Conclusion sur le Giton

        Pour conclure, La Bruyère dresse à travers cette remarque le portrait de Giton, un personnage grossier et ayant un comportement hautain avec ses semblables. Nous l’avons vu, cette satire sert essentiellement à dénoncer le pouvoir que donne la richesse. / En effet, comme le titre de son œuvre l’indique, La Bruyère se pose en moraliste et en observateur des « mœurs de (son) siècle ». En nous montrant un personnage peu sociable, hautain et aux mœurs vulgaires, on pourrait croire au portrait de quelqu’un appartenant aux plus basses classes sociales, pourtant l’auteur souligne par un effet de surprise l’incohérence qu’il y a entre le comportement de Giton et l’admiration qu’il suscite. Celui-ci est érigé en modèle alors même que tout devrait faire de lui un paria. Par ce récit, La Bruyère cherche donc à illustrer les mœurs de la cour et le pouvoir absolu de l’argent en son temps. La richesse y crée l’homme de valeur au dépit des valeurs morales et de l’exemplarité. Au-delà de cela, il relève également l’hypocrisie qui règne entre courtisans à Versailles, tout le monde préfère imiter les grands de la nation, qu’ils soient grands par leur prestige ou leur richesse. - Cette satire sociale a également une valeur universelle et une portée philosophique qui traverse les siècles, elle nous amène encore aujourd’hui à réfléchir à notre rapport à l’argent et nous invite à nous méfier du pouvoir qu’il confère. / Enfin, cette haine du monde de l’argent se retrouve dans de nombreuses œuvres tel que

Bel Ami de Maupassant où l’on retrouve un personnage arriviste qui va réussir dans le monde des affaires en exploitant ceux qui l’entourent et particulièrement les femmes.

Le Loup de Wall Street, un film de Scorsese où l’on retrouve un personnage aux moeurs peu recommandables, qui, en partant de rien, finit par s’enrichir par des moyens totalement immoraux et qui va occuper de plus en plus de place au centre de l’image au fur et à mesure de son ascension financière. /

Pour terminer, on pourra noter que ce que dénonce ici l’auteur est toujours d’actualité, on le voit par exemple très bien dans un pays comme les Etats unis d’Amérique où la très large majorité des présidents élus sur ces trente dernières années étaient milliardaires. La richesse y est vu comme une qualité et un modèle de réussite donnant confiance aux électeurs.  

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