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La réduction du coût du travail permet-elle de réduire le chômage des travailleurs peu qualifiés ?

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Par   •  15 Mars 2023  •  Dissertation  •  3 577 Mots (15 Pages)  •  295 Vues

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Dissertation : La réduction du coût du travail permet-elle de réduire le chômage des travailleurs peu qualifiés ?

INTRODUCTION :

Après le premier choc pétrolier en 1973, le taux de chômage s'est fortement accru jusqu'au milieu des années 80, dépassant 8% de la population active. Il a alterné ensuite entre périodes de baisse et de hausse suivant ainsi la conjoncture économique (chômage conjoncturel). Le chômage représente l'ensemble des personnes en âge de travailler (15 ans et plus), sans emploi et à la recherche d’un emploi (Insee). Sur le marché du travail, le chômage survient lorsque la demande d'emplois des travailleurs (offre de travail) est supérieure à l'offre d'emplois par les entreprises (demande de travail). Durant les périodes de croissance économique, le chômage diminue, cependant la croissance économique permet de faire face qu'à un chômage conjoncturel et non pas à un chômage structurel (durable).

Ainsi face à cette montée du chômage observé depuis une quarantaine d'années (également dans les pays industrialisés), la France a multiplié les politiques dans le but de réduire le chômage. En effet, le chômage présente des conséquences économiques mais surtout sociales car un chômage de longue durée peut être une menace à la cohésion sociale du pays (exclusion sociale, fragilisation des liens sociaux). Les principales victimes de ce phénomène sont les salariés peu ou pas qualifiés qui se retrouvent de plus en plus sans emploi notamment suite aux effets du progrès technique et de la mondialisation. Jouer alors sur le niveau du coût du travail s’avère être l’une des stratégies qui va être envisagée par le gouvernement français visant à lutter contre le chômage. Le coût du travail se définit comme étant l'ensemble des dépenses de l'entreprise liées à la présence de salariés, il regroupe le salaire brut (salaire net et les cotisations sociales salariales), les cotisations sociales patronales, et les coûts induits par le recrutement et le licenciement. Jouer sur le niveau du coût du travail peut-être est déterminant car il a un effet sur la compétitivité des entreprises et donc sur l'emploi (essentiellement pour les travailleurs peu qualifiés).

Suite à ça on pourrait se demander s’il faudrait s’accorder avec l’idée selon laquelle la réduction des coûts du travail est la solution au chômage des travailleurs peu ou pas qualifiés ?

C’est pourquoi, nous montrerons dans un premier temps de quelle manière la réduction du coût du travail peut effectivement réduire le chômage, mais nous soulignerons dans un second temps les limites et les conséquences néfastes de cette stratégie pour endiguer la hausse du chômage.

I- La réduction du coût du travail peut contribuer à diminuer le chômage des travailleurs peu qualifié 

La réduction du coût du travail peut stimuler la création d’emplois peu qualifiés par son influence sur la demande de travail sur le marché du travail mais aussi car c’est une stratégie qui comporte de nombreux avantages.  

  1. Par son effet sur la demande de travail selon les théories néoclassique et libérale du chômage

D’après la théorie néo-classique, le marché du travail est un marché comme les autres (en concurrence pure et parfaite et avec des agents rationnels)  où se rencontre une offre de travail (les salariés) et une demande de travail (émanant des entreprises). De cette confrontation entre l’offre et la demande de travail apparaît naturellement un salaire d’équilibre et une quantité de main-d'œuvre d’équilibre (ayant un emploi). Selon cette théorie, la demande de travail est une fonction décroissante du salaire (coût du travail) (inversement pour l’offre de travail). En effet l’entreprise, afin de produire va utiliser une combinaison de deux  facteurs de production : le capital et le travail. Elle procède alors à un arbitrage entre les facteurs de production en comparant les coûts de chaque facteur. Si le travail à un coût relatif moindre que le coût du capital, l’entreprise sera invitée à embaucher plus de travailleurs. Cependant, si le coût du travail devient supérieur au coût du capital, l'entreprise va devoir alors substituer du capital au travail (et parfois délocaliser sa production) ce qui va augmenter le chômage.

De ce fait, un coût du travail élevé est considéré par les économistes néo-classiques comme un facteur explicatif du chômage, plus particulièrement du chômage des travailleurs peu ou pas qualifiés. Dans le cadre d’un marché du travail néoclassique, toutes les rigidités qui empêcheraient que le niveau de salaire ne se fixe librement conduisent nécessairement au chômage (notamment à un chômage involontaire). Dans un marché du travail libre les rigidités peuvent être illustrées par exemple par la mise en place d’un salaire minimum (SMIC) ce qui explique le chômage dit “involontaire” selon les néoclassiques car ce ne seront plus les travailleurs qui seront réticents à travailler, mais les entreprises qui risqueront d’être réticentes à embaucher. En effet, selon les libéraux, un niveau excessif du salaire réel conduit au chômage [ voir graphique 1 ]. Ainsi, instaurer un salaire minimum ne permettra pas au salarié de s'équilibrer librement, ce qui va empêcher que le coût du travail baisse en période de ralentissement économique.  

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