donc la population perd des revenus dûs à l’exploitation du sable et il y a même certaines villes d’Indonésie qui disparaissent. Avant la construction de cette île, l’eau était très claire, et maintenant à cause du sable et de la pollution on ne voit même plus l’extrémité de notre main selon des plongeurs expérimentés. Comme vous vous en doutez on peut également évoquer la pollution atmosphérique causée par l’industrie, son circuit automobile, ou encore le jetcar : voitures roulant sur l’eau ces moteurs très puissants, rejettent de l’huile et polluent massivement. Les Emirats Arabes Unis ont une empreinte carbone la plus élevée au monde. De plus, l'augmentation des prix de l'immobilier a exacerbé les inégalités sociales, rendant difficile l'accès au logement pour de nombreuses personnes. La liste est très longue ; on peut également parler des terrains de golf et sa consommation excessive en eau ou la création d’une station de ski en plein centre de Dubaï et sa consommation énergétique (il faut 700 000 kwatt heure d’énergie pour abaisser la température du désert à la piste de ski) ou ses dépenses excessives dans la climatisation. Roger Grasas dans le magazine L’OBS du 30 mai 2019 résume Dubaï comme « un monde artificiel au-dessus du monde naturel ».
Dubaï consomme, consomme beaucoup. Cette croissance produit systématiquement des externalités négatives Et bien sûr, la ville se retrouve donc face à plusieurs défis qui conditionneront sa perennité. Les gouvernements sont conscients de la dégradation de l’environnement. Mais en font-ils assez ?
Ensuite, nous allons donc aborder les stratégies pour une urbanisation durable. La COP 28 (Conférence des Parties) qui s’est tenue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023 a pour la première fois reconnu la nécessité d’une « transition hors des énergies fossiles ». Le texte adopté a appelé à tripler les énergies renouvelables à l’échelle mondiale, atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. (+2,7°C aujourd’hui). Dubaï participe à cet évènement international sur le climat.
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