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Monnaie et Finances : Institutions et mécanismes monétaires

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Par   •  2 Septembre 2024  •  Cours  •  32 656 Mots (131 Pages)  •  87 Vues

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 Monnaie et Finances : Institutions et mécanismes monétaires :

Partie 1 : Définition, formes et mesures de la monnaie :

Chapitre 1 : Les définitions de la monnaie

        Pour définir la monnaie, on peut envisager trois angles.

Section 1 : Approche historique et institutionnelle :

        La monnaie se présente sous trois formes : pièces, billets et écriture (chèques, virements, CB...). Toutes ces formes de la monnaie, à des degrés divers, existent depuis des millénaires. La monnaie est apparue dans les échanges.

        A. Les étapes dans l’organisation des échanges :

        On se situe ici dans une économie décentralisée (une économie centralisée pourrait se passer d’échanges et distribuer les biens et services comme elle le souhaite). Le besoin d’échange implique de supporter les coûts de ces échanges : les coûts d’attente (CA), les coûts d’information (CI) et les coûts de transaction (CT).

  • CE = CA + CI + CT

        Les CA sont à la fois subjectifs (on diffère la satisfaction des besoins, plus on attend plus il en coûte) et objectifs (il faut stocker les biens avec des risques de détérioration, d’obsolescence…). Les coûts d’attente sont proportionnels au temps attendu. Cette courbe n’a pas changé avec le temps. L’attente est longue pour tout le monde.

        Lors d’un échange, on souhaite payer le juste prix, il faut s’informer pour cela, c’est le CI. Dans la décision d’échanger il y a autant de prix que de lieux (acheter une voiture en France ou en Allemagne) et de temps (acheter le bien hier, aujourd’hui ou demain). La recherche de ces informations coûte.

        Les CT peuvent être résumés dans le problème de la double coïncidence des besoins. Avec un bien X, si on veut un bien Y, il faut trouver des personnes disposant de Y et qui veulent disposer du bien X. Ces coûts peuvent être représentés. Sa courbe dépend su mode d’organisation des échanges. Le troc est l’expression du problème de la double coïncidence.

        Si le temps d’attente est infini les coûts de transactions sont faibles. Si on échange ces CT une fois, on les supporte une fois l’année, 12 fois si on les supporte tous les mois.  

        En économie de troc, les coûts de transactions étaient exorbitants car si on déplace la courbe CT vers le haut, le courbe de CE se déplace aussi vers le haut et le minimum se déplace vers la droite. Le temps séparant deux échanges dans une économie de troc était élevé, infini, les gens vivaient en autarcie. Les économies primitives, où le troc était la seule forme d’échange possible était obligées de se résoudre à vivre en autarcie sinon les CT étaient trop importants.

[pic 1]

        Les échanges sont apparus lorsque les hommes ont eu le besoin d’instaurer des marchés périodiques : foires ayant lieu au moment des récoltes. L’avantage de ces marchés périodiques, c’est qu’au moment où elles se déroulent, elles réunissent en un même lieu l’ensemble des agents. Les coûts de transaction sont alors grandement diminués car la double coïncidence des besoins est bien plus facile à remplir. Les CE ont donc baissé et le minimum s’est déplacé à gauche. C’était un progrès.

        Lorsqu’on a établi que certaines marchandises avec une utilité propre pouvaient servir de monnaie. L’inconvénient des marchandises est qu’elles ne remplissaient pas la fonction de réserve de valeurs, elles sont périssables et donc non perpétuelles. D’où l’utilisation du métal (or et argent notamment) comme monnaie marchandise : les pièces métalliques d’une qualité physique supérieure.

        Il y a eu le stade de la monnaie pesée (Chine impériale, Inde). Les pièces avaient des poids et des formes différents. Sauf qu’il fallait que qqn s’interpose entre les deux personnes pour dire que la pièce valait bien le prix de l’objet. Le banquier prenait une commission par la même occasion. Personne ne savait ce que valaient vraiment les pièces. Il fallait toujours que qqn garantisse l’égalité dans l’échange. C’était un frein considérable.

        Il faut attendre autour de -3000 pour voir apparaître la monnaie comptée dans ces pays. On commence alors à établir des pièces avec des poids prédéfinis. Elles n’empêchaient cependant pas la contrefaçon.

        La monnaie frappée (ancêtre de nos pièces), sur une des faces se trouvait un dessin et de l’autre un chiffre. Les premières pièces frappées sont apparues en Lydie vers -650, sous le roi Crésus. Dans le fleuve Pactole ils avaient découvert un minerai naturel or-argent. Le premier gouvernant à avoir mis son effigie sur les pièces est Alexandre le Grand vers -334.

        L’inconvénient de la monnaie métallique, c’est qu’elle coûte : il faut trouver, extraire, façonner le métal. C’est pourquoi on a progressivement développé la monnaie papier : le billet dont le coût est bien moindre à sa valeur. Toute monnaie est fiduciaire, elle repose sur la confiance (fiducia en latin). Ce caractère est devenu flagrant à la monnaie papier mais c’était valable pour les pièces. Les billets existent depuis la découverte du papier et de l’écriture. Ils n’étaient cependant pas d’usage courant. Les premiers billets modernes sont apparus en Europe au 17è, les montants étaient très divers (1220,54 par ex).

        Progressivement on a donc rationnalisé les échanges et la monnaie a émergé : marchandise, métal, papier, écriture…

        On serait tenté d’associer monnaie et territoire. En réalité, ce lien, avant le 19è, n’existait pas. Charlemagne était à la tête d’un empire très vaste, sur ce territoire, circulaient des pièces de multiples origines. Il n’a jamais créé ses propres pièces. En revanche, c’était lui, le roi, qui définissait la valeur de la pièce. Ce n’est qu’au début du 19è avec la constitution des états pérennes qu’on a des monnaies nationales. Même aujourd’hui ce n’est plus le cas, les 2/3 des dollars circulent en dehors des USA.

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